Alix, gamine et louve...

Alix n'est pas bien grande, svelte, aux formes prononcées pour son jeune âge. C'est une rouquine aux yeux d'un bleu foncé tirant sur le violet qu'on pourrait qualifier d'améthyste. Si c'est son regard espiègle qu'on remarque en premier, cela ne vous empêchera pas de pouvoir contempler son petit visage de lutin: un nez en trompette, des fossettes joyeuses, des lèvres charnues. Elle est assurément mignonne, mais pourtant... Oui, les humains ne l'apprécient guère et elle ne parvient pas à se glisser entre eux. Chose peu commune: Alix a les oreilles pointues et les mains curieusement griffues même sous sa forme humaine.
Comme on pouvait s'y attendre, Alix est une petite louve au pelage roux foncé. Robuste mine de rien, son entourage est certain qu'elle deviendra une bête splendide, élancée, et très forte pour une femelle. Un élément qui pourrait se montrer très utile.

Tiens donc? Comme ça, il ne faut pas se fier aux apparences? Et bien et bien... Si vous pensez que la petite louve n'est pas une peste, vous allez être surpris! Il lui arrive d'être insupportable. Cela est certainement dû à son caractère de louveteau. Elle ne pense qu'à s'amuser! Parfois, tout de même, il lui arrive d'être un peu sérieuse et de se comporter comme un membre responsable de la meute. Elle reste obéissante quand il le faut et connait ses limites. Mais donnez lui seulement une seule occasion de se défouler, elle sautera dessus. Ah, et elle répond à la moindre des provocations.

Alix n'est pas du genre à cacher ce qu'elle ressent. Elle est très franche, émotive, et -souvent- emportée. Elle vous en fera voir des vertes et des pas mûres, mais rassurez vous! Cette fillette a grand cœur dans le fond, elle vous surprendra.

Alix ne sait rien de sa famille. Elle a été élevée dans les montagnes par une louve solitaire et n'a rejoint la meute il y a un an environs.

Funeste jour fut celui de la mort de la mère d'Alix, à la naissance de celle-ci. Etrangement, et bien que personne ne soit au courant, cette histoire n'était que la répétition d'une autre. Oui, ce jour là venait de naître la demi-soeur de Siam.

Là n'est pourtant pas l'intérêt de cette histoire, puisque les deux sœurs ne connaitront pas leur lien de parenté de sitôt.

Alix n'était qu'un nourrisson abandonné. Seule, la petite louve ne pouvait rien faire. D'autant plus qu'elle n'était pas comme les autres... En effet, cette dernière possédait d'étranges atouts: ces petites oreilles pointues, ces dents qui l'étaient tout autant, et ces griffes à la place des ongles. Il fallait dire que, même pour un lycan, c'était plutôt étrange. Figurez-vous que, ces traits qui ne sont pas apparut chez Siam sont clairement apparent chez Alix. Cela vient du père, et à ne pas en douter, il ne s'agissait là ni d'un lycan, ni d'un vampire, ni même d'un humain. Mais là encore, c'est une autre histoire...

Donc, comme je le disais, Alix était seule livrée à elle même. Elle serait probablement morte si un louve solitaire ne l'avait pas trop. Par louve, il faut bien évidemment comprendre Lycan. Elle était de ces personnes qui étaient rejetées de la société. Et observant le triste futur qui attendait alors le nourrisson, elle se demanda si elle ne devait pas la laisser mourir en paix... Jusqu'à ce qu'Alix pose ses yeux d'améthyste sur celle qui allait devenir sa mère adoptive. Ne cherchez pas ce qui a convaincu dans ce regard Amya -car c'était ainsi que se nommait la louve. Il y a ce sentiment, cet instinct maternel qui l'a peut-être poussé à sauver cette enfant. Quoi qu'il en soit, Alix avait désormais une vie devant elle.

Elle granidit, apprit à chasser, à parler. Fit le bonheur d'Amya. Elle était vive intelligente si bien que très tôt, elle demanda:

-Pourquoi ne suis-je pas comme toi? Je ne suis pas comme les humains, ni comme les vampires, ni même comme les Lycans...

Et les larmes envahirent les prunelles si particulières de la petite rouquine. Mais Amya était de ces personnes patientes et attentionnées et expliqua tout ce qu'elle savait à sa fille adoptive. Oh, bien sûr, elle avait dû maintes fois répéter qu'elle la considérait comme sa fille, oreilles pointues ou non, lien de sang ou non. Mais voilà... Amya était malade, et Alix, maligne et brillante qu'elle était ne fut point aveugle. Elle savait que la mort était proche pour sa mère? Trop proche.

-Ne puis-je donc rien faire pour toi?

Telle avait été la question de la petite fille de treize ans qu'était devenue Alix. Et Amya n'avait pu que sourire tristement, avant de répondre:

-Me laisser finir ma vie, tranquillement... Et aller vivre parmi la meute. Je pourrais enfin mourir en paix si je te sais en sécurité.

Oh, Alix était quelqu'un de très courageuse. Elle sentait aussi la mort comme toutes les créatures dotées d'un instinct développé -presque toutes sauf les humains, à vrai dire. Elle devait laisser Amya tranquille. Elle la remercia longuement et les adieux furent douloureux... Mais Alix, descendant de la montagne pour rejoindre la forêt, ne gardait que de bons souvenirs de sa vie ici. Des souvenirs merveilleux qui la guidera tout le long de son existence.