Renouvellement du Pacte [Intrigue]

Midi approchait. Nous étions cinq jours avant la Pleine Lune. Cinq malheureux jours. Et pourtant, ce n'était pas ce qui préoccupait le plus Leah Tsukiyume à cet instant. Non, c'était le Pacte. Déjà, elle arrivait sur la place du village, Violette à sa droite, Nicolas à sa gauche, et Mugetsu quelques pas derrière, comme il avait été convenu, quelques minutes plus tôt, alors qu'ils s'étaient donnés rendez-vous au puits.

Ils avaient traversés le village en une lente procession. Enfin, lente pour des loups. Le silence les entouraient, étouffant. L'ambiance était macabre. Les humains étaient là, cachés dans leurs maisons, sachant qu'aujourd'hui, les Lycans et les Vampires allaient envahir leur village. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle Leah avait choisit que trois personnes pour l'accompagner. Ne pas effrayer. Rassurer si possible.

Elle fut ravie de constater que quelques humains étaient présent sur la place. Parfait. Absolument parfait. Cela voulait dire que rien n'était perdu. Qu'il y avait des curieux, des personnes pas si stupides que ça, même si elles ne croyaient pas en la teneur de cette cérémonie.

Mais elle y croyait. Elle croyait aux idéaux, sans espérer s'élever pour autant. Et c'était ce qui importait.

Droite fière, vêtue de sa tunique écarlate, semblable à celle que vous pourriez voir dans un livre sur le monde extérieur dans la bibliothèque, un livre sur le Japon, sûrement. Enfin, elle était dans sa pure noblesse, dans son élément de chef, et ce même si elle n'était pas forcément très à l'aise.

Elle se plaça sur l'estrade érigée pour l'occasion, du côté des lycans. Elle n'avait aucune intention de s'asseoir, mais gardait juste Violette à sa gauche, Nicolas et Mugetsu à sa droite. Elle n'était plus qu'albâtre, que magnificience. Une façade qu'elle avait passé la nuit à confectionner. Ce qui lui sauverait certainement la mise aujourd'hui, dans cet univers glauque. En effet, un peu plus loin, il y avait ce récipient, qui se tenait là toute l'année. Un récipient magnifique, tout en argent, sur la place. N'importe qui aurait pu prendre ça pour un quelconque monument, célébrant ici quelques dieux de l'île. Mais non. Ce n'était qu'un crâchoir, dont le fond se teintait un peu plus de sang chaque année. Un crachoir, un bénitier, tout ce que vous voulez. C'était tout simplement une horreur. Une horreur qui ne célébrait que la port et le sang, aussi bien que la trève et la paix. L'Âme même de cette île, aussi intouchable que le Passeur. Sauf au moment de la cérémonie.

Leah chercha un instant Siam des yeux. Mais elle n'était pas encore là. Elle osait espéré qu'elle viendrait. Sinon, il lui faudrait trouver quelqu'un d'autre. Ce dont elle n'avait vraiment pas envie. Normal, en même temps, puisqu'elle n'aimait pas l'idée de faire couleur le sang humain. Surtout devant des vampires.

Elle réprima un frisson d'angoisse. Elle ne devait pas se défaire de son masque. Non, surtout pas. Sinon ce serait la fin de tout. Alors, lentement, très lentement, elle se concentra pour fermer son esprit aux Vampires, tout en le laissant ouvert aux loups. Tâche délicate, vous en conviendrez. Puis, ceci étant fait, elle laissa son coeur s'apaiser de lui même, le malaise la quitter. Guidée. Elle se sentait guidée par cette force invisible, peut être l'aura de son père. Chef. Elle avait l'âme d'un chef, elle devait s'y fier. Conduire les autres. Toujours.

A commencer par elle.

Venez donc, petits Vampires. Leah est prête. Et déterminée.

Spoiler:

D

epuis des heures, le Prince était prêt. Il jubilait. Le Pacte, rituel auquel il avait déjà eu l’occasion de participer l’ennuyait jadis profondément, mais depuis qu’il avait rencontré la jolie louve blanche cette cérémonie ne lui paraissait plus aussi chiante. Rassurez-vous, Cameo ne prenait pas ça au sérieux, il n’y avait pas grand chose qu’il prenait au sérieux, non, il s’agissait là de quoi aromatiser le quotidien de sa vie de vampire. Ce n’était pas tout les jours qu’il avait l’occasion de se retrouver avec des lycanthropes et des humains. L’odeur mise à part ce serait grandiose. Le Prince des Vampires avait tout soigneusement préparé, tout serait absolument parfait. Il avait attendu ses trois vampires préférés dans le hall du château, assis calmement, seule sa jambe gauche qui tressautait aurait pu trahir l’indicible impatience qui l’animait. Il ne supportait pas l’attente.

Le Prince arriva bien vite au village dans lequel il n’avait pas mis les pieds depuis longtemps, un an peut-être, depuis le dernier pacte. Naturellement, Cameo avait pris soin de se nourrir avant pour ne pas laisser sa soif gâcher l’événement. Aussi, en remarquant que quelques courageux humains étaient présents, un large sourire s’imprima sur son visage. Les pauvres, ils auraient mieux fait de rester chez eux. Il ne leur prêta pas vraiment attention, quelqu’un attira son regard. Une fille en robe rouge aux cheveux blancs à qui il n’eut pas besoin de demander son prénom ; il s’imprima directement dans l’esprit de Cameo : Leah. Un prénom délicieux. Depuis le temps qu’il attendait de la voir ! Et il ne fut pas déçu, elle était belle, très belle dans sa tunique pourpre. Elle était même plus que belle, le Prince ne trouva pas de mot pour la décrire. Cameo lui-même était magnifique, son allure de vampire y était pour quelque chose, mais il dégageait quelque chose, de la fierté, de l’assurance. Plus d’assurance que celle de toutes les personnes présentes réunies peut-être.

Il se planta du côté des vampires, en face de Leah qu’il salua d’un clin d’œil et se perdit dans la contemplation de l’immondice qui les séparaient. Cette chose destinée à recueillir le sang d’un humain pour sceller le pacte ou quelque chose comme ça. La beauté qui servait de chef aux boules de poils avait prit soin de fermer son esprit – encore une fois, elle prouvait à Cameo combien elle était exceptionnelle – elle non plus n’avait rien oublié, tout serait parfait. Puisqu’il ne pouvait pas fouiller l’esprit de Leah, il se rabattit sur celui de ses compagnons, avec un sourire en coin. Des loups-garous, sales bestioles qui ne méritaient ni plus ni moins que d’être les esclaves des vampires, voilà tout. Ils finiraient bien comme ça un jour, Cameo y veillerait. Il détailla rapidement les animaux présents pour ensuite balayer le bas de l’estrade du regard. Quel humain donnerait son sang cette fois-ci ? Ses mains tremblaient. Ce n’était pas de la peur, non. De l’excitation, de la joie à l’état pure. Et les choses se déroulaient encore trop lentement au goût du Prince capricieux.

Siam était d'une humeur massacrante. Et pour cause : c'était aujourd'hui le jour qu'elle detestait le plus dans l'année : le Renouvellement du Pacte. Cette mauvaise blague qui ne servait à son sens absolument à rien sinon tromper tout le monde. Des humains retrouvés -ou non- morts, il y en avait chaque année, cette cérémonie n'était qu'une mascarade destinée à... à quoi d'ailleurs ? Prouver que les monstres étaient sois-disant soucieux des humains ? Rassurer ces derniers pour mieux les digérer ensuite ? ... Tout cela la fichait en boule.

Néanmoins, elle se faisait une fierté d'y assister tout les ans, histoire que l'image des humains ne soient pas trop ternie par les froussards qui se terraient chez eux. On ne pouvait pas vraiment leur en vouloir, mais il fallait bien que quelques uns y aillent pour faire acte de présence. Ils étaient concernés, paraissait-il... songea-t-elle avec une ironie lugubre. Qu'importe, Siam n'avait pas peur des monstres ; en revanche ils lui inspiraient un dégoût profond et il fallait vraiment que l'honneur des humains lui tienne à coeur pour se rendre à ce fichu Renouvellement. C'était également pour elle un moyen de réitérer sa promesse de ne jamais flancher ni devant les dentues, ni devant le désespoir.

La jolie chasseresse arrivait donc bientôt sur la place du village, plongée dans des pensées plutôt noires -ce qui n'était pas courant-, le visage fermé, les traits sombres, les yeux voilés par le ressentiment que lui inspirait l'idée de revoir les immondes créatures.
Comme notre fière rouquine n'avait absolument aucune envie d'être en bas d'une estrade à lever les yeux pour voir Messires (et dames) les Affreux, une rue avant la place elle grimpa lestement à la fenêtre d'une bicoque, crocheta une poutre un peu plus loin, enjamba un balcon et après une agile accrobatie, se retrouva sur le toit d'une maison devant laquelle s'étendait la place.
Ils étaient déjà là.
Evidemment.
Son rythme cardiaque s'accéléra : à défaut d'avoir peur, son instinct de survie réagissait tout de même à la proximité des plus grands prédateurs de sa race. Ce qui habituellement l'aurait sans doute beaucoup énervée, mais son humeur maussade ne la fit qu'hausser les épaules. La petite sauvageonne se contenta donc de s'asseoire sur les tuiles pour mieux détailler ses voisins anoraux.

Les lycans s'étaient invités à quatre. Très aimable à eux de ne pas être venu en famille, ainsi le village ne subirait pas d'invasion de puce... Siam plissa les yeux. Ca alors ! Non elle ne se trompait pas : à leur tête, magnifique droite et fière, se tenait la Décolorée. Petite Chasseresse grogna, frustrée qu'on lui ait caché une chose pareille. Elle s'était largement douté que Leah était importante pour la meute, mais de là à en être la dominante... N'empêche... Siam s'était donc fait sauver la vie par la meneuse des loups... Qui lui avait dit qu'elle avait son "importance"... Si la jolie rouquine avait été un peu moins obtue, peut-être aurait-elle pensé "la classe !" mais pour l'heure, elle en était plutôt à "quelle traitresse !". Bien entendu, le mot était très fort, mais c'était là une Siam vexée.
La traitresse, donc, paraissait plus grave que lorsqu'elle l'avait vu, la dernière fois, se disputant avec l'imbécile de sac à puce brun. Siam grinça des dents en découvrant ce dernier à côté de son chef. Elle eut une violente envie de lui balancer le premier truc qui lui viendrait à la main -une tuile ?-, mais ses rares vestiges de maturité l'en empêchèrent. Ses yeux s'attardèrent sur les deux autres. Deux jeunes loups qu'elle n'avait jamais vu. Ses yeux clairs revinrent sur Leah : plus grave, donc, mais aussi plus... Imposante ? Charismatique ? Quelque chose dans ce goût là... Superbe, en tout cas. La turbulente sauvageonne grimaça : décidement, sa haine pour les loups paraissait s'émousser.

Son regard se riva alors de l'autre côté de l'estrade et elle ne put réprimer un frisson. Eux par contre, elle les detestait toujours autant. Et histoire de ne rien arranger, l'être que l'on ne pouvait qualifier de divin sans lui faire de l'ombre se tenant à leur tête lui filait la chair de poule : il émanait de lui une aura aussi puissante et attractive que malsaine et indéniablement dangereuse. Siam serra les poings : ce n'était pas le jour à provoquer un scandale, il fallait qu'elle reste calme et laisse sa langue affutée derrière ses dents... Ce qui n'en fut que plus difficile lorsqu'elle découvrit connaitre également un élément de l'escorte du Prince-aux-dents-pointues. Comment s'appellait-il déjà... ? Joshua Jonhson. Siam revit furtivement le moment où il avait fait mine de vouloir la mordre... Ce trouble qui l'avait saisit, cette impuissance qu'elle avait ressenti... Puis sa main qui avait fusée pour le gifler. Elle ferma les yeux et se concentra : les vampires étaient télépathes, elle devait faire attention à ce qu'elle pensait. Elle se focalisa sur les deux autres outres à sang : une jeunette -ou pas- aux allures de peste de l'aristocratie, dotée néanmoins d'un visage sublime à en faire pâlir les princesse de conte de fée, et un... un quoi. Un dieu ? Blond qui lui parut... Louche. Loufoque. Quelque chose dans le genre.
La jeune humaine eut un mal fou pour s'arracher à la fascination et l'attrait qu'exercait le quator vampiresque sur elle. Penser qu'ils savaient tout cela en lisant dans son esprit l'énerva profondement. Fichue télépathie. Elle se concentra donc uniquement sur la violente aversion qu'elle éprouvait à leur égard, et bientôt, ne pensa plus à rien d'autre.

Le jour fatidique était arrivé, comme toutes les années auparavant, pour ce "satané" renouvellement du pacte, à vrai dire Light s'en fichait un peu de ce pacte, il ne servait presque à rien...

Toutes fois, Light n'avait pas dormi de la nuit, pourquoi ? A chaque renouvellement cela faisait rappeler à la brunette qu'une nouvelle année était passée, et une nouvelle année sans ses chers parents défunt, si cela ne tenait qu'à elle, Light n'irait jamais au renouvellement du pacte, mais la jeune fille y allait tout de même, pour honoré leurs mémoire, car pour eux ce jour, était sacré... Elle ira déposer quelques fleurs sur leurs tombes après. Pour l'instant son but : Le Pacte.

Et c'est d'un pas gracieux et noble qu'elle marcha vers la grande place du village; Comme tous ces malheureux jours de l'année, la brunette s'habillait d'une longue, très longue chemise noire, avec quelques petites lanières de cuir par-ci par là et d'un pantalon de cuir simple, sans oublier ses longs et magnifiques cheveux noir détachées; L'humaine n'oubliait jamais son épée à cette date. Logique diriez-vous.

Oh ! N'allez pas croire que Light était "stressé" ou encore"nerveuse", non, elle était comme tous les jours, comme-ci elle ne faisait que se balader tranquillement. N'oublions pas que la jeune fille ne connait plus la peur...Malgré ses léger cernes sous les yeux et sa peau plus blanche que d'habitude, Light respirait l'apaisement, le calme. Dès que quelqu'un la regardait en entrant dans le village, chaque êtres étaient rassurés par sa plénitude naturelle, doubler de sa démarche noble

C'était avec un petit sourire aux lèvres qu'elle arriva à la grande place. Elle qui croyait être en retard, cela n'avait même pas commencé !

Toujours aussi calmement elle réussit très facilement à se faufiler autre les villageois pour être à la 1ere loge, peut être que ces dit villageois l'avaient laissé passer ? Elle n'avait pas fait attention.

Elle fixa de son regard vide et tellement plains les autre "Races" sur l'estrade: Elle commença simplement à détailler ses chers Lycans, une demoiselle d'un peu près son âge fort belle à l'allure imposante, un Lycan qu'elle connaissait un peu et qu'elle appréciait l'autre non, et une qu'elle ne connaissait pas non plus;

Voyons voir du coter des vampires... Le chef, fort beau aussi, quoiqu'un peu psychopathe quand on regardait de plus près. La jolie Lola, un autre vampire qu'elle ne connaissait pas très bien, elle s'en fichait d'ailleurs, et un blondinet asser mignon.

Ce qui était bien pour Light, c'est que celle-ci pouvait manier à la perfection ses pensées quand elle prenait le temps de se concentrer, cela sert énormément quand des vampires sont à coter...

Elle tourna son regard et finit par trouver Siam, comme toujours, son surnom lui allait à merveille; " Mon singe à poil roux", oui décidément, et Light était sûr que c'était sur la rouquine de faire celle qui doit monter sur cette estrade...Pauvre monde, surtout pour elle, qui a eu l'idée de prendre une jeune fille impulsive qui ne portait pas les autres races dans son cœur ? Il doit être vraiment maboul...

Elle se contenta de fixer la rouquine un petit moment, avec son petit sourire aux lèvres, avant de reposer son regard sur l'estrade, faisant le vide dans son esprit.

Aujourd’hui était le jour que Lud attendait avec le plus d’impatience. Peut-être n’avait-elle jamais autant bouillonnée d’excitation que ce matin-là. Bien entendu, la jeune femme avait assisté à toutes ces cérémonies depuis qu’elle séjournait sur Cave Cadas. Considérant sa haine pour les lycans, sa présence à chaque Renouvellement tenait de la pure information. Lud était intelligente, en dépit des mauvaises langues. Elle savait prendre des risques pour mener ses projets à bien. Prenez par exemple sa rencontre récente avec le vampire Eucalysta… Un pur suicide lorsque l’on y réfléchit à deux fois… Mais cette aventure s’était bien terminée, heureusement pour notre amie aux cheveux cuivrés.

Lorsque le jour s’était levé avec un soleil terne comme d’ordinaire, Lud était déjà levé depuis un moment déjà. Elle n’avait pas fait nuit blanche, mais s’était réveillée aux aurores, pour lui laisser préparer son projet tranquillement jusqu’à midi. Voire un peu avant. C’était que cette arme valait son poids et qu’il lui fallait l’envelopper consciencieusement dans des linges pour la transporter.

Mais vous verrez tout cela en temps et en heure.

Pour la rouquine, le Pacte ne voulait rien dire. Strictement rien. C’était presque la permission pour les Créatures du Mal d’envahir le village et d’apaiser leur soif et leur faim. Lud n’était pas pessimiste. Plutôt obstinée et fermée d’esprit, oui. Le Pacte, c’était un peu comme danser en bikini sous une pluie diluvienne et glaciale pour soigner un rhume : inutile et aggravant comme lui avait dit un jour une certaine personne. Sur le coup, elle n’avait pas vraiment pensé à ces paroles pleines de sagesse, préférant de suite se mettre en bikini. Cherchez l’erreur…

Pour en revenir au moment présent, Lud venait de passer la tenue qu’elle avait préparée presque des mois à l’avance. Le jour de l’extermination des lycans et des vampires, elle se devait d’être sublime. La robe avait appartenu à sa mère. C’était l’un des seuls effets qui avait échoué avec elle, son père et ses frères sur Cave Cadas. C’était une magnifique et longue robe d’étoffe légère d’un vert tendre. Le regard grave, Lud se contempla dans son miroir. Elle ressemblait comme une sœur jumelle à sa mère défunte. Secouant la tête pour déloger les larmes qui avait élu domicile dans ses yeux, la jeune femme releva ses cheveux en un chignon bien serré au sommet de son crâne et passa à sa ceinture ses multiples armes. Son arme ultime serait accrochée dans son dos par un jeu de lanières en cuir. Elle avait tout prévu, jusqu’aux sandales en cuirs pour s’enfuir si grand danger il y avait, jusqu’à la cordelette permettant de relever sa manche en cas de combat.

Tout. Tout serait parfait. Il le fallait.

Vers onze heures et demie, la jeune femme sortit de chez elle, le pas alourdi par le poids du bois et du métal. Alourdi également par le doute. Par la peur et par le doute… Et si des humains étaient blessés par sa faute ? Elle ne se le pardonnerait jamais… Non, jamais ! Prenant une grande inspiration, Lud continua son chemin vers la place.

Devant elle, vit son amie Siam crapahuter entre les maisons pour se percher sur le toit de l’une d’elles. Si la plus vieille des deux n’avait pas eu cette mission qu’elle s’était imposée, peut-être l’aurait-elle rejoint. Elle devrait lever le regard pour contempler les visages horripilants de ces créatures…

Quelques humains étaient déjà présents. La jeune femme aux cheveux roux loua leur courage. C’était qu’il en fallait, du courage, pour venir voir un des leurs offrir son sang à l’odorat malsain des vampires. Oui, pendant cette cérémonie, Lud l’avouait fort aisément, les buveurs de sang étaient bien plus à craindre que les loups.
Elle s'installa aux côtés de Light, qui venait certainement d'arriver, comme, elle, et lui fit un petit sourire.

Stressée, Lud?

Quelques minutes après son arrivée sur les lieux arrivèrent les lycans. La rouqine fut déplorée de constater que seulement quatres représentant de l’espèce avait fait le chemin jusqu’au village humain. Avec un peu de chance, l’arme atteindrait la forêt…
Leah était présente, comme de juste, superbe dans sa tunique de pourpre. A ses côtés se tenaient trois loups dont deux étaient totalement inconnus à la jeune femme. Le troisième, elle l’avait déjà aperçue quelques fois. Certainement l’âme damnée de la chef de meute.

Il en fut de même pour les vampires qui arrivèrent en un groupe de quatre. Lud grinça des dents un instant. Les sangsues avaient toujours cette beauté envoûtante qui vous séduisez dès votre regard posé sur l’un d’entre eux. Les yeux de la tireuse effleurèrent une tignasse blonde et instinctivement, elle baissa la tête. Pour la première fois, Lud avait honte face à un vampire. Eucalysta avait su la toucher au plus profond d’elle et elle s’en voulait énormément d’avoir songé à l’exterminer. Mais elle n’allait pas avoir le choix. Si l’éphèbe était resté au château, peut-être aurait-il échappé à la mort. Peut-être.
Les deux autres vampires qui accompagnaient le magnifique Prince ne disait stricement rien à Lud. Cette dernière n’était vraiment pas proche des habitants de Cave Lamiam.

Une fois le quatuor de sublimes créatures installé en face des représentants lycans, sur l’estrade qui leur était destinées, Lud s’évertua à penser à totalement autre chose que les moement qui allaient suivre. Elle préféra se concentrer sur l’énorme récipient d’argent qui lui faisait face. Chaque année, celui-ci se teintait de plus en plus d’écarlate.

Lycans, vampires humains.
Sauvagerie enchanteresse, beauté glaciale et vulnérabilité superbe.
Trois entités attendant l’instant fatal où le sang serait versé.

Installé sur l'estrade à la droite - ou à la gauche, c'était selon où l'on se trouvait - de Leah, Nicolas observait tout ce petit monde d'un oeil distant. Oui, il était comme ça le Nicolas, il observait, sans jamais réelement simpliquer. Plus une question de flemme qu'autre chose, d'ailleurs. Il y avait Leah bien sur, leur chef... elle lui avait peut-être parue un peu nerveuse au début - Quel grand chef ne l'aurait pas été ? - mais c'était passé, et maintenant, elle lui paraissait sereine : Elle avait cette aura de dignité propre au leader, et le jeune loup en venait à se demander comment les autres lycans avaient pu ne croire qu'une seule fois qu'elle ne ferait pas un bon chef... et combien en douterait encore après ça. Enfin, peut-être était-ce lui qui ne pensait pas comme les autres, allez savoir...

Pour une fois, on pouvait dire qu'il avait fait un effort, sa chemise blanche était (à peine) rafistolée, et son pantalon de lin noir lui donnait un air chic... presque. Par contre, malgré tout l'officiel de la cérémonie, il ne s'était pas amusé à tenter de dompter sa tignasse blonde. Il ne fallait pas trop lui en demander tout de même.

Les vampires arrivèrent. On avait beau s'y attendre, et le savoir, on ne pouvait s'empêcher de les trouver impressionnant. Ils étaient beau. Leur chef, en tête... fascinant. Comment détester des personnes qui exerçaient sur l'être vivant une tel emprise psychique ? Nicolas ne savait plus si c'était son côté humain ou bien son coté lycan qui parlait maintenant ? Il ferma les yeux un quart de seconde, pour calmer un peu le chaos qui règnait sur son esprit et se reconcentra sur les vampires qui accompagnait cet être fascinant. Un grand blond, peut-être moins froid que les autres... ou pas. Impénétrable. Un brun, mystérieux, neutre, très neutre. Plus que les deux autres. Peut-être le plus effrayant pour le jeune lycan habitué à s'adapter à ce qu'il voyait. Et la dernière. Pourquoi le chef des vampires avait-il emmené une gamine avec lui ? Cette pensée lui traversait l'esprit lorsqu'il se rappela que les vampires ne vieillissait pas. Une enfant éternelle ? Pas de bol... Elle, par contre, elle semblait vraiment dégoutée, comme si voir toute ses races mélées - ou presque - la répugnait plus qu'imaginable. Mais semblant jubiler aussi... bref.

Un quatuor bien fascinant, et bien terrifiant à la fois.

Et les quelques rares humains qui avait osé mettre le nez dehors... Il y avait une fille sur un toit là bas... étrange comme position. Quoi que... pas tant que ça. C'était un bon poste d'observation. Puis d'autre, à leurs pieds, ou plutot au pied de l'estrade. Les deux en fait.

Il n'avait jamais demandé à être là, à vrai dire, il aurait même préféré rester dans sa cahut à dormir - il était sur d'avoir deux trois vêtements à rafistoler dans un coin. Mais Leah l'avait choisit, et même s'il n'était pas particulièrement motivé, elle était le chef, et il lui devait obéissance. Obéissance et protection. C'était ainsi. Et puis, il savait qu'Adam ne lui aurait jamais pardonné de se défiler. Lui qui aurait tant aimé être à sa place. Bref. Le jeune loup s'apperçut que ses pensées était encore allé très loin. Trop loin. Il n'avait donc jamais demandé à être là. Se mêler aux humains, c'était une chose qu'il avait cessé depuis bien longtemps. Depuis la mort de ses parents, en fait. Ce n'était pas plus par peur de les attaquer que parce que tout en eux lui rappelait sa condition mi-bête mi-homme, sang mêlé... rien, et tout à la fois.

Pour la deuxième fois, Nicolas ferma les yeux un instant, se rememorrant la raison pour laquelle il était là, et pourquoi il ne devait pas se laisser aller à des pensées pareilles. Sa concentration se reporta sur l'estrade, sur les deux races, et sur la population qui les entourait. Pour ces humains, il faudrait faire bonne figure aujourd'hui, pour qu'ils soient en sécurité. Qu'ils se sentent en sécurité tout du moins.

Ne serait-ce que pour l'année à venir...

Gris était le ciel. Sombre l'atmosphère. Et Joshua s'était présenté devant Cameo plus neutre que jamais, prêt à assumer son rôle. A contenir toute violence. Éclipse comme toujours. Il se tenait là, à droite du Prince, droit et impassible, sur l'estrade. Il contempla un instant l'argent de la coupe, l'odeur de sang écœurante qui s'en dégageait. Répugnant.

Il connaissait l'envers du décor, lui. Terrible machination. Mais pas l'hypocrite promesse ou l'inutile festivité, comme le soupçonnait beaucoup. Non, juste un symbole de l'unité, l'âme de ces lieux, la promesse de la répétition d'un même acte, encore et encore, étourdissant les habitants, quelque soit la race. Comme dans toutes les prisons, celle ci avait ses règles. Et les règles vous rappelaient que vous étiez prisonniers. C'était ainsi que Joshua voyait les choses. Aussi triste, déprimant ou injuste cela pouvait sembler, elles étaient ainsi.

Il détailla les loups, qu'il connaissait tous. Enfin, connaissait... Il n'était pas dit qu'ils puissent en dire autant sur lui. C'était seulement qu'il récoltait, encore et toujours des informations sur les habitants de cette île. Ce n'était pas comme s'il avait d'autres occupations plus importantes, loin de là. Quoi qu'il en soit, il connaissait leur noms et quelques détails sur eux. La jeune fille aux côtés de Leah se nommait Violette Winchester. Une des seule femelles de la meute clairement du côté de la louve blanche. Le blond flegmatique était un peu plus mystérieux aux yeux du vampire aux yeux rouges. Nicolas Prince. Il avait une apparence très négligée, mais n'en restait pas moins un membre non négligeable de la meute, puisque la chef lui avait demandé de l'accompagner. Il était certainement de ces personnages passifs mais très observateurs. Fouiller dans son esprit, à l'occasion, pourrait permettre à Joshua d'apprendre bien des choses. Enfin, venait le lycan à la chevelure ébène, Mugetsu, accessoirement l'ami d'enfance de Leah. Espiègle, il était du genre impressionnant sous sa forme lupine. Un adversaire non négligeable.

Puis il y avait Leah, bien entendu. Vêtue de pourpre, dégageant plus de prestance que jamais, elle savait ce qu'elle faisait. Et cela, en un sens, rassurait vraiment Joshua. Ils échangèrent un regard neutre et entendu. Au moins, ils étaient d'accord. Cameo, avait le comportement totalement opposé à celui de la louve blanche. Le prince était le modèle même de l'excitation à peine contenue. Il le connaissait assez pour savoir qu'il jubilait. Oh, combien il jubilait... Il était tout simplement fasciné et frustré par Leah. La louve blanche restait un mystère, insaisissable, fantasme diamétralement opposé. Son clin d'oeil voulait tout dire, alors qu'elle ne posait sur lui qu'un regard froid et neutre, ses prunelles grises déterminées.

Rien de nouveau.

L'air empestait le changement. Une nouvelle année. Pour un peu, il aurait pivoté pour croiser le regard de la petite Lola. Mais sa fierté, son orgueil en aurait pâti. Puis, il était peu désireux de la provoquer maintenant. Le moment semblait peu propices aux altercations à ce sujet. Du côté du Blond, rien de neuf: il continuait à empoisonner l'air de Joshua, avec ses vains sentiments envers Cameo. Lui aussi avait éprouvé de telles choses, à une époque, pour sa fiancée. Cependant, elle n'était plus, et il ne faisait que rouvrir des plaies douloureuses en lui.

Il fuyait ces sentiments. Il fuirait le blond.

Alors Joshua s'intéressa aux humains. Oh, non, jamais il ne poserait les yeux sur eux, pour la simple et bonne raison qu'il ne souhaitait pas que la totalité de la place se vide. Nombreux étaient ceux qui prendrait peur à sa vue. Il se contenta donc de fixer Leah, tout en parcourant la foule de son esprit. Que de pensées. Tumulte dérangeant, cela y allait à tout va. « Ces créatures affreuses... ». « Quelle hypocrisie ». « Nous allons mourir, quoi qu'il arrive ». « Bientôt la Pleine Lune, et ces sac à puces se montrent quand même... ». « Le Pacte vaut-il quelque chose? ». « Mort aux monstres ». « Je suis sûr que c'est l'un deux, qui l'a tué. Je me vengerai ». « Et si on se rebellait tous, pourrions nous rien faire? Les monstres doivent ils toujours nous être supérieurs? »

« Traitresse. »

Cette pensée. Cette voix. Cet esprit. Il la connaissait, Siam. Rencontrée sur la plage, en un jour bien triste, armé de la nostalgie. Il avait ce jour là révélé bien trop de choses, et il savait qu'il allait en pâtir tôt ou tard. Cette rouquine, il la visualisait parfaitement. Et pourtant, il ne pu s'empêcher de lever les yeux. Elle était là, assise sur son toit. Il ne put que la darder de ses prunelles écarlates.

Ce fut à cet instant seulement qu'il fit le lien.

Par les Crocs et par le Sang.

Leah ne pouvait pas être sérieuse. Comment cette sauvageonne tête de mule pourrait elle seulement accepter de donner son sang? Alors qu'elle haïssait tant les monstres? C'était fou. Complètement fou et inconscient. Dire qu'il pensait la Louve Blanche en possession d'une certaine sagesse... Peut-être se trompait-il finalement. Il continua à sonder la foule. Il devait trouver un plan de secours, c'était impératif. Croire en Siam comme le faisait Tsukiyume était, selon lui, une grossière erreur, un pari très risqué. Pure folie.

D'ailleurs, en parlant de folie... Voilà qu'il percevait dans son esprit les pensées d'une autre humaine qu'il avait rencontré. Light Heart. Inutile. Stupide et pleine d'idéaux. Trop gentille et suicidaire. Il faut quelque peu rassurer que son état d'esprit eut quelque peu évolué depuis leurs dernière rencontre. Mais il y avait encore du travail, à ne pas en douter.

Et voilà une autre rousse. Il n'y avait que ça sur Cave Cadas? Peut être le sang des rouquines était-il plus apprécié? N'importe quoi. Bref. Il s'agissait là de Lud Kahla. Et il n'avait pas entendu le début de ses pensées. Zut. Maintenant qu'elle était perdue dans sa contemplation morbide des vampires et des loups, il n'arrivait pas à savoir ce qu'elle mijotait. Cela l'inquiéta, bien sûr. Il se crispa même légèrement lorsqu'elle évita de se faire reconnaître par le blond. Alors, décidément, il y avait quelque chose qui clochait. Son tressaillement? Il avait été léger. Si léger que seul un vampire ou un lycan aurait pu l'apercevoir. Un avertissement comme un autre, somme toute, tandis que le regard meurtrier qu'il lança à Lud était plus qu'un avertissement: c'était une menace. Il allait d'ailleurs s'introduire dans son esprit pour découvrir le fin mot de l'histoire.

Il n'en n'eut pas l'occasion.

Une multitude de sentiments, de sensations et de pensée l'ébranlèrent, en même temps que les membres ci-présents. Un sorte de crainte admirative. Parfois de la terreur, mais de celle qui réveillait en lui cet instinct aussi basique que vampirique, celui du tueur. Non, il ne ressentait même pas cette brûlure lancinante dans sa gorge et le venin couler le long de ses canines. Il se contenta de lever les yeux au ciel, fasciné comme chaque année par ce phénomène.

Un rayon de Soleil, unique, venait baigné ces terres maudites. Les sombres nuages laissaient place à l'astre du jour, pour éclairer uniquement à cette heure de midi, la coupe d'argent, prête à contenir le sang. Exquise horreur que voilà lorsqu'on savait pourquoi le Soleil se montrait. Il fallait aussi que les vampires donnent leur sang. Et ils ne saignaient vraiment que quand leur peau d'albâtre était chauffée par le responsable de la lumière du jour. Brûlure unique dont Cameo avait le seul privilège, expérience qu'il ne partageait avec personne. Comme tous les ans, il se tairait, affichant le même sourire face à la douleur, satisfait de la coupure dévoilée. Ce qu'il ressentait? Personne ne le saurait.

Tsukiyume avait elle aussi levé les yeux au ciel. Bientôt, la cérémonie allait commencer. Bientôt, mais pas tout de suite.

Lud pourrait agir désormais. Beaucoup allaient venir, encore.

Tous avaient hâte que cela commence. Que cela finisse.

Commencement de la fin...

Ou fin du commencement.

Quand Lola s'était levée ce matin là, c'était pour penser avec dégoût que le jour du renouvellement allait avoir lieu. Qui disait renouvellement disait cotoyer les deux autres sous-races. Et ça... elle en frissonnait de dégout. Elle s'était présenté à Cameo avec de l'avance, simplement pour avoir le plaisir de lui signifier son dégout profond pour tout cette mascarade, tout en se modérant : Elle était ravie d'y aller avec lui. C'était là tout le paradoxe de Lola : Elle détestait le renouvellement et toute l'hypocrisie que celui-ci représentait, mais elle adorait s'y rendre. C'eut été comme invité un jeune enfant dans un magasin de jouet où il aurait pu choisir à convenance ce qu'il souhaitait obtenir pour Noël. Lola, les jours de renouvellement faisait son marché. Son marché pour son noël à elle : Le jour où Cameo réussirait à asservir toutes les autres races - parce qu'elle ne doûtait pas qu'il y arriva un jour.

Elle avait fait un effort tout particulier notre petite peste en ce jour de marché : Dans sa petite robe de coton rouge qui lui descendait jusqu'aux genoux, son carré noué en une petite queue de cheval qui au final ne retenait pas grand chose, elle avait vraiment l'air d'une petite poupée, d'une petite poupée avec un appétit vorace, et un caractère terrible. La fiancée de Chucky, tout au moins. Mais aujourd'hui, elle n'était pas la fiancé de Chucky, elle était la fidèle bras droit de Cameo... placé à sa gauche, parce que cette saleté de Joshua lui avait pris la droite... Elle le tuerait celui là un jour. C'était fou ce qu'elle pouvait le hair.

Droite, le port altier, sous ce ciel lourd de nuage, que rien aurait sembler pouvoir percer, la petite poupée qu'était Lola toisait donc les lycans, de son regard emplis de dégout. Comment pouvait-on être aussi pitoyable ? Aussi pacifiste... Comment pouvait-on se regarder dans un miroir alors que l'on s'acharnait à protéger rien de plus que des animaux habitué à se faire décimé... C'était misérable. Un goût amère remonta de la gorge de l'enfant. Elle avait envie de vomir. Il lui filait la gerbe tous autant qu'ils étaient. Et ces humains. Rien de plus que des animaux avait-elle dit ? Moins que des animaux. Comment pouvait-on être si faible et être encore capable de se donner l'illusion d'être protégé ? C'était... Lola ne trouvait même plus de mot pour qualifier cela... Un mélange entre le grandement pitoyable, le profondément misérable, et l'idiotement futile. Plein de long mot qui au final ne résumait même pas encore assez sa pensée.

Elle ne jeta pas un regard à Cameo, elle n'en avait pas besoin. Elle savait comme il serait, jubilant, excité. Il aimait la douleur que représentait le renouvellement, il aimait se sentir supérieur, voir les humains le dévorer du regard, complètement abruti par son aura et par son charisme. Sur qu'il était charismatique le prince des vampires. C'était même pire que charismatique, c'était... encore une fois, il n'y avait pas de mot pour le décrire. Quelque chose entre la fascination absolu et le charisme démoniaque. Lola se fit la reflexion qu'elle manquait cruellement de vocabulaire. En rentrant de cette mascarade, elle irait s'enfermer quelques jours dans la bibliothèque du manoir, ne serait-ce que pour enchérir tout cela.

Se reconcentrant sur la cérémonie qui allait bientôt se dérouller sous ses yeux, elle laissa un sourire diabolique fleurir sur ses lèvres. Non, Lola n'était pas satisfaite, il n'y avait pas à être satisfaite alors qu'elle allait assister à une idiotie comme celle-ci... non, Lola souriait pour donner contenance, face aux visages de marbre des lycans, les vampires avaient bien le droit d'être un peu extraverti... Et puis, elle savait que son sourire, dans le fond, en ferait trembler plus d'un. Elle avait certes douze ans d'apparence, mais elle avait dans le sourire un petit quelque chose de si dérangeant qu'il en devenait automatiquement terrifiant. Bien sur, elle avait connu des vampires bien plus effrayant, dès qui par leur simple présence réussissaient à vous faire pleurer de peur, mais que voulez-vous, on faisait avec ce qu'on avait, et Lola n'avait que son sourire. Elle planta ses yeux dans ceux de la jeune adulte qui se trouvait chez les lycans. Pourquoi elle ? Parce qu'elle n'avait pas de chance, surement. Et parce que Lola reservait leur chef à Cameo.

Pourtant, le contact ne dura pas si longtemps que ça, car alors qu'elle ressentait - sans toutefois les comprendre, elle ne possédait pas l'empatie absolue - les pensées haineuse de tout les humains venus assistés à cette débandade de pouvoir et de grandeur vaines, le ciel s'ouvrit.

Seul jour dans l'année où les nuages s'écartaient pour laisser passer le soleil. Enfant, pour Lola, ç'avait été un émerveillement que de voir ce soleil briller. Alors il existait, il y avait belle et bien une énorme boule de feu au dessus des nuages, comme le disait les histoires que sa mère lui racontait... Pitoyable. Repenser à tout cela donnait la nausée à l'enfant. Mais là n'était pas le thème. Non, actuellement, elle devait se concentrer sur ce soleil, sur l'effet affaiblissant qu'il avait sur eux, sur la formidable capacité qu'il avait à les faire se sentir, l'espace de quelque seconde, humains. Et pourtant, contrairement à ses souvenirs d'humanité, Lola ne trouvait pas cela répugnant. Et c'était peut-être là la seule raison qui poussait l'enfant à assister au renouvellement. Parce que lorsqque le soleil apparaissait, Lola se sentait un peu plus vivante.

Un peu plus entière...

C

ela y était.
Le Renouvellement allait avoir lieu.
Ce jour-ci.
A l'instant.

Comme convenu, Leah était venue chercher les trois membres de la meute des lycans qui l'accompagneraient, au puits ce matin même. Violette, tout comme Nicolas et Mugetsu, était arrivée à l'heure au rendez-vous. Ne pas être ponctuel lors d'un évènement aussi important que ce fameux Pacte aurait été légèrement déplacé. En tous les cas, dans l'esprit de la jeune louve blonde. Après, les autres pouvaient penser comme ils le voulaient. La jeune fille avait marché quasiment toute la nuit, après avoir discuté un instant avec Leah la veille, aux bords du lac. Pourtant, maintenant, elle ne se sentait pas fatiguée. Difficile de ne pas se sentir éveillé en sachant que vous allez vous retrouver en face de vampires et d'humains dans quelques instants, d'un côté. Néanmoins, la balade nocturne de la veille avait permis à Violette de calmer son esprit quelque peu agité, et ce fut avec une certaine sereineté qu'elle quitta la maison qu'elle avait rejoint peu avant l'aube pour aller se changer, afin de se rendre au puits.

Violette n'avait pas forcément fait un gros effort vestimentaire pour l'évènement.
Se faire belle alors qu'elle allait avoir des infects suceurs de sang en face d'elle ne lui disait rien. Néanmoins, ce n'était pas non plus une raison pour entretenir le stéréotype stupide des sacs à puces et venir habillée comme ... ben, un sac à puces. Bref. La jeune fille avait donc enfilé une robe ce matin-là, de coupe plutôt simple, dont le bas s'arrêtait aux niveaux des genoux et dont la couleur noire contrastait beaucoup avec ses longs cheveux blonds, qu'elle avait décidé de laisser détachés dans son dos. Inutile de s'encombrer de fanfreluches. Surtout au cas où les choses dégénéreraient. De plus, Violette se souvenait de la promesse qu'elle avait faite à Leah la veille au lac concernant Mugetsu dans ce cas-là. Alors ce fut ainsi qu'elle s'habilla avant de rejoindre les autres au puits.

Et ce fut là.
Le Renouvellement du Pacte allait avoir lieu sur la grande place, bien évidemment. Les représentants des loups-garous et des vampires allaient se faire face sur l'estrade, alors que les humains présents se posteraient tout autour. Violette se plaça à la gauche de Leah, qui était éblouissante dans sa tunique pourpre, alors que Nicolas et Mugetsu se plaçaient à sa droite. Juste devant se dressait cet immonde récipient, dont l'usage était suffisamment connu de tous. Et à l'autre bout de l'estrade, il y avait les vampires, qui étaient quatre eux aussi. Violette ne pu s'empêcher de renifler dédaigneusement en les voyant. Pourrait-elle un jour se défaire des préjugés - parfois fondés - qu'elle portait à leur égard ? Peu probable. De toutes façons, cela devait être de même dans l'autre camp, pour la plupart de leurs représentants au moins. Sans parler de ce que pensaient les humains des deux espèces, qu'ils jugeaient quasiment tous comme des monstres. Ce qui était d'ailleurs une des principales raisons qui poussaient Violette à agir en solitaire le plus possible, sauf quand il s'agissait de la meute, car cela lui rappelait toujours le suicide de sa mère causé par la mutation de sa fille. Mais ceci n'était pas à l'ordre du jour, alors Violette s'empressa de chasser ces souvenirs de sa tête pour fixer ses yeux clairs sur la délégation des suceurs de sang. On ne pouvait nier qu'ils dégageaient une certaine beauté, cela, même la louve pouvait en consentir.

On reconnaissait tout de suite le chef. Oh, pas qu'il ait spécialement l'attitude calme et posée de Leah, mais on reconnaissait assez aisément sa fonction. Violette n'avait jamais eut affaire à lui personnellement, et cela lui convenait parfaitement. De toutes façons, à vrai dire, elle n'avait jamais eut vraiment affaire à un quelconque vampire personnellement. Elle ne les détestait pas au point de chercher la provocation à tout bout de champ non plus. Elle préférait encore être au calme. Il y avait aussi un grand vampire blond, qui n'avait pas l'air si dangereux que cela, mais Violette ne savait que trop bien qu'il ne fallait jamais se fier aux apparences. Un autre vampire, brun aux yeux rouges cette fois-ci, semblait aussi serein et posé que Leah, et promenait un regard intelligent sur la foule présente. Hum, lui, déjà, paraissait tout de suite beaucoup plus inquiétant, mais dans un autre genre que Caméo, leur chef. Enfin, il y avait une fillette, qui détonnait beaucoup aux côtés des trois autres. Elle ressemblait beaucoup à une poupée, fragile et inoffensive. Tout ceci ne devait qu'être façade. Violette croisa le regard de la vampire figée dans un corps d'enfant, et su qu'elle ne se trompait pas lorsqu'elle vit son sourire, pour le moins dérangeant. Il ne fallait jamais se fier aux apparences. Avoir l'allure d'un enfant ne signifiait pas être moins dangereux.

Quelques humains étaient déjà sur place.
Violette n'en connaissait guère, elle ne fit donc que les survoler du regard, repérant une rousse sur un toit et d'autres au bas de l'estrade. Y en aurait-il encore beaucoup qui viendraient, poussés par on ne savait quelle motivation, afin d'assister au fameux Pacte ? Oui, sûrement. En tous les cas, les lycans et les vampires étaient déjà en place. La cérémonie n'allait sûrement pas tarder à commencer.

Notre ami le vampire blond avait passé sa soirée précédant le Renouvellement à chasser. Il n'avait pas particulièrement soif, c'étati par mesure de précaution pure et simple. Il s'était même nourri jusqu'à l'écoeurement complet. Tout ce sang...Même animal, il avait toujours autant de mal à s'y faire. Mais il le fallait. Pour ne pas faire de gestes inconscients.. Pour ne pas perdre le contrôle. Il avait tellement peur de lui même, de ce qu'il pouvait faire contre sa volonté.. C'était donc totalement écoeuré u'il était rentré se préparer au chäteau. Depuis peu, enfin, depuis qu'il était arrivé sur l'île, il avait convennu que sa condition de vampire n'était pas si mauvaise : en fait, en excluant cette fichue dépendance au sang, c'était même une très bonne condition.. Les sens surdéveloppés, la force, l'imortalité.. Mais quand il en revennait à se dire que tout était accordé afin qu'il devienne l'un des plus grands prédateurs - peut-être même le plus grand - que le monde porte, il cessait presque immédiatement de voir les avantages de cette condition, et se rendait à l'évidence : sa race était faite pour tuer.

Il était ainsi très anxieux, à l'idée de se rendre au village..Et de voir couler le sang. D'un humain, s'entend. Resisterait-il suffisament longtemps à la tentation ? Normalement, oui.. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait le sang d'un humain. Karina exclue, il n'avait jamais tué d'Hommes pour avoir senti l'exquise odeur de leur hémoglobine.. Quand il avait suffisament mangé. C'était toujours la même hisoire.. Après un soupir, il posa une broche en forme d'un " C" de calligraphie merveilleuse sur sa poitrine, à gauche, là où se situait donc son coeur qui ne battait plus. La signification de ce C ? Voyons.. Cameo, bien sur.. Il avait été tenté de prendre une arme, nimporte laquelle des fantasques qu'il avait crées, mais c'était bien trop déplaçé, vu le but de ce Pacte.. La paix.. C'aurait pu être amusant. Mais Euca ne se voyait pas débarquer ainsi, et ne s'amusait pas vraiment de se genre de choses.. Ce n'était pas son genre, tout simplement.

A une heure qu'il jugeât raisonable, il rejoignit Cameo. Son visage s'en était retrouvé barré d'un large sourire. Mais ce sourire avait fini par disparaître, alors qu'ils s'approchaient du village.. Finalement, il avvait même un air plutôt sombre. Pas autant, certes, que celui qu'il abordait lorsqu'il était seul, mais très différent de ses sourires habituels. Il tenta par ailleurs d'erriger un mur dans ses pensées pour que les deux télépathes ne puissent pas deviner ses moindres pensées, ses moindres sentments.. Enfin, c'était en grande partie pour ne pas déranger Josh, quoi qu'il aimerait bien parvenir à se protéger de ces dons.. Enfin. Toujours est-il que, pour la toute première fois depuis le début de son existence, vampirique ou non, il se retrouva face à des loups.

Sa première pensée fut que leur odeur était vraiment très étrange. Leur odeur.. Vraiment, très inhabituelle. Mais il vit cela comme une bonne chose car ça lui permettait de sentir les odeur oh combien alléchantes, et ce malgré son manque d'apêtit, des humains. Il put ensuite voir les loups, qui lui étaient si étrangers.. Et plus particulièrement celle qui semblait être la chef de meute. Après avoir légèrement incliné la tête pour saluer, poliment, les loups, il remarqua à quel point elle était.. Impressionante ? Sans doute. Elle avait l'air si jeune.. Comment faisait-elle pour être aussi calme, dans de pareilles conditions ?

Toutefois, il ne la regarda pas plus longtemps que la convenance ne l'éxigeait. Sans doute aurait-il était plus impressioné.. Si Cam'chou n'avait pas été dans les parages. Après un rapide coup d'oeil vers l'être aimé, il regarda rapidement la foule humaine. Et il reconnut la rouquine qu'il avait rencontrée peu avant, sur le chemin liant le château au village.. Elle l'avait déçu, l'avait carrêment forçé à recourire à la force, aussi Eucalysta n'était pas prêt à lui réaccorder sa confiance de sitôt. Mais cela n'impliquait pas qu'ls ne puissent pas êtres " amis " .. Aussi amis que peuvent l'être un vampire et une humaine, s'entend, autrement dis avec une certaine distance de notre ami blondinet.. Chat échaudé craint l'eau froide. Toujours est-il qu'il lui fit un charmant petit sourire, léger pour ne pas parraître menaçant, quoi qu'il semblait parfois incarner la candeur, la naïveté et la gentillesse, et un petit clin d'oeil. Ensuite, sans prendre garde au fait qu'elle l'ai vu ou non, il reposa son regard sur la troupe lycanne. Les trois personnes autour de Leah n'était pas aussi imposante qu'elle mais ils n'en était pas moins interessant. Euca se promit de rencontrer personellement un loup, de préférence pas anti-vampire - quoi qu'il doutait qu'il en trouvât un un jour - et sur aucun de leur territoire réspéctifs.

Eucalysta ne savait pas vraiment ce qui allait se passer par la suite : c'était la première fois qu'il assistait au Renouvellement du Pacte. Il savait que Cameo serait le vampire qui donnerait son sang, se doutait que, du côté lupin, ce serait la jeune fille aux cheveux blancs.. Mais chez les humains ? Qui sacrifierait son sang pour une protection, aussi légère soit-elle, pour sa race ? Le vampire blond se posait vraiment toutes ces questions.. Il ééspérait surtout que le sang de cette personne ne serait pas trop attirant.. Enfin, il savait qu'il avait largement assez bu.. Et, malgré une grande gourmandise - il était passé du sucre au sang humain.. Affreux -, il avait acquis un certain self-contrôle, au fil des siècles. Ce contrôle lui permettait de se tenir, au moins un peu.. Même plutôt bien, pour un vampire, en fait.

D'ailleurs, en parlant de sang, ses yeux se posèrent sur le réceptacle. Ca lui donnait une sentation vraiment très.. Etrangge. Oui, vraiment, très étrange. Depuis combien de temps les trois races présentes sur cette île offrait leur sang pour passer ce Pacte ? Au fur et à mesure, Euca se perdait progressivement dans ses sombres pensées, prenant garde à les dissimuler du mieux qu'il le pouvait, à la fois pour ne pas gêner et parce que ses pensées, il préférait les garder pour lui, quand même.. D'ailleurs, en posant ses yeux sur Josh, il remarqua qu'il ne lui avait pas l'air aussi neutre qu'avant.. Il suivit son regard, vers Lud. Avait-elle fait quelque chose de particulier ? Enfin, il déçida de ne pas y faire plus attention que cela. Si Josh voulait lui en parler, il le ferait.. Eua n'était pas du genre à insister pour savoir des choses, aussi interessantes soient-elles. Il se contenta alors d'attendre, promenant de temps en temps son regard sur les lycans ou les humains. Attendre la suite des évenements.. C'était de toutes façon la seule chose qu'il pouvait faire.

Ikari, la veille au soir, avait rencontré Hell. Il ne s'était pas plus attardé que nécessaire, mais cette promenade lui avait permit de se déçider. Oui, il assisterait au Pacte, comme chaque année depuis fort longtemps, et non, il ne ferait rien. Il se contenterait d'orbserver. Non seulement parce qu'il ne s'éstimait pas le droit de priver les autres humains d'un semblant de protection, ou d'une illusion écoeurante, au choix - lui penchait plus sur l'écoeurante illusion, si vous tenez vraiment à le savoir. Il n'aviat pas planifié grand chose et, comme il en avait l'habitude, s'était levé peu après le jour. La seule chose qu'il ne fit pas, c'était son ogging. Il serait certaineemnt revennu à temps, mais il n'avait pas envie de croiser les délégations sur la route. Un instant, il fut tenter de profiter de l'absence de certains spécimens - sans doute les plus puissant, puisq'uil y avait les chefs de chaque clan, si le protocole était respécté. - des autres races pour se ballader gaiement sur leur territoire... Enfin, gaiement à la façon Ikarienne, autrement dit avec une tête absolument terrible, genre gros chien de garde prêt à morde. Mais il s'était raviser.

Pourquoi ? C'était bien simple. D'abord, il ne savait pas qui partirait et qui viendrait au Renouvellement du Pacte. Il avait alors fait une rapide analyse de la situation. En partant de la base que les créatures étaient intelligentes, pour la plupart, ce qui était un fait inéductable, au grand daim d'Ikari. Il ne pensait pas les voirs débarquer en trop grand nombre. Sans doute certaines personnes resteraient en arrière, pour surveiller leurs territoires... Des personnes un minimum fortes, bien sûr. Donc, même s'il réussissait à s'y glisser, il n'était pas sûr qu'il puisse en sortir un jour... Parce que tous devaient être plus sur leur garde, bien plus encore que d'habitude. Un accident était si vite arrivé... Si Ikari était du genre rentre dedans, il n'en était pas pour autant suicidaire. Et puis, ici, il aurait un éventuel léger avantage : il pourrait retenir quelques visages de ses ennemis. N'oubliosn pas qu'il avait une très bonne mémoire. Donc, épée sur le dos, se retennant de sauter sur l'estrade ppour acceuillir comme il se le devait leurs... Invités... Les monstres, le villageois s'était assit sur les marches de sa maisons. A une hauteur ainsi suffisante pour ne pas avoir l'impression d'être regardé de haut, il se mit en position d'observation.

Les loups ne tardèrent pas à arriver. Ikari ne fut pas surpris de trouver, en tête, la louve qui l'avait chassée de la forêt, l'autre jour... Par contre, il fut plutôt surpris de la voir en tête. Leah, d'après ce que lui avait dit Siam. Elle lui sembla étrangement calme, la louve blanche. Il n'aimait pas ça du tout. Elle était donc la chef de meute, hein ? Rien que ça ? Elle lui donnait l'impression de n'être come ça que pour satisfaire son devoir, et ça ne plut pas à Ikari. Il vit ensuite le blond près d'elle. Il était complêtement endormi ou quoi ? Il avait l'air totalement à la masse, quoi qu'il en soit... Mais Ikari était un anti-apparence, et il était sûr que ce type cachait des choses. Ca ne lui plaisait pas non plus. Remarque, étant des loups, il serait plutôt... Surprenant que l'un d'entre eux plaise à Ikari. Bref, il continua son observation. Il y avait une autre fille, aussi, qu'il ne conaissait pas. Elle ne lui plût pas non plus, il lui trouva quelque chose, un petit détail, de hautain dans les yeux, surtout lorsqu'arrivèrent les suceurs de sangs... Quand au dernier loup, il avait l'air sauvage, et, une fois n'est pas coutume, un peu hautain. Bref, il ne lui plaisait vraiment pas. Il porta ensuite son regard sur les sangsues.

Le premier était, sans doute, le chef. Oui, Ikari l'avait déjà vu, les années préçédentes. Il ne lui plaisait toujours pas. En fait, en le voyant, il dû réprimer une violente envide se lever et de dégainer son épée, plus parce qu'il s'était promis d'être neutre que parce que ce geste aurait été inutile. Il voyait bien ce type, qui lui apparaîssait comme cinglé, briser le Pacte lorsqu'il le voudrait... Ou plutôt, faire briser le pacte... Quel ramassis d'idiotie, pour ne pas reprendre les mots exacts qui traversèrent l'ésprit d'Ikari et qui étaient ma foi bien vulgaires, ce Pacte... Bref. Après, il y avait un type, bruns, aux yeux écarlates. En le voyant, Ikari fronça les sourcils. Mais qu'est ce qu'il prenait pour avoir l'air aussi neutre, bon sang ? Un humain se droguerait pour avoir l'air comme ça - qui qu'il risquerait d'être un peu plus gai que cela - mais il doutait que les vampires ne ressentent les effets des drogues... En chassant bien entendu violemment une vampirette qu'il avait vue bourrée de son ésprit. A sa façon, ce type était plutôt... Imposant. Ikari trouva même qu'il ressemblait un peu à Leah... En fait, ils avaient l'air tous les deux très calmes... Ah, il y avait une gamine aussi, dans la délégation vampirique. Des gamins... Les vampires transformaient même les gamins, et ça, c'tait une chose qu'Ikari avait beaucoup trop de mal à supporter. Lui même avait faillit se retrouver comme eux, et la marque à son coup était visible, puiqu'il portait une chemise blanche qui ne cachait pas son cou... Bref, si cette vampirette-ci était une gamine, il crevait littéralement d'envie de lui faire ravaler son air supérieur... A coups d'épée, bien sûr. lLe dernier était un blond, et ce fut peut-être le pire de tou, juste derrière Cameos. Non parce que il n'avait pas l'air de regarder les humains d'un air hautain ou autre. Au contraire, il fit même un sourire à quelqu'un dans la foule ! Il devait avoir prit de sacré coups sur la tête, celui-là... A moins qu'il ne tente d'avoir la confiance des humains pour mieux les bouffer par la suite, et ça, c'était encore plus detestable !

Pour se calmer, Ikari regarda à qui il avait sourit. Lud. Celle ci semblait presque avoir... Honte ? Ouais, ça devait être ça. Qu'est ce qu'il s'était passé ? Bref, elle était au côtés d'une de ses amies dont le nom échappait à Ikari et qu'il n'avait jamais ne serait-ce que salué. De toutes façon, il ne comptait pas vraiment connaître le maximum d'humains, hein... En fait, les relations humaines, c'était pas vraiment son truc. Mais il repéra Siam, là-haut. Et bien, elle aimait les endroits en hauteur, celle-là... Après le banc, elle montait de plus en plus haut ! Il ne chercha pas à lui adresser ne serait-ce qu'un signe infime pour la saluer, préférant concentrer son attention sur les deux clans face à lui - sa maison était déçidément très bien plaçée, avec vue sur le Pacte, que demander de mieux ? Il y avait les représentants de ces détestables sangsues et ceux de ces non moins agréables sacs à puces... Mais ou était donc celui qui, pour montrer à quel point les hommes étaient stupides de croire en ce Pacte, pour les quelques rares naïfs qui y croyait encore - encore qu'Ikari pensait que les mômes, ceux qui ne quittaient pas le village, était relativement protégés par ce qui était inutilepour lui et d'autres inconscient qui se balladaient chez les autres créatures - allait donner son sang ? Ikari ne savait pas qui c'était... Et il déçida de ne pas se prendre la tête avec ça. Il verrrait bien au moment voulu... Il se contenta d'observer, toujours. Il se demanda vaguement si la pette Kana allait venir aujourd'hui, avant de se dire qu'il s'en foutrait, et qu'il n'appréçierait pas qu'elle vienne : conformément à ce qu'il avait déçidé, il ne tuerait aucun monstre ce jour là... Même s'il était particulèrement faible. Et même s'il n'avait pas de lien direct avec le Pacte.

Même s'il avait prit cette résolution, cependant, tout dans son regard de braise indiquait à quel point il portait bien son prénom...

Mugetsu se plaça au coté de Nicolas attendant que la cérémonie commence et que les quelques-uns qui avaient décidé de se montré en retard arrive. Il était surprenant tout de même de voir des gens arrivé en retard a de tels événements, même lui il était arrivé a l’heure au puits ou Leah avait fixé le rendez-vous et en partant du principe qu’il ne lui arrivait que très peu souvent d’arrivé a l’heure c’était tout de même surprenant. Par contre en se disant que Mugetsu avait un sens pour le moins logique et le fait que la louve blanche lui demande de venir au pacte signifiait qu’elle avait un raison particulière pour le choisir, raison qu’il n’avait pas pu trouvé même malgré la nuit qu’il avait passé a réfléchir sur le sujet. Ses pensés de la veille s’étaient orienté sur tout se qui allait se passer le jour même, tentant de prévoir toute éventualité de cette rencontre, de nombreuses hypothèses avaient ainsi été formé dans l’esprit du jeune loup, mais d’après lui, peut-être était ce qu’un pressentiment, il doutait fortement que tout se passerait bien cette fois. La question restait tout de même qu’allait-il se passé? Elle lui restait dans la tête depuis trop longtemps déjà et il n’attendait que cette journée pour enfin savoir si ses impressions étaient fondées ou qu’il avait encore inventé toute une histoire pour satisfaire ses envies de tout analyser et comprendre.

Il détailla un instant les personnes présentes, autant les braves humains qui se trouvaient la malgré le fait qu’il était en danger plus que jamais. C’est en apercevant light qu’il se rappela que peu importe se que cette race faisait pour survivre, jamais il ne pourrait réellement faire quelque chose contre leurs deux prédateurs, même étant protéger par un soi-disant pacte qui en fin de compte se trouvait n’être que mascarade pour certain. La jeune femme toujours avec son instinct de survis aussi développé venait bien sur en spectateur se qui n’étonna pas le moins du monde Mugetsu.
Portant alors son attention sur ceux qui se devait le titre d’ennemi simplement car s’était ainsi que ça marchait bien qu’il n’avait jamais compris l’aversion réelle de la majorité des lycanthropes contre les vampires. Il ne les détailla pas se gardant de les fixés trop attentivement détestant cette impression qu’ils puissent savoir tout sur vous sans en avoir la certitude. Loin de la peur, c’était tout simplement que le jeune loup s’arrangeait toujours pour qu’on en sache le moins possible sur sa personne trouvant inutile que les autres en connaisse trop sur lui…

Mais pour en revenir a cette aversion qu’il ne comprenait pas, car sachant que comme tout être vivant ils devaient se nourrir de quelque chose et que comme par le plus grand des hasards cette nourriture se trouve a être d’autre être vivant tout comme les humains se nourrissent d’animaux ordinairement, les vampires eux prenne le sang de ceux-ci pour survivre. C’était l’ordre naturel des choses, il comprenait néanmoins si ses créatures se trouvaient détestables qu’il soit normal d’avoir une aversion envers eux, mais les haïr pour des choses qu’ils ne peuvent décider pour lui s’était totalement insensé. Son propre résonnement le fit sourire, son sourire si agaçant qu’il n’avait pas encore affiché jusque la, il défendait ses ennemis alors qu’il se trouvait devant eux.

Vêtu d’un simple pantalon noir et une chemise ample blanche dont la fin des manche se trouvait déboutonné et légèrement remonté sur les bras, on aurait presque pu dire qu’il était bien habiller si il aurait prit la peine de placer convenablement sa chemise ou même légèrement coiffé ses cheveux, mais ses artifice lui semblait très mal choisis quand la majorité de ses scénarios finissaient en bataille…

S'il y avait bien une question à se poser, c'était la suivante: pourquoi diable la petite Kana se rendait-elle au Pacte? Oh, bien sûr, Cameo avait stipulé que tous pouvaient s'y rendre si ça leur chantait. Et Kana ne dérogeait pas à la règle. Mais, elle ne portait pas grand intérêt pour ce genre de chose, pour la simple et bonne raison que ce maudit Pacte ne la concernait pas elle. Avait-on jamais mentionné le fait que les vampires pourraient être maltraités par les humains? Mh, c'était bien là le cas de notre vampirette, si faible, si oubliée de tous... Elle n'avait pas la force nécessaire pour lutter contre un faible, un ridicule petit humain. Pauvre Kana.

Quoi qu'il en soit, elle était là tout de même. Vêtue d'une longue robe grise qui lui arrivait au pieds, avec des manches évasées, une grosse écharpe de laine blanche enroulée autour du cou, elle était arrivée en retard. Déjà, les représentant de chaque espèce se faisaient face. Mh. Les loups n'avaient pas l'air commode, bien qu'il y ait deux femmes parmi eux. Dont l'une semblait être la chef, et avait une aura imposante. Sûr d'elle. Tout l'inverse de Kana, alors qu'elles devaient avoir le même âge. Voilà sur quel devrait être l'exemple de la petite Kana. Quoi que... Voilà qui ne devrait pas plaire à Cameo...

Elle le salua rapidement, d'une inclinaison. Pas très malin, elle affirmait ainsi qu'elle était une vampire. D'ailleurs, elle comprit immédiatement son erreur. Elle sentit les regards se poser sur elle. Une solution... Vite, vite, une idée!

... Idée?

Pas très judicieuse, mais tant pis. Ce n'était pas comme si elle avait le choix. Elle se fraya un chemin parmi la foule, légère et enfantine, puis, se laissa tomber sur les marches... de la maison d'Ikari. La réputation du serveur? Tant pis pour lui. Comme pour elle, d'ailleurs, puisqu'elle risquait d'être mal vue par les vampires. Enfin, du moment qu'elle se sentait un tant soit peu en sécurité... Quoi? Oui, vous avez bien lu, miss Kana se sent en sécurité auprès du grizzly des montagnes qui l'avait déjà brutalisée par deux fois. Ne cherchez pas...

Bref, elle s'assit à une distance raisonnable d'Ikari, une marche plus bas que lui (déjà qu'elle était petite, je vous laisse imaginer le tableau) et continua à observer ce qui se passait sur l'estrade. Ils avaient tous des carrures si impressionnantes, comparées à la sienne! Même la petite Lola la laisssait sans voix. Bon, elle ne l'appréciait pas trop pour ses airs de gamines psycopathes. Joshua, quand à lui, était d'un naturel si calme, si imperturbable, qu'elle se demandait souvent s'il ne s'agissait pas d'une machine, un être dépourvu d'âme. Bon, elle abusait peut être un peu. C'est qu'elle ne pouvait pas concevoir qu'un individu tel que lui puisse être un vampire. Enfin, venait un blond, qu'elle ne connaissait pas. Mais qui semblait bien plus gentil. Peut-être pourrait-elle tenter de le rencontrer au château, à l'occasion? Elle y réfléchirait.

Après avoir minutieusement détaillé son clan, elle pivota un peu pour observer les lycans qui accompagnaient leur chef. Le blond semblait être quelqu'un de très... à côté de ses pompes. Elle se demandait pourquoi un tel loup avait été désigné pour aller au Pacte. À moins qu'il ne se soit proposé... Elle ne savait pas. Et elle se voyait plutôt mal poser la question. Le second loup était un brun, à l'allure quelque peu négligée, quoi que, beaucoup moins que son congénère. Puis, il avait une certaine classe, un air sauvage et mesquin qui le rendait presque fascinant. Enfin, il y avait une louve aux longs cheveux couleurs miel. Elle était jolie, une beauté tellement plus vivante que les vampires avec leurs traits glaciaux et figés.

Elle aurait voulu jeter un coup d'œil à Ikari pour guetter un quelconque excès de colère, mais le rayon de soleil, l'unique de l'année se posa alors sur l'immonde chaudron d'argent. Elle frissonna, à l'idée de la douleur que pourrait lui occasionner cette lumière. Non seulement elle était faible, mais en plus, elle était vampire. Qui sait ce qu'il adviendrait d'elle s'il se mettait à faire beau sur l'île maudite!

Elle frissonna, resserra les pans de sa robe contre elle et continua à observer, plongée dans sa fascination presque glauque.

Elle haïssait ce jour, et ce depuis qu'elle était au courant de son existence. La première fois qu'on lui en avait parlé, c'était de la bouche même de son mentor. Il avait alors violemment critiqué la cérémonie du Pacte et l'avait mise en garde contre la réalité de la chose : ce n'était rien de plus qu'un moyen d'asseoir la domination para-humaine sur l'île. Pas un jour de fête. Depuis, elle avait largement eu le temps de se ranger à cette opinion, puisqu'une cérémonie où le sang était versé ne pouvait qu'être mauvaise. Toute cette mascarade lui rappelait les rites des sauvages Incas, qu'elle avait étudiés étant jeune. Ils sacrifiaient des hommes, prenaient leur cœur, et jetaient le cadavre sur les parois de leurs temples pyramidaux. Le Pacte était pareil.
Mais sans pyramide, et avec un traitre qui donnerait son sang pour servir les para-humains.
Louve poussa un long grognement ordurier, et tenta de nouveau d'ouvrir la porte de la maison. Malheureusement, les autres avaient tout prévu et ladite porte était fermée à clef depuis dix heures du matin. Ce matin, elle s'était levée comme à son habitude, s'était habillée d'une ample tenue d'un gris morne et délavé, puis était partie rejoindre certains villageois pour, ensuite, pouvoir aller voir les Renouvellement… Et faire quelques vagues si elle le pouvait. Mais ils avaient absolument tout prévu. La laissant seule dans la maison en prétextant avoir besoin de faire quelques courses pour le repars, ils l'avaient enfermée là sans une once de regret, se disant sans doute qu'un esclandre en plein milieu de la cérémonie ferait mauvais genre.

Mal leur en avait pris, leur intérieur en témoignait : meubles renversés et brisés, marques de coups dans les murs, tentures arrachées… Une tornade surnommée Wolfy avait fait payer très cher les villageois pour leur sottise. Il n'empêchait qu'elle était toujours enfermée à l'intérieur de la maison, et qu'il était presque onze heures et demie. Ils devaient commencer à se rassembler, avec leur air hautain, et toiser de haut les humains présents. Une nouvelle injure bien sentie sortit de la gorge pâle de l'humaine, qui décocha un coup de pied vengeur à une chaise qui se trouvait près d'elle. Non mais franchement ! L'enfermer dans une maison pourrie quand venait enfin le jour de rire au nez des monstres !
Hors d'elle, elle partit se placer non loin d'une fenêtre pour suivre autant que possible la cérémonie. Bien sûr, elle ne voyait rien, absolument rien, la maison étant située en retrait par rapport à la place, sinon cela aurait été trop beau… Elle se retint de hurler de rage en lançant son poing contre la vitre, qui du coup explosa en petits morceaux brillants. Et lui déchira la peau de la main. Surprise, Louve ne bougea pas l'espace de deux secondes, puis porta sa main blessée à sa bouche pour réfléchir.
Elle pouvait sortir en fait.
Et tant qu'à faire, elle allait justement sortir. La demoiselle quitta donc le bord de la fenêtre pour aller chercher la chaise qu'elle avait violenté quelques minutes auparavant, puis revint vers la surface vitrée d'un air peu engageant. Son bras décrit une parabole superbe, faisant se balancer le meuble de bois et…

- Quoi ? T'as jamais vu quelqu'un sortir par la fenêtre ?

Devant le regard éberlué des quelques personnes à proximité, la jeune fille rousse émergea d'un amas de verre brisé d'un air digne et terrible à la fois. La chaise avait volé dans la ruelle, percutant le mur d'en face et explosant la vitre dans un grand bruit. Quelques passants se rendant à la cérémonie avaient alors vu sortir une rousse visiblement folle de joie par l'orifice ainsi créé et avaient accéléré le pas. Pas assez pour échapper à ses foudres, semblait-il. Mais elle n'était pas sortie de l'enfer pour rester là et bailler aux corneilles. Non, Louve allait voir la cérémonie du Renouvellement. Et si elle pouvait mettre son grain de sel dans l'affaire… Ce serait avec grand plaisir. Passant sa langue sur ses plaies, elle s'avança vers la place centrale.

Il n'y avait pas grand-monde d'humain, semblait-il, mais les autres pullulaient. Où qu'elle pose son regard, elle en voyait… Sauf sur les toits, tiens. Il n'y avait là haut qu'une rouquine qu'elle avait l'impression de connaître, mais qui ne méritait pas plus son attention. Les para-humains, eux, restaient plus ou moins en groupe. Il y avait les Vampires, avec leur pâleur d'endive et leurs têtes d'aristocrates coincés, et les Lycans qui semblaient aussi frais qu'un mérou péché trois jours plus tôt. Ils avaient tous chopé un rhume, pour avoir l'air aussi motivé ? Bien sûr, elle n'ignorait pas qu'il y avait des tensions dans les deux camps, mais de là à ce qu'ils tirent une tronche d'enterrement, il y avait quelques limites. Un p'tit coup d'aspirine, peut être ?
Délaissant soudain les monstres pour le chaudron d'argent, la demoiselle tourna son regard. Toujours aussi laid, et de plus en plus plein. Qu'était-il sensé se passer quand il déborderait ? Le monde se noierait-il sous des rivières de sang ? Non, il était plus probable que les deux clans de biscornus finissent par se cogner sur le nez dans la joie et la bonne humeur, ce qui finirait sans doute par une extermination pure et simple des para-humains… Et des humains, sans l'ombre d'une hésitation. Bah, il y avait toujours des humains à l'extérieur, alors pourquoi paniquer. Sacrifier le village pour la survie de l'humanité n'était pas une mauvaise idée, quand on y pensait.
Une idée tordue passa dans l'esprit tout aussi dérangé de la rousse flamboyante, et s'en alla aussitôt.
Il était absolument hors de question de mettre le feu à toute l'île pour éliminer les para-humains.

Et maintenant ? Il ne se passait rien, personne ne parlait, trop occupé à fixer la foule dans le blanc des yeux. Louve bailla ostensiblement, rompant le silence dans la plus totale impolitesse. Peut être que cela déciderait les chefs de clan à bouger leurs postérieurs mutants et à accélérer la cadence… En attendant, elle-même plaça son dos de malpolie en chef contre un mur et ses mains dans les replis de sa tenue.
Avec la couleur terne du tissu, elle sembla soudain se fondre dans le crépi sale, si ce n'était sa chevelure qui détonnait allègrement. Un nouveau soupir bruyant émergea de sa blanche gorge, exprimant la profondeur de son ennui et de son dédain, et la Dragonne vint se loger entre ses doigts agiles. Certes, sous les plis du tissu, on ne pouvait la voir, mais elle n'en était pas moins présente. Wolfy s'amusa quelques instants avec la pointe acérée de l'arme, puis passa son regard sur la foule une nouvelle fois.

Il était temps de commencer.

Toutes les personnes qui désiraient assister au Renouvellement du Pacte devaient être là, normalement. De toute façon, Leah avait d’autres choses à faire que de se soucier de la populace qui ignorait ce qu’elle souhaitait vraiment. Qu’ils soient présents ou non, peu lui importait, du moment que chacun avait fait son choix. Quant aux retardataires, et bien, ils n’avaient qu’à être plus prévenants et ainsi ne pas louper la cérémonie.

La Louve Blanche faisait tout pour se contrôler, rester une figure d’assurance et ainsi prouver son courage et affirmer ses droits. Chef de meute, elle agirait comme telle, selon les désirs de son père. Lentement mais sûrement, le silence s’installait sur la place. Les vampires, hormis Joshua ne lui inspiraient guère confiance, que ce soit par leur dévotion –comme le blond qui avait pris la peine de saluer les Lycans- ou leurs airs de psychopathes –Lola ne perdait rien pour attendre aux yeux de la chef. Mais par-dessus tout, elle ne pouvait pas encadrer l’immonde face souriante de Cameo, cette sangsue qui se croyait reine, qui ne méritait que la mort. Heureusement, son bras droit veillait… pour le moment. Il n’était pas dit que quelqu’un d’aussi stoïque que Joshua Johnson parvienne à tempérer le Prince. Ou alors, s’il y parvenait, ce n’était pas pour autant qu’il réussirait à le pousser hors de l’influence des autres vampires.

Elle vit Joshua se crisper, légèrement, si bien qu’elle se demanda si elle n’avait pas rêvé, une fraction de seconde. Son imagination lui jouait-elle des tours ? Ou bien un y avait-il un réel danger ? Il fallait que la cérémonie se passe sans encombre, pourtant. Il en allait se son honneur, de celui des loups, de son avenir, de son devoir et de bien d’autres choses encore. Non, il ne fallait pas que tout vire à la catastrophe à cause d’un stupide et misérable humain qui ne croyait pas en la maigre sécurité qu’elle offrait. Ou alors, un Vampire inconscient qui ne voulait pas de cette paix et serait prêt à mourir ne serais-ce que pour goûter du bout des lèvres le sang humain. De telles abominations ne pouvaient en rien prendre racines en ces lieux. Elle ferait tout, absolument tout pour éviter un désastre quel qu’il soit.

Elle prit une grande inspiration.

A ses côtés, la rassurante présence de ses amis l’apaisa. Elle y puisa sa force, soudain plus sereine quand au futur, à son devoir. Elle pouvait le faire. Elle y arriverait, elle se l’était promis. C’est pourquoi elle pu, enfin, ouvrir la bouche, pour tonner de sa voix impérieuse, brisant ainsi le silence que le Pacte instaurait :

-Le jour est venu. Ce jour unique, ou les sangs se mêlent afin de maintenir les lois, les coutumes et la sécurité précaire de cette île. Le jour où il vous plait de jouer l’hypocrisie plus que jamais. Et pourtant, ce Pacte à son importance, quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense. En cela, je ne faillirais pas à mon devoir.

Elle marqua une courte pause, pour reprendre son souffle, avant de poursuivre, désormais tournée vers la foule :

-Je suis Leah Tsukiyume, nouvelle chef de meute des Lycans, n’en déplaise à certains. Je m’engage en ce jour à respecter mes engagements envers les habitants de cette île. Ainsi, tout membre de la meute franchissant les limites de Cave Lamiam se verra jugé en conséquence. Ainsi, Lycan s’attaquant à un humain se verra jugé en conséquence. Ainsi, tout Lycan apercevant un Vampire au sein de Cave Canem est en droit de le chasser ou l’exécuter. Ainsi, tout membre de la meute s’engage à veiller à la sécurité des humains et est en droit de s’en prendre à un Vampire si celui-ci menace la vie d’un villageois.

Une chance que les termes du contrat soient simples. Cameo n’eut qu’à répéter un babillage semblable à celui de Leah. Oh, elle savait parfaitement qu’il se fichait de ces engagements. Ce n’était pas son cas à elle et veillerait à ce qu’il les respecte.

Pas question de verser le sang dès à présent. Non, la suite de la cérémonie reportait désormais sur le choix de le Louve Blanche. Elle espérait seulement avoir fait le bon. Sinon, il faudrait compter sur un plan de secours, chose qu’elle préfèrerait éviter.

Ses yeux gris se promenèrent sur la foule, majoritairement humaine qui peuplait la place. Elle croisa le regard haineux de Lud, comme d’ordinaire. Elle entrevit le grand gaillard qu’elle avait affronté dans la forêt, assis sur les marches de sa maisonnette. Chose étrange, près de lui était assise la fameuse vampirette, celle qui était plus faible encore qu’un humain. Elle ne s’attarda pas, poursuivant simplement son examen avec un calme olympien, allant de badaud en badaud. Il y avait aussi une rouquine, et rien qu’en la regardant, elle su que c’était elle qui avait baillé un peu plus tôt. Aha. A l’occasion, elle lui apprendrait la politesse. Enfin, son regard se posa sur Light, qu’elle ne connaissait que pour sa dernière altercation avec Kibachi. Elle n’était pas prête d’oublier cela. Oh, non.

Tous les humains cités plus haut n’avaient pas grande importance aux yeux de Leah –alors ne parlons même pas de ceux qui ne sont pas cités. Levant un peu plus les yeux, guidée par son instinct, elle finit par trouver la personne qu’elle cherchait, perchée sur un toit. Cela n’allait pas lui plaire, loin de là. Elle voyait déjà la sauvageonne rousse la houspiller dès que la situation le lui permettrait. Enfin, tout le monde avait ses secrets, n’est ce pas ?

Nouvelle grande inspiration :

-Désormais, je voudrais pour sceller ce Pacte la participation des villageois, comme chaque année. La valeur de ce don n’est que plus importante car il est synonyme de courage et d’acceptation. C’est un geste pour son peuple plus qu’une volonté personnelle, mais aussi la preuve qu’il faut encore espérer que nous ne resterons pas prisonniers de l’île maudite, et que, comme la vie éphémère, notre peine le sera tout autant.

Et son regard d’acier trouva celui de Siam.

Toute la cérémonie se jouerait là-dessus. Autrement, elle devrait trouver quelqu’un d’autre… Et ce serait mauvais pour Leah d’avoir à choisir une tierce personne. Son instinct lui soufflait qu’il faillait que ce soit là rouquine. Elle n’avait pas quelque chose de Lupin, n’allons pas jusque là, mais un point commun avec la meute qu’elle ne saurait expliquer, quoi qu’elle apparenterait bien avec le cas d’Alix. Une aura étrange qui imposait son droit, une sorte de laissez-passer qui taraudait la Louve Blanche sans cesse. Elle espérait qu’avec son caractère, la sauvageonne saurait au moins ne pas provoquer tout le monde. Tenir sa langue était une chose dont elle devrait être capable, non ?

[Siam, Lud]

Malgré sa résolution de ne se fixer que sur sa haine des monstres pour tromper le pouvoir des vampires, il ne fallut pas bien longtemps à l’esprit remuant de Siam pour se remettre à bondir partout dans l’assemblée. En fouillant la maigre masse humaine au pied de l’estrade, elle reconnu quelques échantillons. Comme par exemple Light Heart, avec qui elle avait passé une soirée inoubliable ; partant d’un bain aux falaises -elle frissonna en se rappelant le contact de l’eau sur sa peau… Brrr… La petite sauvageonne s’obligeait à se baigner dans la mer au moins une fois par mois mais avait l’eau en horreur-, pour se poursuivre au cimetière -joyeuse rencontre avec la bouffeuse de rat- et échouer dans la vieille avenue marchande où elles avaient réveillé tout le voisinage… Bref, cette même Light Heart se tenait au bas de l’estrade, un sourire doux aux lèvres comme à sa bonne habitude. La rouquine fut en revanche bien plus surprise de voir qui se tenait à ses côtés… Lud Kahla ? Pour qui le pacte ne voulait pourtant absolument rien dire. Il était curieux qu’elle prenne la peine de venir. Tombée de son lit ? Peut-être… Mais l’instinct de Siam lui soufflait qu’il y avait une autre raison à la présence de la fille pirate… Et puis il y avait quelques indices : Lud était magnifique, vêtue d’une ravissante robe jade, coiffée bien soigneusement… Certes, l’artillerie autour de ses hanches contrastait un peu violement, tout comme la chose passée dans son dos –c’était quoi d’ailleurs ?- mais à part cette étalage d’arme rappelant la personnalité de l’ivrogne rousse, la tenue était fort… étrange, pour un renouvellement du pacte. Pourquoi se mettre sur son trente-et-un ? Que se passait-il dans le crâne imbibé d’alcool de son amie ? Quel plan tordu et machiavélique avait-elle pu encore monter ? Elle aurait pu le faire partager tout de même, Siam y aurait prit parti avec joie !

La petite chasseresse soupira, sourcils légèrement froncés, et continua son balayage de foule. Tiens, tiens… Ses dents grincèrent avant d’esquisser un sourire très, très mauvais… Cette grosse tignasse rousse là-bas… N’était-ce pas la Laie du Mont ? Mais si… L’affreux petit marcassin s’était donc pointé lui aussi. Et bien ! Elle n’avait pas peur, tout sanglier qu’elle était, que les loups ne se pourlèchent les babines à sa vue ! Quoi que la viande devait être un peu trop coriace et avariée, même pour des lycans.

Son regard fut ensuite attiré par une énorme armoire humanoïde qui lui parut familière… Ah mais ! N’était-ce pas le gorille de l’autre jour ? Ca alors ! Un molosse mal léché pareil avait réussi à se trouver une copine ? Car oui, c’est ainsi que Siam interpréta la ravissante créature assise non loin de lui. Elle était un peu trop éloignée pour se douter que sous la douceur de la jolie brunette se cachait un vampire. Mais… Cette espèce de brute épaisse d’Ikari était donc capable de sentimentalisme… ? … … … Naaan. Trop bizarre.

Ses prunelles lagunes se reposèrent ensuite sur la peuplade de l’estrade. Juste au moment précis où Joshua se détournait d’elle pour Leah… Qu’est ce qu’il avait c’ui-la à la regarder ? Un problème ? Enfin bon, maintenant il regardait la décolorée… Toujours aussi stoïque, pas moyen de savoir ce qu’il se passait sous son scalp macabre ! Arf ! Peut-être qu’il prévoyait son futur déjeuner : un ragout de loup assaisonné à la rouquine, pourquoi pas après tout ?
Et puis d’abord de quoi se souciait-elle ? On en avait strictement rien a faire de cette sale sangsue ! Dans une attitude toujours aussi mature et responsable, Siam tira la langue en direction du vampire, -tout à fait inutilement puisque celui-ci ne la regardait plus- pour contenter son caprice. Elle faillit d’ailleurs se mordre lorsque, en pleine grimace, un rayon de soleil vint ricocher sur un vase, au centre de l’estrade. Une moue farouche se peignit sur sa jolie frimousse alors qu’elle commençait à détailler l’objet. Tss ! Le truc le plus inutile qui soit : un récipient à hémoglobine ! Un joli verre de cocktail de sang croupissant depuis des années dans un vulgaire pot… Enfin, ne dit-on pas que les vins les meilleurs sont les plus vieux ? Ce devait être un apetissant apéro pour les vampires… Sans doute la raison pour laquelle il paraissait si répugnant.

La chasseresse souffla d’un air exaspéré. Oui décidément, cette cérémonie l’exaspérait ! Ca la fichait d’une humeur massacrante, mais massacrante… Elle avait une envie furieuse de taper sur quelqu’un… Une envie furieuse qu’il fallait absolument assouvir d’ailleurs. Elle réfléchissait déjà à un stratagème pour cogner, sans quitter son perchoir, sur la bande d’adolescent planquée dans la ruelle sous elle quand Leah prit la parole.

-Le jour est venu.

Sans blague ?

-Ce jour unique, où les sangs se mêlent afin de maintenir les lois, les coutumes et la sécurité précaire de cette île.

Précaire ! Mwahaha ! Oui ça pour être précaire la sécurité était précaire ! « Inexistante, je dirais même que c’est une illusion créée par une bande de fiévreux illuminés morphales et pervers » pensa-t-elle avec une ironie malsaine, tout en se relevant.

-Le jour où il vous plait de jouer l’hypocrisie plus que jamais.

Pardon ? « Jouer l’hypocrisie » ? Qu’elle parle donc pour elle seule, Siam était parfaitement sincère ! Vive la généralisation…

-Et pourtant, ce Pacte à son importance, quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense. En cela, je ne faillirais pas à mon devoir.

Oups, quelle résolution avait pris la sauvageonne déjà ? Mhm… Ah oui ! Ne pas faire de scandale… Elle mordit allègrement dans sa lèvre et serra les poings. Pourquoi s’énervait-elle ? Parce qu’elle était de mauvaise humeur, tout simplement. En soi, les propos de Leah étaient parfaits ; matures, clairs et surtout, on ressentait en eux qu’elle prenait réellement son devoir à cœur. Mais Siam était de mauvaise humeur, et elle allait chercher la petite bête.
Leah se tourna vers la foule. Elle était vraiment superbe et une seconde durant, la mauvaise humeur de Siam vacilla. Elle ne l’avouerait jamais mais elle était bien loin de détester la louve blanche tant qu’elle l’aurait voulu. Au contraire. Elle l’… elle l’aimait bien –dur à dire-. Leah lui avait sauvé la mise, elle lui avait parlé d’égale à égale et n’avait montré envers elle ni suffisance, ni mépris, ni rien… Certes, elle avait balayé tous ses points de repères en prouvant que les loups pouvaient être doués de bon sens et de sympathie mais finalement, était-ce une mauvaise chose ? Grâce à cette prise de conscience, Siam n’avait-elle pas passé une après midi rayonnante de rire avec une mouflette aux longues oreilles… ?
Raaaaaaaaaaaaaaaaah ! Bon dieu mais que foutaient ces crétins terrés dans la ruelle ? Ne pouvaient-ils pas grimper sur le toit histoire qu’elle puisse leur flanquer une rouste ? Non ça, il fallait tout faire soi-même ! Comment les persuader… ?
Leah reprit :

-Je suis Leah Tsukiyume, nouvelle chef de meute des Lycans, n’en déplaise à certains.

C’est ça ouais ! N’en déplaise à certain ! Même pas capable de se présenter correctement à la première rencontre !
Siam se mit à piétiner le toit. Il fallait qu’elle se défoule…

-Je m’engage en ce jour à respecter mes engagements envers les habitants de cette île.

Parfait ! Il y avait une garantie ? S’ils n’étaient pas respectés, y avait-il un service après vente ? Quelque part où se faire rembourser les vies humaines qui en découleraient ?

-Ainsi, tout membre de la meute franchissant les limites de Cave Lamiam se verra jugé en conséquence. Ainsi, Lycan s’attaquant à un humain se verra jugé en conséquence. Ainsi, tout Lycan apercevant un Vampire au sein de Cave Canem est en droit de le chasser ou l’exécuter. Ainsi, tout membre de la meute s’engage à veiller à la sécurité des humains et est en droit de s’en prendre à un Vampire si celui-ci menace la vie d’un villageois.

Ben voyons ! Comme ci cela se passait ainsi ! Siam serra la mâchoire en repensant à tous les disparus qu’elle avait connus… Et Kaith… C’était… C’était n’importe quoi ce pacte ! Maudit soient les monstres, bande d’hypocrites ! Qu’ils révèlent leur nature au grand jour serait moins insultant que de les écouter déblatérer de telles inepties, de telles obscénités c’était si… rageant !
Siam tapa du pied un peu plus fort sur le toit, faisant bouger une tuile… Tiens donc… Elle avait eu l’idée d’en balancer une à Mugetsu tout à l'heure, mais après tout, pourquoi seulement à lui ? Elle s’accroupit, délogea l’objet de sa convoitise et esquissa un sourire machiavélique. Elle s’approcha du bord du toit, juste au dessus du gang… Un gnon ou deux, et ils monteraient venger les bosses de leur copains… Une belle baston en vue, de quoi délier ses nerfs !
Pendant ce temps, Leah promenait son regard acier sur la foule et reprenait la parole, pour la troisième fois :

-Désormais, je voudrais pour sceller ce Pacte la participation des villageois, comme chaque année.

Siam qui n’écoutait plus que d’une oreille, ajusta son tir…

-La valeur de ce don n’est que plus importante car il est synonyme de courage et d’acceptation.

Elle leva les yeux au ciel. Tout de suite les grands mots ! Aller… le blond ou le brun pour première victime… ?

-C’est un geste pour son peuple plus qu’une volonté personnelle, mais aussi la preuve qu’il faut encore espérer que nous ne resterons pas prisonniers de l’île maudite, et que, comme la vie éphémère, notre peine le sera tout autant.

Ces mots ci la touchèrent un peu plus. « La preuve qu’il faut encore espérer », oui… Sans doute, au delà de tous les stupides mensonges que scellaient ce pacte, il ravivait un peu l’espoir sur l’île. Si les trois quarts des humains réunis autour de l’estrade de moquaient de cette cérémonie comme d’une guigne, en revanche les trois quarts de ceux terrés dans leurs masures y voyaient, même inconsciemment, une faible lueur -vive le paradoxe-. Quelque chose de concret à quoi se raccrocher. Une illusion, peut-être mais une illusion n’était-elle pas souvent plus douce qu’une brusque réalité ? Siam, la main droite en l’air tenant toujours sa tuile, se tourna vers Leah, l’air dubitatif… Leah qui la regardait d’ailleurs.
Leah qui la regardait… Pourquoi Leah la regardait ? La rouquine haussa un sourcil : ce n’était pas le moment de la regarder elle, il fallait plutôt chercher un donneur de sang non ? Bon alors… Pourquoi ne détournait-elle pas les yeux ? C’est que ça devenait insistant ce…

Un battement de cœur manqua, vague brûlante de rage, une incompréhension folle la submergea.

Siam écarquilla les yeux sous le coup de la révélation, et lâcha sa tuile qui atterrit avec un bruit sourd sur l’épaule d’un garçon plus bas, lui arrachant un horrible craquement et un cri étouffé. Etouffé sans doute par crainte de se faire remarquer des monstres.
Ce dont Siam n’eut strictement rien à faire.

Un hurlement strident rententit à travers le village.
Porteur de toute sa hargne, de toute sa haine et de tout le rejet et la répulsion qu’elle éprouvait à l’idée d’être celle qui mettrait son sang dans l’immonde boîte-soleil. Un hurlement qui résonna longuement dans toute la place, ses échos ricochant sur les murs des maisons pour mieux assaillir les tympans des gens présent. Un hurlement qui libéra tout son trop-plein de fureur. Il fut également l’appel lancé à toute sa colère refoulée. Elle donna un grand coup de pied dans le toit qui crissa, preuve que quelques tuiles s’étaient brisées.
Leah plaisantait ? Qu’on ose la considérer, elle, Siam, comme celle qui scellerait cette ignoble blague la fichait dans une rage incommensurable ! La voix de Siam s’éleva, déjà rauque et bouillonnante à la base, la fureur dont elle était emprunte la rendit violente, irradiant d’un courroux innommable. Parlant bien fort, histoire d’être sûre que Leah l’entende, Siam passa à l’attaque :

-Imbéciles de monstres hypocrites, méprisables et abrutis par l’arrogance ! On savait bien que vous n’étiez pas nets mais là ma jolie, tu exploses tout les scores !

Etait-ce là une façon de s’adresser à Leah Tsukiyume, chef de meute des Lycans ? Et surtout, ne serait-il pas plus sage, après avoir insulté le reste du cortège d’abomination d’ « abrutis méprisable », de détaler à toutes jambes ? Bien sûr que si, mais Siam n’est dotée ni de sagesse, ni de bon sens. Campée sur ses deux jolies gambettes, poings serrés, droite et fière, debout sur le toit, elle toisait de ses yeux furieux toute l’assemblée, inconsciente du danger qu’elle était en train de créer. Dans une attitude pleine de défi, tant révoltée qu’écrasante de colère, elle poursuivit :

-T’es complètement malade ! On t’as bercé trop près du mur ?? Tu n’espères quand même pas que moi je vais m’adonner à cette… blague ??

Se disant elle fit un pas, puis un autre, se dirigeant d’une marche décidée vers le bord du toit donnant sur la place. En contrebas, une surface plane -plafond d’une annexe de la maison qu’elle avait choisie pour perchoir-, lui offrait de quoi descendre en deux bonds sans se briser les membres. Ce qu’elle fit après avoir braillé son troisième jugement, aussi véhément que les précédents :

-Est-ce que j’ai l’air d’être assez naïve pour croire en tes charmantes promesses sur la soi-disant sécurité de mon village ? Tu m’as bien regardé ?? Déblatère tes contes de fées si ça te fait plaisir mais ne m’inclue pas dedans !!

Toujours hurlant, bien entendu, et sans les coupures que notre récit occasionne, Siam atterrit lestement sur les pavés de la place et continua sa marche décidé et menaçante vers l’estrade. Dans quel but ? Excellente question, pour l’heure elle songeait très sincèrement à coller son poing dans le visage si parfait et sérieux de la cheftaine des loups. Parce que oui, pour être furieuse elle l’était. Tout en continuant à déverser son flot d’indignations, ponctué par ci par là d’insultes savamment recherchées à l’égard de tantôt la louve, tantôt le reste des affreux, Siam grimpa les marches de l’estrade. Elle était, -je l’ai dit- de très, très, très mauvaise humeur… D’une humeur massacrante… Qu’on ose la considérer comme le pilier humain de cette pitoyable cérémonie, comme le clown de la blague, le dindon de la farce… Qu’on ose lui demander de sceller par son sang ce pacte répugnant qui jetait un masque sur toute l’île, qui voilait les yeux humains, qui permettait aux monstres de se faire de joyeuses boustifailles sous couvert, qui… Grrrrr ! Ca la mettait hors d’elle.
Sans même considérer le fait qu’elle se trouvait en plein milieu des pires prédateurs de sa race, entre deux princes qui plus est, ni même qu’elle était au centre de l’attention générale, Siam se planta face à Leah. Elle allait lui balancer son poing de bonne foi mais… une fois n’est pas coutume, les yeux de Tsukiyume de nouveau calmèrent son caractère puéril et ravivèrent son peu de maturité, rendant son esprit plus lucide.

Voyons… On était en pleine cérémonie. Leah avait parlé sincèrement : elle voulait protéger les la paix de l’île et Siam le savait puisqu’elle s’était fait la remarque. Au pied de l’estrade, il y avait des humains. Elle était sur le point de commettre l’acte qui peut-être ferait basculer toute la rencontre en désastre. Que se passerait-il si jamais, emportée par sa fureur, elle provoquait un banquet vampiresque ? Et Leah… Elle ne la haïssait pas tant que ses yeux l’exprimaient. La louve l’avait choisie pour une raison obscure ; elle s’était trompée c’était certain mais tout de même… Siam n’avait-elle pas une dette envers la lycane ? Etait-ce vraiment la remercier que de casser toute sa détermination à réaliser son devoir ?
La sauvageonne resta un court moment ainsi, poing levé, incendiant la princesse blanche du regard avant de fermer les yeux, inspirer profondément et baisser le bras. « Relaxe ma vieille, cette fille est complètement barrée mais plutôt sympa si on la considère sans ses poils et ses crocs, en plus t’as une dette envers elle… ». Elle pinça les lèvres, étouffant la grimace que ses pensées occasionnaient, et rouvrit les yeux. Ses prunelles eau clair étaient en ébullition, plus calme cependant. Il lui était certes très difficile de contenir tout le feu qui brûlait ses veines, ne désirant qu’exploser en grand jour mais il fallait relativiser. Pour une fois, elle ne pouvait pas faire n’importe quoi. Il y avait des vies en jeu, et l’amour de Siam pour la vie parvenait à apaiser sa colère.

Très bien. Donc, donner son sang, hein ? Trop drôle… A défaut d’éclater de rire, Siam esquissa un sourire tordu : entre la colère contenue et l’hilarité difficilement refoulée. Où est-ce qu’elle s’était encore fourrée… ? Elle était en plein milieu de l’estrade où se déroulait le renouvellement du pacte, et une fois de plus avait attiré l’attention de pas mal de monde… Flûte. D’habitude elle s’en fichait éperdument mais pour le coup, elle se sentait un peu stupide… Cette impression ne fut que fort brève et Siam tenta de remettre un peu d’ordre dans ses pensées. Parfaitement ; en pleine cérémonie elle prendrait le temps de trier ses idées et celui qui n’était pas content n’avait qu’à prendre sa place ! Evitant de regarder du côté Tsukiyumesque pour une raison qu’elle élucida, la jolie chasseresse s’approcha de la vasque. Toujours aussi moche. Sans peur aucune, ses yeux se levèrent sur les vampires. Waow. De près, c’était encore plus impressionnant. Ils étaient si beaux… Et… Ah, maudite fascination qui s’emparait d’elle ! Elle sentit son esprit vaciller, attiré par le charisme envoutant des sangsues… Il fallait qu’elle réagisse avant de se mettre à bégayer… Son regard évita Joshua et vola sur celui de Lola… Le charme passa en arrière plan : oui, elle était superbe, une poupée effrayante de beauté. Mais l’air méprisant, supérieur et dégouté qu’elle arborait refit monter Siam sur ses grands chevaux.

-Sale morveuse cadavérique gavée de sang… marmonna-t-elle à défaut de faire quelque chose de trop stupide et suicidaire alors que le lieu et le moment ne s’y prêtait pas.

Ce fut néanmoins l’appui pour briser l’envoutement, et elle reporta son attention sur Leah. Elle avait réfléchi durant le court laps de temps qui s’était écoulé entre son déboulement au milieu de la scène et ses derniers mots.
Elle avait prit sa décision… Beurk. Une décision qui lui martèlerait la conscience pendant un moment. D’ailleurs, elle avait du mal à croire que c’était elle qui la prenait. Ca ne lui ressemblait pas de faire des choses aussi sérieuse… D’être aussi réfléchie… Tellement pas…

Son regard se posa sur Light, Lud… Pourraient-elles lui pardonner une trahison pareille… ? Et Louve… Rien à foutre de ce bâtard de shetland vaniteux ! Mais elle allait prendre cher en quolibet. Tant pis ! La chasseresse n’était pas du genre à prendre des décisions en fonction du regard des autres. Ils se trouvaient que malgré tout ce que l’on voulait bien dire, beaucoup d’humains reposaient leur angoisse perpétuelle sur le pacte, qui agissait sur leur terreur comme un baume. Un baume trompeur mais qui soulageait tout de même. Le pacte, comme l’avait dit Leah était aussi le ravivement de l’espoir.

Alors soit. Elle le scellerait avec la louve et le bellâtre vampiresque le ravivement de l’espoir et le baume des humains terrifiés. Et tant pis si les autres la regardaient de travers.

-D’accord. Je vous déteste, ne vous y trompez pas, et je n’accorde absolument aucun crédit à cette cérémonie. C’est d’ailleurs pour ça que j’accepte : ce n’est pas une goûte de sang qui va me coûter cher.

Elle se tourna furtivement vers les humains :

-Navrée pour ceux qui comme moi méprisent le Pacte. Mais au moins ça sera fait et on pourra passer à autre chose.

Ouais. Qu'on en finisse rapidemment, elle aurait un peu plus de temps pour tenter de trouver quelque chose qui sauve sa journée. Mpf !

Le sang bouillonnant dans ses veines, l’esprit survolté, planté au milieu des monstres, Siam dû faire un effort considérable pour ne pas dériver de sa décision. Elle offrait un curieux contraste, la petite sauvageonne, entre les deux familles qui paraissaient si nobles et admirables…
Elle leva un regard plein de défi vers Joshua :

-Et toi, garde tes dents là où elles sont. grinça-t-elle plus bas.

sublime

Et voilà.
Tout n'allait peut-être pas si bien se passer que cela, en fin de compte.
Mais reprenons un peu dans l’ordre.

- Le jour est venu. Ce jour unique, ou les sangs se mêlent afin de maintenir les lois, les coutumes et la sécurité précaire de cette île. Le jour où il vous plait de jouer l’hypocrisie plus que jamais. Et pourtant, ce Pacte à son importance, quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense. En cela, je ne faillirais pas à mon devoir.

C’était Leah qui avait commencé la Cérémonie, en prononçant ces quelques mots de sa voix impérieuse pour bien se faire entendre de tous. Violette ne bougea pas d’un pouce, toujours debout sur l’estrade en compagnie du chef et des deux autres lycans, mais écouta avec attention ce que disait l’autre jeune fille. Par respect, par amitié, et tout simplement parce que pour elle, écouter ce qu’il se disait lors du Pacte était une évidence. Bon, après, il pouvait toujours y avoir quelques éléments perturbateurs dans la foule des humains. Vous savez, ce genre de sauvages qui se croyaient tout permis et qui se contentaient d’afficher un air de mépris et de discuter avec son voisin. Pathétique. Le Pacte était justement là pour garantir au mieux la sécurité des humains, et ils trouvaient encore toujours motif à geindre ou à protester. Allons bon. C’étaient bien ce genre de comportements que Violette avait en horreur, bien que cela ne passe qu’après le dégoût qu’elle éprouvait pour les immondes sangsues, bien entendu. Mais bref.

Leah enchaîna en se présentant, elle ainsi que les termes du contrat du Pacte au sujet de la meute des lycans. Ces termes, bien sûr, Violette ne les entendait pas pour la première fois, comme beaucoup d’autres, mais c’était l’usage. Après tout, de nouveaux arrivants pouvaient grossir les rangs des habitants de cette ville à tout bout de champ. Mieux valait s’assurer que tout le monde soit bien informé. N’est-ce pas ? Mais passons, là encore. La lycanne aux cheveux décolorés passa ensuite sur le sujet délicat de la participation au Pacte d’un des villageois présent. Violette suivit le regard de Leah, qui se fixa sur quelque un en particulier. A vrai dire, elle n’eut même pas à la chercher de son regard clair, car la dite personne signala sa présence de manière fort… bruyante. Allons bon. C’était parti.

L’humaine rousse que Leah avait implicitement choisie se mit alors à hurler toute une flopée d’insultes qui firent froncer les délicats sourcils de notre Violette. Non parce que comprenez, elle n’appréciait pas franchement de voir les lycans se faire insulter de la sorte par une humaine incapable de se contrôler. Bon sang, n’y avait-il que des boulets chez les humains de cette maudite île ? C’était à se demander. Et vas-y que la furie rousse continuait son délire. Moi, moi, moi. Et elle osait parler d’hypocrisie ? C’était à en perdre le pédales et à lui tordre le coup, à cette folle furieuse. Lorsqu’elle atterrit sur l’estrade, Violette s’empêcha violemment de faire un pas menaçant en avant et se contenta de la fusiller du regard. Mais l’humaine devait être trop occupée à fixer Leah pour la voir, tant mieux ou pas. Il y eut un instant de calme. Et puis, là… Ô miracle ! Voilà qu’après son délire et toutes ses protestions, cette gamine changeait d’avis et acceptait ? Oh, mais bien sûr, un acte de pure générosité pour protéger au mieux ses semblables et combler les désirs chevaleresques des monstres de cette île ? Tsss. Pour un peu, Violette aurait craché à ses pieds. C’était incroyable ce que son mépris pour les humains prenait de l’ampleur en ce moment. Oh bien sûr, ce n’était pas la même chose que les suceurs de sang mais tout de même. Ils commençaient sérieusement à être gavants, ce genre de fortes têtes humaines. Du point de vue de Violette, s‘entend, je tiens à le préciser.

En entendant les dernières paroles de Siam, Violette ne pu s‘empêcher de lever les yeux au ciel. De toutes façons, ce n‘était pas comme si elle cherchait à cacher son mépris ou son agacement face à ce genre de comportement complètement puéril et inutile. Au contraire. Mais voilà, l‘agitation aurait pu s‘arrêter là, mais ce ne fut pas le cas. Personne n‘eut vraiment le temps de réagir concrètement à l‘entrée en scène tonitruante de la furie rousse qu’une autre rousse, justement, sauta à son tour sur l’estrade. Bordel de merde ! Qu‘est-ce qu‘ils avaient tous aujourd’hui, ces abrutis ? C‘était à se tirer une balle. Et voilà que d‘un coup de pied bien rodé, la nouvelle venue éjectait sa semblable de l‘estrade. A vrai dire, Violette n‘y vit pas vraiment signe à s‘en réjouir. De toutes façons, tout se passa très vite. La fille, avec un sourire, tira alors sur la lanière qui retenait une chose non identifiée dans son dos. Cette dite chose tomba lourdement au sol, faisant craquer le bois de l‘estrade puis explosa. La lycanne blonde fronça les sourcils face à l‘épaisse fumée grise qui se répandit alors dans l‘air. Une bombe artisanale ? Sérieusement ? Bon sang, mais ils avaient quoi dans la tête, ces fichus humains de pacotille ? Les muscles tendus, Violette assimila l’information mais ne réagit pas tout de suite. Non, à vrai dire, il y eut une seconde explosion, beaucoup plus bruyante, provenant de l’objet, qui la fit sursauter. Et qui la fit certainement réagir.

La lycanne blonde ne réfléchit guère plus de quelques secondes. Elle bondit en avant, avec la vitesse fulgurante qui caractérisait le membres de sa race, droit sur la rousse qui avait l’air étrangement surprise, comme si elle s’était attendue à autre chose. Violette percuta sans ménagements notre chère Lud, et la regarda avec une satisfaction sordide s‘étaler lamentablement plusieurs mètres plus loin, au bas de l‘estrade. Maudite humaine. Pourvu qu’elle écope de quelques côtes cassées au passage, tiens. Dommage que l‘autre furie aussi rousse qu‘elle ne soit plus sur l‘estrade, la blondinette en aurait bien profité pour l’éjecter aussi - sans le faire exprès bien sûr. Ce qui était sûr, et je suppose qu’il est inutile de le préciser, c’était que Violette était remontée. Déjà qu’elle n’avait pas forcément un caractère très facile, à cause de sa fierté, mais il ne fallait pas abuser non plus. Un humain n’allait pas se permettre de balancer une bombe en plein Pacte en espérant que personne ne bougerait. Il ne fallait pas rêver. Bref. Une fois que Lud fut loin de l’estrade où elle avait commis son crime, à peine deux secondes après que Violette l’ait percutée, cette dernière poussa d’une voix forte un cri furieux qui illustrait bien son état d’esprit du moment :

- Abrutie d’humaine, sois maudite !

Puis elle tourna alors d’un geste vif son visage vers la sphère enfoncée dans le bois de l’estrade, qui semblait inerte, mais au-dessus de laquelle flottait encore avec insistance des panaches de lourde fumée grise. Bon sang. A quoi pensait-elle, cette échappée de l’asile ? Incompréhensible. Violette se tourna alors vers Leah, guettant une quelconque réaction, une prise de paroles, un ordre, tout ce que vous voulez, tout en restant sur le qui-vive, au cas où l’agitation ne se fasse plus grande encore. Pourquoi diable cette fichue cérémonie ne pouvait pas se passer le plus calmement du monde ?

C’était à se demander.

Toutes ces paroles... Light ne les écoutait pas, elle avait l'habitude à force de faire ce petit rituel chaque années, et elle ne les écoutait encore moins venant de cette Lycane, en toute honnêteté, Light n'était pas du tout contre les Vampires ou Loups-garous, mais celle la, elle ne l'aimait pas du tout, mais vraiment pas du tout, peut être que ce n'était que son devoir, mais elle n'aimait pas ses manières... Enfin! Light n'était pas du genre à se prendre la tête, et surtout à juger dès le Premier regard... Ou Deuxième, car la petite intervention qu'elle avait faite entre ce dénommé Kibachi et elle, ce n'était vraiment pas désirable. Mais le silence est d'or, et ceux qui garde ce silence ne voulait pas dire qu'ils ont tord, loin de là.

Quoi qu'il en soit, Siam avait fait son intervention... Elle ne changera donc jamais, et surtout, cette Lycane avait de drôle d'idée de prendre la rouquine pour le renouvellement. Cela va lui couter, et elle allait se faire plaisir d'admirer le spectacle...

Mais son amie Lud semblait bizarre... De par son aura, que par la sueur qui lui perlait au visage... Depuis bien longtemps, sans doute jamais, elle n'avait vu cela de la part de la Deuxième rousse de meilleure amie... En parlant de rousses, ses ami(e)s étaient surtout constitué de rousses complètement tarés... Oh si elles savaient ces dîtes-rousses que leurs jeune et petit Light était... La qualification "taré" aurait changée de personne...

Light jeta un bref coup d'oeil un peu partout sur la place... Cela sentait mal, enfin, parlons plutôt de sentiments... Un mauvais pré-sentiment oui...

Et ce dit pré-sentiment ce confirma lorsque Lud sauta sur l'estrade, et sortit son arme de son dos... Abomination ! Sacrilège ! mais qu'est ce qu'elle était Imbécile!

Dans son esprit Light était assez déboussolée mais à l'extérieur, elle se contenta de garder un visage sans expression. Tandis que la Poudres s'éparpillaient, la brunette ne fit même pas un mouvement de recule, inutile, elle ferma simplement les yeux et baissa la tête. Le temps que tout cela ce calme...

"- Abrutie d'humaine, sois maudite !"

Hm... Cela commençait légèrement à lui chauffer ses petites manies à croire que les humains sont plus faibles, ce qui n'était pas faux, mais tout de même, les vampires qui détestaient les Lycans, et l'inverse, mais après tout, cela n'était pas son problème, tant que cela n'éteignait pas sa vie et que personne ne la critiquait.

Elle finit par ouvrir les yeux, dardant son regard sur celui de Lud. Sévère, Dur, Glacial. Voila ce qu'exprimait ses sentiments, elle n'avait jamais regardé Lud comme cela, mais comme je vous l'ai dis plus tôt, Light s'en foutait royalement des petites rancunes entre les Trois Races, mais que cela n'aille pas sur sa vie, et c'est ce que Lud a fait... Et La rouquine à du le comprendre...

Elle ne dit pas un mot, elle ne faisait que la regarder, mais son regard disait tout... Il ne fallait pas être Vampire pour le savoir. Non ce n'était pas de la Haine. Mais simplement qu'on lui avait gâchée sa tranquillité... Mais que va-il se passer maintenant...

Voilà, il avait fallut que cela arrive. C’était l’évidence même. Les humains saccageaient tout son précieux travail partout où ils passaient. Lud la première, prisonnière de sa haine. Elle était loin de se douter de ce qui se tramait au sujet de son frère. Même Joshua, le seul être qui approchait l’omniscience sur cette île ne savait rien. En fait, le Maître du jeu, celui qui commandait au Passeur et s’amusait certainement de voir toute cette activité, ce sang, ces conflits sur cette maudite île pouvait se douter de quelque chose. Oh, cela devait être divinement distrayant que d’observer cette ombre menaçante, les ténèbres grandissantes grignoter peu à peu l’espoir qui habitait les prisonniers. Qui sait ? Peut être que dans un futur proche, les Créatures qui rôdaient la nuit, semblant sortir des catacombes, domineraient les lieux et seuls quelques rescapés, Vampire, Lycans et Humains se serrerons les coudes afin de lutter, survivre face à ce nouveau danger.

Mais là n’est pas encore la question, non.

Pour le moment, nous n’en sommes qu’à ce fichu Pacte, civilité aussi inutile qu’indispensable. Et voilà, donc, cette stupide et misérable humaine, animée par la haine qui ne trouvait que des sottises à faire. D’ordinaire, ce côté impulsif et buté revenait aux Lycans. Pourtant, depuis que Leah se trouvait à leur tête, ce mauvais penchant était quelque peu gommé. Et l’étrange voulait qu’il se transmette aux humains. Vous me direz, rien de bien étonnant : le monde de Cave Cadas ne tournait jamais bien rond.

Joshua aurait dû réagir. Il n’aurait pas dû se montrer aussi surpris que les autres. Non, en temps normal, il ne l’aurait même pas laissé s’approcher de l’estrade. Ce qui faisait qu’il n’était pas comme d’ordinaire ? Même s’il ne l’avouerait jamais, une autre rouquine, sauvageonne à souhait était en cause. Nous devrions peut être reprendre dans l’ordre chronologique.

Premièrement, Leah était dingue. Sélectionner Siam ruinait toute les chances de réussite de ce Pacte. Ou, tout du moins, les restreignaient fortement. Bien sûr qu’elle protestait. Encore plus sûr qu’elle se donnerait en spectacle. Et le destin voulait, à coup sûr qu’elle glisse à mon à son Vampire détesté, je nomme : Joshua Johnson. D’un autre côté, la rouquine était encore plus barrée que Leah. Outre le fait qu’elle prévoyait d’envoyer une brique en plein dans la tronche d’un des représentant Lycan –Mugetsu, semblait-il- elle avait accepté. Et c’est cela, en soit, qui avait totalement déstabilisé notre amour de martyr vampirique qui voyait déjà Cameo projeté de vider sa victime de son sang. Ce dernier jubilait, cela allait sans dire. Le Prince se murait dans son silence, agrémentant uniquement ses réactions de ses sourires les plus sadiques. Allez savoir ce qu’il essayait de faire, en agissant de la sorte. Joshua ne pouvait même pas le sonder, seulement se munir de son empathie pour deviner ses sentiments et ses sensations, et ainsi prévenir un revirement soudain. Il serait bête qu’il ne puisse pas le retenir, n’est-ce pas ?

Enfin, il serait malhonnête de dire que Josh était focalisé entièrement sur Cameo. Il le surveillait distraitement tout en sondant Siam. Ce qui était nettement plus intéressant, en soi. Alors, comme ça, elle éprouvait une certaine forme de sympathie pour Leah ? Lui qui était convaincu qu’elle haïssait tous les para-humains… Le voilà surpris.

Si Joshua n’avait pas été le stoïque –ou presque- vampire que nous connaissons tous, il se serait certainement amusé des feulements de Siamette. Il n’y avait pas à dire, Lola devait mourir d’envie de lui sauter à la gorge. Il était évident que les paroles de l’humaine étaient parvenues aux oreilles à l’ouïe fine de notre vampirette. Hélas, Josh ne fut que profondément blasé, songeant que Siam ne devait pas être très futée, parfois. A moins qu’elle ait de quelconques tendances suicidaires. D’ailleurs, comment diable avait-elle pu vivre aussi longtemps, sur cette île de dingue ? Allez, Joshua lui donnait encore deux ans à vivre, si aucune bonne âme en plus de Leah ne se donnait la peine de veiller sur elle. Optimiste, n’est-ce pas ?

Bref, il n’eut pas le temps de s’interroger d’avantage sur Siam, que Ludh se jeta sur l’estrade. Voilà, Siam l’avait déconcentré si bien que l’ainée des rousses débarquait sur le lieu de son crime. Là, Joshua jugeait qu’il devait agir. Rien de plus normal. Cependant, il perçut un signe du Prince, qui disait de ne pas agir. Lola et Eucalysta l’avaient certainement perçu aussi, puisqu’aucun d’eux n’esquissa un geste. Voilà, le dilemme qu’on lui posait : obéir à Cameo et laisser des innocents être blessés, ou désobéir, sauver des vies et perdre sa place, ce qui signifiait par la même occasion défier l’autorité de Caméo et ne plus être en mesure de préserver la paix. S’il n’était pas pour la politique du sacrifice, il ne voulait pas non plus que tous ses plans pâtissent de la stupide témérité de Ludh. Heureusement, l’ingénieux mécanisme ne sembla pas fonctionner et Violette agit la première.

Et voilà que cette stupide et haineuse humaine se retrouvait par terre. Il pouvait au moins la féliciter pour une chose : elle n’avait pas versé une goutte de sang. Elle pouvait agacer ou amuser les Vampires, mais pas les rendre dingues dès à présent. Voilà qui était une bonne chose. Cependant, on pouvait se demander ce qu’il en serait de Leah. Il sentait déjà sur lui sa colère, non sa fureur. Bien que jusqu’ici, elle avait toujours éprouvé de la compassion pour Ludh, la Louve Blanche semblait prête à lui sauter à la gorge. Peut-être était-ce une chance pour l’humaine, que Violette soit intervenue aussi vite.

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