Cave Cadas
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Cave Cadas

Une île où le temps s'est arrêté, oubliée de tous...
 
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 Traque [PV Louve]

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MessageSujet: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptySam 4 Avr - 11:22

Il trainait ici depuis un bon bout de temps déjà ; l’aube s’était levée avec lui, et il s’était rué vers le village humain, loup gris et véloce entre les arbres, perçant la brume de son corps fin et bleuté, ombre indéfinissable dans les vestiges de la nuit ; arrivé à l’orée du bois, il s’était habillé tranquillement, regardant la grande place remplie par les badauds courageux, qui commençaient à monter le marché du samedi. Une coutume particulièrement stupide des humains, d’ailleurs : pourquoi le samedi plus que les autres ?...

Il enfila son jean, et regarda son ombre se projeter, auréolée de rayons orangés, sur le terre, pour se coiffer ; regardant dans sa sacoche, il hésita légèrement. Amidonné ou décontracté ? De toute façon, cette fille n’avait pas l’air particulièrement snobinarde elle-même –elle avait attaqué Violette, tout de même, elle aurait pu y laisser une bonne partie de ses ongles.

Il se mordilla la lèvre, pensa à la coquetterie de Kae, et soudain ne la trouva plus vaine ; il choisit avec hésitation un sobre t-shirt noir, et la froidure douce de l’automne ronronna sur sa peau chaude comme un chat devant un âtre flamboyant ; il releva les yeux sur le village, fouilla machinalement dans sa poche, et se souvint de son manque de Cigarettes. Plus aucunes. Il allait être exécrable avec ça ; son manque de nicotine ne lui donnait qu’une envie : sauter une de ces filles naïves qui peuplaient le village.

Mais Louve – ben voyons, quels parents donnaient à leurs gosses des noms d’animaux, maintenant ? Ces humains étaient complètement fêlés -, n’avait pas vraiment le profil de la « jeune fille naïve » qu’il parvenait à ramener dans ses filets en dix minutes et cinquante secondes ; de plus, d’après son informatrice amère, mais néanmoins préférée, et il avait nommé Winchester – qui était montée vertigineusement dans son estime lors de leur dernière conversation -, cette petite humaine agressive détestait les Lycans. Evidemment. Peut-être serait-elle subjuguée par sa beauté et ne découvrirait que lorsque leur histoire sensuelle serait à son apogée qu’il n’était pas… vraiment humain. Alors, en pleine extase et autres voluptés, elle ne pourrait qu’avouer que – Oh, oui ! -, les Lycans étaient vraiment, vraiment mieux que leurs gringalets frais et pâlots.

Bref. Il s’éloignait du sujet – en tout cas, il espérait que cet exutoire sexuel l’amènerait à la paix intérieure : son image, au port, devenait obsédante, véritablement obsédante ; il avait appris à redessiner en pensée son expression triomphante lorsqu’elle était parvenue à frapper Violette, et lorsqu’elle avait craché des répliques qu’il n’entendait pas.

Il coiffa ses cheveux avec les doigts, et les vit voleter sur son ombre ; il reprit sa marche, son sac de cuir sur l’épaule, et ses yeux se posèrent sur l’automne tombant sur Cave Cadas ; les arbres clairsemés formant le chemin menant vers la grande place du village se teintaient rapidement d’or et de cuivre, et l’odeur délicieuse du déclin du monde lui chatouillait les narines ; il devait avoir l’air humain, surtout. Pas de museau levé sur une délicieuse odeur, pas trop d’attouchements, il était trop brûlant pour cette fille – au sens rationnel et épidermique du terme, cette fois.

Il espérait simplement que sa mâchoire animale et ses dents aiguisées de loup n’étaient pas si voyantes. Il songea à ses camarades Lycans et grimaça : tout de même, ils avaient un sale air de famille. Tous cette silhouette, même épaisse, possédant cette sorte de grâce mobile et primitive ; ce parfum capiteux et dense aux accents boisés ; ces réflexes animaux, le volte-face, les gestes vifs, les grondements légers et kaléidoscopes, et ces regards traqueurs…

Peut-être qu’elle était novice en la matière ; après tout, elle n’était pas épaisse, et puis, elle ne devait pas avoir plus de 18 ans. Et il était temps, même si elle comprenait immédiatement : de la rencontrer. Il devait se dépêché avant de l’idéaliser, de croire qu’elle était une insolente intelligente et vive aux réactions violentes et aux répliques acerbes – l’attrait serait trop fort alors, et il se ridiculiserait. Pendant qu’il pouvait encore échapper au charme d’une humaine, il allait s’assurer qu’elle n’était qu’une idiote douce et docile comme les autres. Et Leah ne le tuerait pour être le chien-chien d’une faiblarde.

Il entra dans le village et captait déjà les regards appréciateurs sur sa silhouette – dieu que ces êtres féminins étaient prévisibles… Il salua une adolescente derrière son comptoir à brioches, et elle rougit violemment ; il leva les yeux au ciel, et s’enfonça dans la foule croissante, rejoignant les ruelles du village, décidé à retrouver Louve du Mont.

Par hasard, bien sûr.
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Louve du Mont

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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyDim 5 Avr - 22:55

Etant partie en bad trip complet sur ce post, je ne suis sûre ni de la cohérence ni de la compatibilité de cette… Chose… Bref, si ça ne va pas, je change ^^

~~


- Yah ! Yaaah !

L
a voix rauque et forte de Wolfy résonna brusquement sur la place, bientôt suivie par la jeune fille rousse… Et par une escouade de cavaliers au grand galop, déboulant à la suite de la demoiselle elle-même juchée sur un cheval poussé dans ses derniers retranchements. Après avoir esquivé quelques passants et reversé l'étal de la jeune vendeuse de brioches qui ne remarqua rien tant elle se pâmait au souvenir d'un bellâtre, la course s'éloigna, emportant avec elle les cris d'une furie volcanique et d'une bande de cavaliers enragés. Il ne resta plus alors que le silence, vite remplacé par le murmure pressé des humains retournant à leurs occupations. Si vous vous demandez pour quelle raison cette charmante demoiselle s'était retrouvée dans une telle situation, je peux tenter de vous expliquer…

Par ce beau jour d'automne, mademoiselle du Mont s'était mise en tête d'aller faire un tour au marché pour y acheter de quoi se nourrir. Elle avait donc enfilé sa plus belle tenue, orange et bleue, lacé ses bottines et laissé sa dague se lover dans son dos, précisément au creux de ses reins, puis avait quitté la petite cabane en bordure du village pour se joindre à ses semblables. Au début, tout s'était très bien passé. Elle avait marché tranquillement entre les étals, cherchant de la viande séchée et des fruits, ne se battant pas avec les passants. Puis elle était passée à côté du maréchal-ferrant, et tout avait dérapé. Il y avait là, attaché à un poteau, un petit cheval de toute beauté. Fin, nerveux, roux comme elle… Un petit bijou équin, magnifique, tellement proche des caractéristiques physiques de la Berserk que celle-ci n'avait pas résisté très longtemps à la tentation de faire un tour dessus. Comment ça, c'était du vol ? Mais pas du tout ! Un emprunt, un simple emprunt. Peut être qu'elle aurait dû demander l'autorisation, remarquez, mais elle avait depuis le début l'intention de rendre le canasson après s'être amusée.
Sauf que le maréchal n'avait pas eu la même conception du mot "emprunt".
Suite au saut magistral de la tornade rousse sur le dos de l'animal et à son départ en trombe, il avait envoyé quelques cavaliers récupérer le petit cheval qui, rappelons le, n'était pas le sien mais celui d'un client… Lesquels cavaliers n'avaient pas mis longtemps à comprendre que Louve ne se rendrait jamais lorsqu'elle fracassa le nez de l'un d'entre eux avec une pirouette digne d'un spectacle de cirque. La course était alors devenue bien plus sauvage, se transformant presque en bataille équestre dans les rues du village.
Quelques blessés et un quart d'heure plus tard, ils se retrouvaient tous en train de slalomer dans les ruelles, évitant tant bien que mal les murs et les marches, sautant joyeusement les palissades pour piétiner les potagers des gens. Depuis son altercation capillaire avec Siam, Wolfy ne s'était plus autant amusée. L'air lui battait aux oreilles, la vitesse du petit cheval roux la grisait, et elle se sentait totalement ressourcée. Plus question, par contre, d'aller rendre le minuscule animal au maréchal-ferrant : elle ne tenait pas à se prendre un coup de poing dans le nez… Comment ferait-elle, alors ? Hors de question de garder Rouge, du nom qu'elle venait de lui donner, avec elle. La cabane était trop exigüe pour deux, mais l'animal ne pouvait pas être relâché dans la nature, ni donné à quelqu'un. Le dilemme, cependant, fut vite remplacé dans l'ordre des priorités par le saut d'une barrière et l'esquive d'un des cavaliers poursuivants.

Louve, suivie de deux cavaliers encore en selle, s'engagea dans une ruelle étroite à fond le train. Ses genoux frôlaient à une vitesse affolante les murs, faisant tomber quelques pots de fleur. La ruelle l'élargissant, la demoiselle lâcha la cordelette qui lui faisait office de rênes, se laissa porter sur la croupe de sa monture d'emprunt, se retourna et colla son pied dans la figure d'un des cavaliers qui commençait à la coller de trop près. Plus qu'un et elle serait tranquille. Ne se doutant absolument pas qu'elle allait bientôt rencontrer âme qui vive, elle talonna encore le petit équidé, observant son ultime poursuivant. Ce dernier eu la très mauvaise idée de prendre une rue de traverse pour arriver face à elle… Cette manœuvre n'ayant d'autre avantage que de le mettre précisément au bon endroit pour la jeune combattante. Cette dernière, poussant un rugissement de joie, se contenta d'attraper le cavalier par le col et de le faire tomber à bas de sa monture sans autre forme de procès.
Maintenant, elle était tranquille…
Ou presque.
Surgissant à la croisée de deux ruelles, Lugh venait de faire son entrée, et la première pensée à son encontre de la rouquine au caractère d'ours fut aussi simple que peu romantique : il allait se faire écraser par les sabots de Rouge. C'était sans compter sur la fatigue du cheval. Ecumant, il pilla net devant le Lycan, lui épargnant une douloureuse expérience de piétinement et faisant se rencontrer avec violence son encolure et le front de sa cavalière, surprise par cette manœuvre peu orthodoxe. Mais passons sur cette honteuse preuve de faiblesse… Bien décidée à incendier le responsable de cet arrêt imprévu, Wolfy se redressa et, du haut de sa courte taille, toisa le jeune homme.


- T'as rien de mieux à faire que te jeter sous les sabots des gens ? Y'a des manières plus sympathiques de mourir !

U
ne seule chose était sûre : ce type était un abruti fini. Il avait peut être une aura de charisme animal qui faisait sans doute tomber les midinettes du village, il n'en restait pas moins un débile profond aux cheveux noirs qui s'était jeté sous les sabots de son cheval.
Mais non, ce n'était pas elle qui avait déboulé comme une furie sur un cheval volé…
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyLun 6 Avr - 21:25

Non, c'est très bien xD
(désolée de te dire néanmoins que Louve est bonne a enfermer x3)

~~


Il entendit la clameur des cris avant même qu’il n’entende le bruit mat et véloce des sabots lancés à une vitesse fulgurante sur les pavés ; une voix perça l’atmosphère proche de la grande place de ses accents graves et féminins, et il tendit l’oreille, soudain aux aguets ; l’odeur délicate et appétissante des chevaux parvinrent jusqu’à ses narines palpitantes comme celle d’un animal en chasse, et il bifurqua pour retrouver l’essence de ce tumulte mélodieux qu’il devinait proche ; il y avait longtemps qu’il n’avait plus vu de chevaux : ceux qui se perdaient dans la forêt étaient dévorés par les Lycans en deux temps, trois mouvements.

Il capta des cris masculins, et des bruits de coups ; il haussa les sourcils, et il la vit ; elle passa à toute vitesse devant la ruelle qu’il arpentait, formant une brève et sublime image de pure animation, de sublime insolence dans l’arc délicieux que formait les deux arches des boutiques vétustes ; et elle avait disparu, brinquebalante et couchée sur l’encolure de sa petite monture, poursuivie par deux attaquants combattifs, et il se figea.

L’Humaine était là ! A dix mètres, talonnant un poney roux qu’il pouvait distancer du bout des pattes ; il fit volte-face, remarqua les artères latérales aux petites avenues, et s’enfonça à toute vitesse, lancé au maximum de sa vélocité humaine, sur les inégales pierrailles qui le mèneraient à elle ; il se guida sur le son de ses cris – et quelle voix ! – et de sa violence, qui résonnait dans son crâne comme des coups de tambours ; un choc d’excitation le parcourut, et il accéléra, s’essoufflant légèrement sur le rythme de ses pas ; il traversa l’ultime chemin, et tourna la tête.

Il la vit arriver comme au ralenti, et ravala un juron lorsqu’il comprit que l’imbécile canasson rouge allait le heurter ; elle était colérique et fière sur sa monture, lancée en avant et ses mains agrippées à une cordelette d’allure faiblarde ; elle fonçait à une vitesse vertigineuse entre les échoppes encore fermées, criant sa victoire de son enchanteresse et pourtant menaçante voix rauque ; il vit le dernier attaquant tomber, et, en une seconde, le cheval était sur lui ; il grimaça en attendant le choc.

Rien ne vint.

Il y eut un temps d’arrêt ; le cheval haletait près de lui, et le son de sa respiration saccadée résonnait lentement dans son crâne, contrebalancée par le heurt irrégulier de son cœur pulsant violemment. Le pauvre animal semblait au bord de l’épuisement, et il leva les yeux vers l’objet de ses fantasmes : Louve du Mont, à portée de main. Elle heurta violemment l’encolure du cheval et il retint un ricanement peu propice à sa future tentative de drague pitoyable - Il la fixa en un éclair, et le flash de son image se grava dans son esprit : colorée par le bleu vif et profond de son accoutrement, ourlée d’orangée et pâle, elle se redressa fièrement et lui jeta une œillade pleine d’un agacement sans limite ; ses cheveux bougeaient encore, et ils avaient la teinte crépusculaire et riche du poney exténué ; et soudain, elle lança de son timbre atypique, brisant sa bulle de rêverie :


-T'as rien de mieux à faire que te jeter sous les sabots des gens ? Y'a des manières plus sympathiques de mourir !


Il demeura silencieux, les yeux fixés sur elle, et resta bouche bée.

Quoi ?!

C’était elle ? La rouquine divine qu’il avait remarquée sur le port ? Non, mais, sans blague ? Cette furie plantée sur son minuscule cheval orange, c’était elle qui l’obsédait ? Mais non ! Elle était sensée être faiblarde, un peu audacieuse tout au plus, dans les limites de la politesse, subjuguée par son charme et sans aucune répartie tangible ! Elle était sensée être inférieure à lui et, surtout, ne pas l’attaquer ! Elle devait être jolie, stupide et jeune, assez rêveuse et douce pour qu’il la drague en un élégant claquement de doigts ! Elle devait être l’adorable stéréotype d’une ravissante idiote, pas cette folle furieuse échevelée et orgueilleuse qui lui crachait son impudence à la figure ! Comment allait-il la sauter et se purifier de cette obsession si elle-même ne se laissait pas charmer ?! Pas un regard appréciateur. Pas une étincelle adoratrice. C’était quoi, cette humaine, une mutante avec des gênes colériques incorporés ? Dans quels putains de draps s’était-il fourré en se mettant à la recherche de la plus hargneuse, de la plus belliqueuse, de la plus téméraire et de la plus bruyante des humaines ?

Il plissa les yeux et fixa son regard bleu dans celui, agressif, de la jeune fille. Parce qu’elle croyait peut-être qu’il suffisait d’avoir une paire de seins conséquents (et encore, elle ne valait pas grand-chose de ce côté-là, la miss sylphide), pour qu’il se taise et hoche la tête docilement ? Ok, il voulait la peloter tranquillement dans l’alcôve la plus proche : mais pas assez pour ne pas répliquer sèchement, arquant un sourcil supérieur :



-
Ecoute, chérie, votre approche, à toi et ton canasson anémique, ne me fait que peu d’effet : si tu veux vraiment attirer mon attention, ferme un peu ton clapet et relève ton t-shirt, la prochaine fois. Je sais que mon charme t’a aimanté jusqu’ici, mais l’agressivité ne m’amènera pas dans ton lit. Baisse d’un ton et fait tes excuses : peut-être que je serais clément dans ce cas.


Il eut un petit bâillement insolent et laissa couler son regard concupiscent le long du corps de la jeune fille, comme un serpent rampe à même la peau d’une proie, lent, froid, érotique ; il caressa le crâne du cheval, entre ses douces oreilles rousses, et leva vers Louve du Mont son célèbre sourire désinvolte et sarcastique.


Dernière édition par Lugh le Jeu 9 Avr - 16:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyMer 8 Avr - 11:01

… J'aurais aimé dire que ce n'était qu'une illusion, mais il faut être réaliste : oui, elle est bonne à enfermer ><'

~~


Alors que la Berserk aux cheveux de feu se penchait sur l'encolure du petit cheval, les crins de l'animal fouettant son visage déjà sensibilisé par le froid, sans pour autant tenter de l'arrêter alors qu'il fonçait sur le jeune homme, elle remarqua la grimace qu'il tira. Etrange réaction que celle-ci. Normalement, les gens essayaient au moins de fuir, sinon de se décaler. Mais ils ne restaient pas devant un équidé en pleine course à grimacer comme un môme devant un plat de brocolis à la vapeur. A moins que l'autre n'ait des tendances suicidaires… Les réflexions de Louve furent toutefois interrompues par la rencontre entre son nez et l'encolure musclée du minuscule Rouge alors que ce dernier freinait des quatre fers pour ne pas percuter l'inconscient. Sa première pensée fut que ces animaux, une fois harnachés pour la guerre, devenaient sans doute de vrais dangers pour leurs propres cavaliers. La seconde se porta plutôt sur Lugh et son absence de jugeote à cause de laquelle elle venait de se cogner le nez, qu'elle avait fort joli par ailleurs. C'est donc furibonde qu'elle se redressa et cracha son venin, comptant sur une réaction un temps soit peu masculine de la part de son futur adversaire unilatéralement désigné pour affronter le marcassin.
Tiens, il ouvrait la bouche comme un poisson mort…
Non, mais quelle réaction stupide ! Comme s'il n'avait aucune fierté, aucune part d'animosité, il restait à la fixer. Il n'avait jamais vu de fille de sa vie ? Ou peut être qu'il n'avait jamais vu de cheval, aussi petit soit-il… Ou le choc lui avait fait frire le cerveau… Perdue dans ses considérations, attendant un sursaut d'héroïsme, Wolfy se pencha sur sa monture et, du bout des doigts, lui flatta l'épaule. Il était brûlant d'avoir tant forcé, tremblant sous ses doigts, et elle se sentit soudain coupable de l'avoir tant poussé à accélérer. Culpabilité très vite effacée au souvenir du coup magistral qu'elle avait administré à un des poursuivants alors qu'ils étaient lancés à pleine allure. Un vague ricanement émergea de sa gorge lorsque le suicidaire, qui avait visiblement retrouvé ses esprits et sa fierté masculine, lui lança un regard à glacer les pierres. Jolis yeux, couleur saphir, mais il en fallait plus pour impressionner le marcassin qui s'appliqua à rendre son regard de félin encore plus agressif, plus tranchant. Il voulait jouer à qui avait le regard le plus meurtrier ? Elle allait jouer.


-Ecoute, chérie, votre approche, à toi et ton canasson anémique, ne me fait que peu d’effet : si tu veux vraiment attirer mon attention, ferme un peu ton clapet et relève ton t-shirt, la prochaine fois. Je sais que mon charme t’a aimanté jusqu’ici, mais l’agressivité ne m’amènera pas dans ton lit. Baisse d’un ton et fait tes excuses : peut-être que je serais clément dans ce cas.


Joli exemple de machisme décérébré, du genre à donner la chair de poule à Louve… C'était quoi, ça ? Un résidu d'un autre temps, d'une époque où les femmes obéissaient aveuglément aux mâles stupides et ignares ? Elle allait lui apprendre la modernité à grand renfort de claques ! Il fallait dire que la demoiselle était plus une amazone qu'autre chose, sans le côté utilitaire qu'elles trouvaient aux hommes : sauvage combattante, se plaisant dans une ambiance martiale, toujours à chercher des crosses. Sans doute pas la gentille jeune fille un peu niaise que l'autre semblait vouloir qu'elle soit… Piquée au vif, elle relâcha l'épaule de son petit cheval et bondit souplement à terre, faisant voler les pans de sa tenue.
Mauvais calcul.
Maintenant qu'elle était au sol, Wolfy faisait facilement une tête de moins que Lugh, malgré le fait qu'il soit légèrement courbé. Comment allait-elle pouvoir le toiser de haut, maintenant qu'elle voyait le monde d'en bas ? Un regard rapide au modèle réduit d'équidé la conforta dans l'idée qu'elle ne pourrait pas remonter dessus sans perdre totalement la face. Il faudrait qu'elle se résigne à lancer ses regards noirs du haut de sa courte taille, sans l'aide d'un tabouret improvisé et vivant, et qu'elle oublie un bout de sa crédibilité. Pourquoi Dame Nature avait-elle oublié de lui fournir suffisamment d'hormones pour faire un mètre soixante-dix ? Juste pour l'ennuyer et la rendre plus inoffensive ? Le fait d'être petite et mignonne était tout sauf agréable pour la furie rousse, qui se demanda soudain si une paire de talons ne pourrait pas l'aider, avant de se souvenir qu'elle ne tenait pas droit sur ces instruments de torture. Oubliez les talons, bottons les fesses du suicidaire sans artifices ! La Berserk s'avança donc fermement de quelques pas, leva les yeux pour darder son regard dans celui de son futur adversaire, et ricana doucement une fois de plus.


- Des excuses ? Attirer ton attention ? Mon pauvre vieux, la peur t'aurait-elle fait frire le cerveau ? T'as quoi, cinq ans de plus que moi ? T'as peut être une vieille aura de charisme animal qui peut appâter les gamines stupides qui peuplent cette île, mais il en faut vraiment plus pour que je te voie comme autre chose qu'un abruti que mon cheval a failli écraser.


S
i elle avait pris garde à modérer sa voix, à la rendre douce comme du miel, il n'en restait pas moins des grondements de colère qui perçaient de temps en temps, effaçant toute impression de gentillesse. Et puis il suffisait d'observer la détentrice de cette voix si inhabituelle pour se rendre compte qu'elle ne voulait pas être gentille : tendue comme un arc, les jointures blanches à force de retenir ses coups, la chevelure quasiment hérissée de colère comme le poil des chats. Pendant ce temps, Rouge continuait de trembler de fatigue… A moins qu'il n'ait compris la vraie nature de Lugh. Dans tous les cas, sa cavalière était maintenant trop concentrée sur ce dernier pour s'en rendre compte.

- Maintenant, si tu veux mettre une gamine du village dans ton lit, tu fais demi-tour et tu va chercher la vendeuse de brioches. J'pourrai peut être rentrer chez moi une fois que t'aura libéré le passage, et je tenterai d'oublier que j'ai voulu te trucider. Comme ça toi, t'auras eu ta fille facile et moi, j'aurai fait ma bonne action du jour.

T
iens, et pourquoi n'irait-il pas agacer Siam ? Pour une fois que l'orang-outan pouvait être utile, pourquoi diable n'était-il pas là ? Louve retint un soupir agacé pour se concentrer sur l'objectif du jour : achever cet abruti de Lugh. Cependant, la demoiselle était toujours franche avec elle-même, et là il fallait avouer que l'autre débile profond avait une certaine forme de classe. Mais il ressemblait aussi horriblement à un vieux pervers prêt à mettre toute fille dans son lit, du moment qu'elle ne proteste pas trop. Si jamais il osait... Et ferait en sorte qu'il n'ait plus jamais d'envies de ce type. Un sourire glacial vint s'épanouir sur les fines lèvres de la combattante miniature, adoucissant un instant ses traits hiératiques. Mais quelle merveilleuse idée que celle-ci...
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyJeu 9 Avr - 16:53

xDD Ne fait pas ca, il n'aura plus aucune ressources xD le pauvre, il serait traumatisé par une castration intempestive !
(La pauvre marchande de brioches, elle a vraiment un role pourri --')

~~


Il étouffa un ronronnement malsain et satisfait en voyant la jeune fille sauter à terre : joli mouvement, gestes élégants et sauvages, une sensualité étrange et agressive qui lui plaisait profondément – si on n’oubliait l’idiote susceptibilité de cette pauvre furie, elle avait un potentiel sérieusement élevé en matière de sex-appeal. Elle atterit sur le sol, et son sourire sarcastique se transforma carrément en petit ricanement plein de pitié : comme elle était mignonne ! Un mètre quarante et 28 kilos toute mouillée ! Wah, quelle adversaire de taille ! Elle croyait quoi, qu’elle allait le buter avec ses yeux de chaton en colère ? Si elle sortait les griffes, elle risquait bien de lui attaquer le genou, hein ! C’est qu’il allait chialer de terreur, là, la menace était trop grande !

Il se voûta légèrement et la regarda de haut : Ouais, pile au niveau de ses clavicules, ca c’était impressionnant ! Il fit passer sa main devant sa bouche pour cacher son rire et toussota, faisant mine d’écouter sérieusement les menaces de Louve : Ses sourcils s’arquèrent d’humour, et il la regarda gesticuler sous son menton. Adorable petit microbe : elle exhalait tant de froidure qu’il aurait pu la consummer d’une caresse, lui fiévreux – et la foutre au tapis rien qu’en lui tapotant l’épaule.

Décidément, sa surprise horrifiée du début s’effaçait : ce n’était pas ce mignon petit félin aux cheveux criards et hérissés, aux yeux meurtriers et pourtant sérieusement inoffensifs, et au petit nez de bébé rougi et meurtri pour l’heure par l’encolure de sa monture (laquelle était proportionnelle à l’intense et angoissante envergure de sa propriétaire), qui allait lui résister plus de deux minutes, chrono. Un petit compliment sur sa délicieuse taille fine, un simulacre de baiser et elle le suivrait pieds et poings liés jusque dans la forêt en le suppliant de s’étendre sur de la mousse et de la prendre, là, touuut de suite, non, elle ne supporterait pas d’attendre jusqu’au village et ne souillerait jamais de sa petitesse pitoyable le matelas de son ô combien vénéré Lugh – marions-nous, chéri !

Bref, il avait un plan, certes simpliste, mais parfaitement échaffaudé. Au pire, vu le gabarit taille XS, le viol n’était pas à mettre de coté. Des fois qu’elle soit un peu trop récalcitrante.

Elle ricana tout bas elle aussi, mais il ne pigea pas trop pourquoi –heureusement que la parlote n’était pas obligatoire pour la baise… La pauvre choute avait l’air exquise, mais pas mal dérangée; il mata ses gambettes fines et blanches sous sa tunique, pendant qu’elle rétorquait avec des petits sifflements qui hésitaient entre le fielleux et l’amorce de hurlements; il sentait toute sa tension, ses pulsions rentrées en elle : elle frissonnait de colère et étouffait aussi fébrilement qu’elle le pouvait ses réactions agressives – et elle allait faire quoi, lui taper l’épaule en glapissant? ; l’eléctricité qu’elle diffusait vibrait désagréablement jusqu’à ses sens trop sensibles : le cheval tremblotant piaffait, lui aussi. Lugh caressa doucement ses nasaux veloutés et admit pour lui-même que le galbe des mollets était parfaitement gracile. Un bon plan, vraiment.


- Des excuses ? Attirer ton attention ? Mon pauvre vieux, la peur t'aurait-elle fait frire le cerveau ? T'as quoi, cinq ans de plus que moi ? T'as peut être une vieille aura de charisme animal qui peut appâter les gamines stupides qui peuplent cette île, mais il en faut vraiment plus pour que je te voie comme autre chose qu'un abruti que mon cheval a failli écraser.


Quel vocabulaire ! Il eut un petit soupir rêveur : mais qu’est-ce qu’elle devait donner au lit, cette folle ! Il la déshabilla du regard une nouvelle fois, et imagina gentiment sa petite silhouette sans cet inutile et froufroutant accoutrement qu’elle avait sur elle : eh bien, elle aurait mieux fait se balader en sous-vêtements, ou en tenue d’Eve; il attendit la suite : elle avait de nouveau la bouche ouverte sur une nouvelle salve d’insultes, tandis qu’il baillait poliment derrière sa main, fixant sur elle ses yeux d’anthracite et de saphir, les teintant d’une patience indulgente qu’elle ne manquerait pas de trouver parfaitement agaçante.


- Maintenant, si tu veux mettre une gamine du village dans ton lit, tu fais demi-tour et tu va chercher la vendeuse de brioches. J'pourrai peut être rentrer chez moi une fois que t'aura libéré le passage, et je tenterai d'oublier que j'ai voulu te trucider. Comme ça toi, t'auras eu ta fille facile et moi, j'aurai fait ma bonne action du jour.


La petite marchande de brioche… Ah oui, elle ! Tiens, mais il se rappelait, maintenant, ou il l’avait déjà vue ! Elle avait un nom en « a » : Belinda, Agatha, Pamela ? Sasha, Glenda, Carolina ? Un truc du style. Bref ; il hocha sérieusement la tête, parfaitement interessé par son babillage stupide, et rétorqua haussant les sourcils :


-
Charisme animal, hein ?


Il lui décocha un rictus satisfait et continua :


- La vendeuse, je l’ai déjà sautée, épargne ta salive pour nos activités futures ; écoute, mon chou, peut-être que tu ne fais que du bonnet A, et tu n’as pas beaucoup de jugeote, mais je préfèrerais que ta bonne action du jour m’épargne ta frustration palpable et que tu viennes satisfaire ladite frustration avec mon corps de pornographe absolument splendide. Ne t’inquiète pas, cela restera secret : Personne ne saura que toi aussi tu es une gamine (pourquoi tu n’essaie pas les talons pour t’éviter un autre complexe ?), et facile de surcroit. Si c’est l’honneur qui t’embête, je ne suis pas du tout du genre à me vanter de mes conquêtes.


Il eut un petit soupir plein d’ironie et battit ses cils noirs avec grâce avant de conclure :


-
Alors comme ça, tu aimes chevaucher, hein ?


Il n’aurait pas pu faire plus scabreux, à son humble avis ; il remit une mèche de cheveux rouge et éléctrique derrière l’oreille de la fille, et attendit sa réponse : il avait bien conscience que ce n’était pas vraiment de la drague, tout ça, mais bon dieu qu’elle était stimulante avec sa répartie ! Il ramena sa main dans sa poche promptement, en espérant qu’elle n’avait pas senti sa chaleur, et attendit sa réaction sans se départir de son expression indolente.
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyVen 10 Avr - 22:21

Hahaaaa, j'ai trouvé le point faible de Lugh ><
(Effectivement, pauvre vendeuse qui n'avait strictement rien demandé…)

~~

Les regards de Lugh mettaient les nerfs de la petite Berserk à rude épreuve, avec leur lenteur et leur perversion tout à fait affichée. On aurait dit un horrible serpent visqueux qui rampait sur son corps, faisant de lents mouvements, s'enroulant autour de ses mollets pour mieux finir par l'étouffer lorsqu'elle n'y prendrait plus garde. Mais elle n'était pas un petit rat roux face à un horrible reptile de saphir et de graphite ! Elle était le serpentaire, et boufferait tout cru cette immonde créature au sang froid ! En attendant, elle s'efforçait de ne pas détourner les yeux de l'abruti, dardant son regard dans le sien. Faisait-il cela à toutes les filles ? Sans se prendre de râteau ? Ou bien était-elle la seule à avoir eu droit au regard mort et lubrique de cet inconnu ? Etrangement, elle penchait pour la seconde solution…
Sans pour autant cesser de lui feuler des insultes au nez.
Oui, il se moquait d'elle. Mais riait bien qui riait le dernier : si elle ne lui atteindrait sans doute jamais le nez dans le but de le transformer en masse saignante, elle pouvait tout à fait briser une autre partie de son anatomie. Il suffirait d'un simple et ô combien innocent coup de genou pour qu'il s'écroule lamentablement au sol, pleurant de douleur. C'était une expérience que la furie avait déjà tenté à maintes reprises sur des garçons bien plus grands et forts qu'elle, et la sensation de victoire après la chute de ces brutes grâce à un seul coup était une des plus grisantes qu'il soit, juste après la sensation enivrante de triomphe, lorsqu'elle frappait un para-humain. Elle n'avait d'ailleurs pas encore remarqué le côté un peu trop bestial, trop prédateur de Lugh, concentrée comme elle l'était à lui hurler des insultes au nez. Et puis il se différenciait en de nombreux points du dernier Lycan qu'elle avait croisé, qui se trouvait être Violette. Cette dernière était plus fine, plus gracieuse, exsudant une finesse animale mais douce, tandis que l'homme face à elle transpirait la puissance et la force. Et voilà qu'il la regardait avec indulgence… Quelle meilleure façon de pousser Louve à bout ? Il aurait au moins pu lui lancer un regard dédaigneux, ou même agressif, mais pas aussi horriblement patient !


- Charisme animal, hein ?

Oui, au même titre que Rouge… Mais Wolfy se retint de cracher tout haut ce qu'elle venait de penser, sentant qu'une occasion de se lancer viendrait bientôt, et elle ne rata pas son coche. Il venait de dire, dans la même réplique, qu'il ne se vantait pas de ses conquêtes et qu'il avait… Sauté, c'est cela ? Qu'il avait, donc, sauté la vendeuse de brioches. Etait-il totalement narcissique ou simplement stupide ? Ou peut être était-il un stupide narcissique, imbu de lui-même, invétéré coureur de jupons et briseur de cœur… A ce stade là de la conversation, Louve avait la très ferme impression d'avoir compris son interlocuteur, ce qui n'était guère rassurant, mais de ne pas pouvoir le contrer non plus, et c'était carrément terrifiant. Elle s'était battue contre un babouin sautilleur et stupide, contre un canidé qui ressemblait à une sangsue, et y avait toujours trouvé la victoire, du moins de son point de vue…
Mais ce macho dragueur et ravi de sa personne commençait à la pousser au bord du ravin.


- Frustrée ? Splendide ? Tu as dû confondre nos deux situations, abruti ! Vu qu'tu as l'air vraiment pressé de me mettre dans ton lit ou je n'sais où, laisse-moi te dire que tu peux te brosser. T'as eu la marchande de brioches ? Youpi, grand bien te fasse sombre débile ! Moi, j'fonctionne pas comme ça, et c'est pas un vieux paillasson en manque et à peu près aussi désirable que mon cheval qui va y changer grand-chose. Allez, débarrasse le plancher et va chercher Siam, pour changer ! Quand aux activités futures…

L
a rousse explosa d'un rire sombre, sans joie, et claqua ses doigts juste sous le nez du vieux pervers se tenant face à elle. Il faudrait déjà qu'elle ne lui colle pas son poing sur le nez dans les minutes qui suivraient, ce qui tiendrait sans doute du miracle. Plutôt mourir que de finir dans les bras de cet énergumène stupide et baratineur, décida-t-elle soudain. C'était un peu le cas siamesque qui se présentait à elle : sans se départir d'une certaine forme d'admiration pour son vis-à-vis, elle ne résistait qu'à grand peine à l'idée de le flanquer à terre pour le tabasser proprement. Accompagnant les pensées proches de l'autre folle rousse de l'île, une légère douleur au cuir chevelu se manifesta. Elle avait tiré fort, cette timbrée… Tout ça pour quoi ? Rien, absolument rien, si ce n'était fêter de joyeuses retrouvailles entre tornades.
Là où elles passaient toutes deux, les cheveux cuivrés mourraient.
Vas-y, fais battre tes cils comme une courtisane face à un client fortuné, tu me fais bien rire. Ce genre de tactiques étaient totalement hors de propos quand il s'agissait de mettre les griffes sur une brute épaisse à la chevelure aussi volcanique que le caractère, tu aurais dû le savoir.


- Alors comme ça, tu aimes chevaucher, hein ?


Louve n'essaya pas de savoir si c'était la main du misérable face à elle qui était si chaude ou si c'était sa colère qui lui avait donné cette impression. D'un coup, d'un seul, les quelques minuscules digues qui contenaient encore sa furie furent balayées par une petite phrase assassine, et laissèrent une rage brûlante déferler en elle. Beaucoup plus concrètement, la jeune demoiselle ne retint plus ses réflexes et, aussi gracieusement qu'une danseuse, aussi fort qu'une guerrière qu'elle était, elle balança son genou gauche en direction des Précieuses de Lugh, avec l'objectif de les rendre aussi inopérantes que possible.

~~

Alors oui, je sais, c'est lâche… Mais tu peux tout à faire esquiver (ce serait peut être même préférable) et répliquer à peu près comme bon te semble ><'
(Pitié, pas la caboche creuse de Louve, elle est déjà amochée TwT)
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyMer 15 Avr - 21:23

Sale petite fourbe >< Mais jouons le jeu =D (Je suis sado-maso pour mon chéri. xD)
[Lugh frappe pas les filles, il trouve ca trop pervers xDDD]

~~

Il ne se concentra même plus sur la réplique de cette délicate jeune fille aux yeux de chaton. Non, il n’était plus temps de répliquer sauvagement, et cracher ses sarcasmes au visage de l’humaine belliqueuse ; il étouffa un hurlement de douleur et retint avec souffrance son spasme douloureux.

La petite garce ! Putain de Bordel de…

Oh, la vache, la vache, la vache, la GARCE !!!

Il pâlit violemment, et un film de sueur caressa son visage tandis qu’il rentrait au plus profond de lui le cri de sa surprise et de sa peine, décidé malgré tout à faire bonne figure. Il ne se vouta pas. Il ne se tordit pas et garda sur ses traits l’immobilisme tangible de la neutralité, malgré le plissement neurasthénique de ses lèvres dans l’attaque, le froncement robuste de ses sourcils et l’expression fugace et rapidement recouvrée de sa souffrance. Il serra les poings à se blanchir les jointures, à faire craquer ses phalanges, et ses dents recourbées en ses mâchoires s’attaquaient tant et si bien, les unes contre les autres, que l’angle de sa joue forma un instant le pli viril des hommes d’âge mur.

Et un seul leitmotiv en ses pensées :

La garce. La garce. La garce. La garce. La garce.

La garce, la garce, la garce, LA GARCE !!!

La régénération propre au lycanthropisme effaça progressivement – mais trop lentement pour purger la pâleur subite et souffreteuse du visage harmonieux -, la douleur qui pulsait avec furie là où –avouons-le -, se concentraient la plus grande partie des ressources connues de Lugh Volcae. Il desserra lentement la poigne de ses mains tendues, ses lèvres doucement se détendirent, ses sourcils tendrement se lissèrent, tandis qu’il savourait ce sentiment exquis qu’accompagnait le recul de la douleur. Il secoua le visage, essayant, en vain, de recouvrer son sourire féroce et charismatique. Ses cheveux chatouillèrent ses joues et il se redressa totalement, tendant la nuque et les épaules, plantant son regard de nouveau, dans celui trop bas et trop joyeux, de la petite catin faiblarde. Dans son œillade il déversa toute sa haine, tout son mépris extrapolé, et la haït d’un mouvement oculaire pur et simple, pour le délit de l’avoir rabaissé sous ses yeux, pour le crime de lui avoir fait, pour quelques secondes, une minute peut-être, perdre ses moyens. Objet de ses désirs, fantasme et convoitise, oui, mais à quel prix ? La colère afflua et couvrit les vestiges de sa douleur, et de sa vanité fêlée ; avançant la main vers l’ennemie, vers l’objet et la faiblesse face à lui, il parvint enfin à esquisser ce rictus qui lui était propre, sourire et grimace tant chéris, ô combien travaillés, et referma sa poigne de fer sur le frêle bras pâle.

Sale petite insolente, sale petite faiblarde, farouche et détestable midinette, rouquine sorcière ou humaine innommable, idiote, paranoïaque, agressive, impolie, ignoble et abject insecte sous ses mains, et si proche, AH ! Il pourrait la donner aux buveurs de sang et se repaitre du SPECTACLE !

Elle voulait jouer à la violence ? Il était partant. Devant cette humaine et s’il laissait libre cours à son instinct animal, à sa force surhumaine, sa vitesse vertigineuse et sa colère incommensurable, il n’en ferait qu’une bouchée ; il pouvait, s’il le désirait, laisser aller là son orgueil meurtri et la faire souffrir, la torturer comme il le souhaitait ; il lança dans la teinte saphir de ses yeux, le noir profond et menaçant de sa fureur, et lorsque son sourire se transforma, ce n’était plus une moue de douleur, mais de rage, qui tordit de nouveau ses lèvres :



-Tu veux montrer que tu es la plus forte, petite humaine ? Siffla-t-il haineusement et la rapprochant d’un coup sec de lui, tout érotisme oublié, et vibrant de danger ; si tu veux souffrir et pâtir de ton pugnace petite caractère, il ne te reste plus qu’à continuer ainsi : et lorsque mon amabilité aura épuisé ses ressources et que mon corps ne supportera plus tes faibles petits coups, alors tu connaitras réellement mon agression et ma violence.


Il parlait comme un loup doté de parole, et ne se repentit qu’après quelques secondes de son audace : il avait perdu l’estime qu’il aurait pu avoir en lui faisant croire qu’il n’était qu’un humain ; mais l’humiliation et la souffrance avaient été trop forte, et il se voûta vers elle pour chercher son regard.

Sa voix était rauque et son souffle était court.



-
Excuse-toi, et je te lache, fillette.


Déjà la colère s’échappait en délicates volutes en son être peu rancunier ; ses mots lui écorchaient les lèvres au passage et sa légèreté revenaient, en compagnon fidèle, cajoler sa trachée souffrant du passage des menaces amères et agressives ; il ne lâcha pas le poignet flageolant, ne quitta pas le regard délicat, mais calma son souffle et son cœur, allégea la pulsation violente et sarcastique de son sang à ses tempes, et répéta :


-Excuse-toi, tu entends ?


Elle se dégagerait sûrement. Avec moults gestes guerriers. Avec un peu de chance, il pourrait mater sa chute de reins. Il fallait aussi juger l’arrière, hein, c’était essentiel : le viol n’était toujours pas sorti des possibilités à envisager. Il savoura confusément la fraicheur humaine de la peau sous ses doigts et attendit la réaction de l’Indomptable.
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyLun 20 Avr - 23:50

Mwahahaaaaa \o/
(Il a une patience angélique, ce pauvre Lugh u___u' Je l'applaudis intérieurement...)

~~


Il avait mal, il souffrait de manière visible, et Wolfy exulta. Lugh avait beau garder un visage inexpressif, froid, elle avait néanmoins vu ses jointures blanchir tandis qu'il serrait les poings, se retenant de hurler. Bon sang, que c'était agréable, cette sensation de victoire ! Pour la seconde fois en quelques jours, une douce impression d'absolue domination enflamma les veines de la rousse, étrécissant ses pupilles et faisant surgir un sourire triomphal sur ses lèvres fines. Pas une once de pitié pour son pauvre adversaire qui venait de perdre, au jugé, une bonne partie de sa capacité de reproduction. Aucun problème, ce n'était pas une très grande perte : qui voulait que le monde connaisse l'horreur absolue d'une portée de miniatures de l'autre idiot ? Personne, bien sûr. Il n'avait qu'à retenir ses plaisanteries grivoises…
Par contre, il ne semblait pas exactement aussi abattu que d'autres avant lui.
Il fallait signaler, en effet, que Louve avait utilisé cette tactique lâche et déplorable dans plusieurs situations. Le premier à y avoir eu droit avait été Swordman, qui n'aurait jamais dû essayer de la réveiller en lui attrapant le pied. Avaient suivi un certain nombre de marmots des ruelles, quelques marchands un peu trop collants, et dernièrement une sangsue à la peau pâle, qui avait amèrement regretté sa tentative d'apéritif sur la personne du marcassin. Tous ces fringants jeunes hommes s'étaient tordus de douleur, s'effondrant à ses pieds, les larmes aux yeux, quoi que le Vampire se fût plutôt vite remis. Mais lui, il n'avait pas bronché. Il était fait de quels matériaux, ce suicidaire ? Il avait les Valseuses en acier trempé ? Ou simplement une volonté plus forte que la douleur ? Parcequ'il commençait à l'inquiéter franchement… Alors qu'elle essayait de se dégager sans vraiment paraitre fuir, la jeune fille aux cheveux de feu sentit la poigne ferme de l'autre enserrer son poignet.
Chaud.

Trop chaud pour un humain…
Un Lycan ? Comment se faisait-il qu'elle n'avait rien vu, rien compris, rien senti ? Etait-elle à ce point idiote ? Etait-il si humain ? S'en voulant à en mourir, soudain ennuyée, elle le détailla rapidement. Non, il y avait bien cette aura animale, ces crocs, cette courbure de son dos, son air animal. Imbécile ! Toute à sa joute verbale, elle en avait même oublié de vérifier qui était son adversaire… Elle aurait très bien pu tomber sur un para-humain beaucoup moins conciliant et, même si la notion de peur lui était inconnue, elle eu une soudaine appréhension. Lugh venait de tirer sèchement sur son bras maigre, l'attirant brusquement vers lui. Quoi, encore ? Souhaitait-il profiter de sa force anormale pour l'agacer plus qu'elle ne l'était déjà ? Eh bien, qu'il essaye. Il restait encore suffisamment de ressources à la furie pour qu'elle fasse payer très chèrement chaque atteinte à sa personne, chaque petit geste, petit mot. Comme cette agression verbale dans les règles de l'art : voix vibrante de colère, aura de danger, fureur à peine contenue. Quelqu'un possédant un minimum de sens commun se serait excusé à genoux, pleurnichant pour échapper à la mort, mais Louve ne possédait pas ce don inestimable.
Elle avait quelques craintes, bien sûr, mais la main qui maintenait fermement son poignet constituait un affront suffisant pour qu'elle monte au créneau. Comme tout bon Berserk se respectant, elle ne supportait pas qu'on porte la main sur elle et chargeait aveuglément les impudents. La situation, un peu plus complexe, exigeait qu'elle tienne tête sans frapper son vis-à-vis, mais l'envie de lui coller un nouveau coup dans les parties les plus sensibles de son anatomie ne la quittait pas. Quoi que ce ne soit pas une très bonne idée…


-Excuse-toi, et je te lache, fillette.

Tiens, il se calmait, maintenant ? Mais le mal était fait, mon brave Lugh, et l'aristocrate à la crinière de feu avait déjà été blessée dans son orgueil. Et elle l'avait trouvé admirable, charismatique ? Vulgaire erreur ! Seuls les monstres ont besoin d'une apparence séduisante, les honnêtes gens s'en fichent allègrement. La demoiselle se répétait ce constat en boucle, retenant sa rage contre elle-même et l'autre, essayant d'apaiser les plaies qu'il avait ouvert dans son égo surdimensionné. Jamais plus elle n'admirerait quelqu'un sans connaitre sa caste, aussi ténue soit cette admiration… Seule l'autre folle presque rousse échappait donc à cette nouvelle loi comportementale, puisqu'elle seule avait eu l'insigne honneur d'être cataloguée comme quasiment humaine. Après tout, l'humain descendait bien du singe… Mais revenons à notre paire de canidés.

-Excuse-toi, tu entends ?


- Plutôt me marier avec le boulanger ou me trancher la gorge, loup !

C
e dernier mot avait été craché hors de la gorge de Wolfy comme s'il s'agissait d'un poison mortel. Pourquoi le boulanger, me demandez-vous ? Parcequ'elle ne l'aimait pas, pas plus que sa stupide gamine vendeuse de brioches. Lui était assez stupide pour la poursuivre à chaque fois qu'elle oubliait de payer son pain, et elle avait été trop peu intelligente pour trucider l'autre abruti lorsqu'il l'avait approchée. Mais peut être que la charmante tornade était la seule fille, dans ce patelin, à avoir envoyé le Lycan sur les roses ? Idée à creuser.
Remontée à bloc, elle envoya en un éclair son unique main valide dans son dos, juste au creux de ses reins, et en ramena sa plus fidèle alliée. Non, elle n'était pas amoureuse de cette belle dague… Mais il fallait avouer qu'elle la préférait à un certain nombre de personnes. A Lugh, par exemple. En tout cas, la Dragonne était maintenant lovée entre ses doigts, et elle la pointa vers son ennemi d'un air sombrement déterminé. Plus de tentatives pour l'impressionner, maintenant : seuls les actes compteraient. Rassurée par le poids de son arme adorée, elle reprit sa contenance et fit un mouvement sec pour détacher son bras de l'étau dans lequel il se trouvait. Ca ne suffirait pas, bien sûr… Reprenant ses bonnes vieilles habitudes oubliée l'espace de quelques minutes, elle essaya finalement de se dégager par un grand geste, ample et brutal, envoyant son bras en arrière tout en tournant sur elle-même… Et en piquant une beuglante.


- Allez, lâche le joujou, sale moquette pouilleuse !

P
ouilleuse et charismatique. Mais ça, elle ne le dirait pas.
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyMar 21 Avr - 19:24

Encore une fois, la vendeuse s'en prend plein la gueule xD Si tu abimes le portrait de mon divin petit loup, je te jure que je coupe les cheveux de ta sado xP

~~



Il n’aurait pas cru, vraiment. Il ne relâcha pas son étreinte, mais le coup porta. Ce ton, cet ignoble accent de pur dégoût qu’elle lâchait, l’atteignit de plein fouet ; il se troubla un bref instant, un éclair de surprise et de nervosité passa dans son regard, et pour la première fois, Lugh Volcae ressentit l’humiliation propre à sa race. Ainsi, voilà. Ils étaient monstres chez les humains.

Loup !

Craché, sifflé comme une insulte.

Il se remit bien vite néanmoins, et ne put empêcher la petite guerrière de dégainer l’arme qu’elle avait dans le creux des reins ; il vit la main blanche fondre sur un point dorsal, ses lèvres bouger sur une insulte nouvelle, et écouta l’affront en fixant ses prunelles vives et méfiantes sur la dague brillante et élégante. Il lâcha le poignet fin et rapide par pitié, en la voyant gesticuler pour se dégager, la vit reculer d’un pas, et sous son nez fila la lame acérée de l’Humaine.



-
Allez, lâche le joujou, sale moquette pouilleuse !


La voix brisa l’air de toutes ses forces et lui écorcha les tympans ; maintenant, elle était folle de rage, touchée en son orgueil, pleine de répulsion à son égard, et férocement décidée a partir en croisade contre lui – il savait qu’il avait fait une erreur en la rapprochant furieusement de lui, en se voûtant comme un canidé vers elle, en marmonnant ses élucubrations sur sa force inaltérable : trop d’indices, elle l’avait percé à jour. Il grimaça légèrement, un peu déçu de n’avoir pu jouer au beau post-pubère normalement constitué un peu plus longtemps, et fronça le nez en déplorant son précédent comportement – bien, les crises de colère ne faisaient qu’effaroucher la jeune et douce donzelle. Il fallait donc passer à autre chose ? Pas de problème, il avait pas mal de facettes dans son sac ; et bien que sa rancœur ne disparut pas, enflammée par l’écœurement suintant des répliques de Louve, il lui décocha un sourire suave et leva la main vers le couteau de bébé.

Il réfléchit. Même une véritable entaille ne lui ferait pas très mal – même si la dague avait une allure d’engin de mort, il avait confiance en ses capacités de masochistes et en la régénération lycane. Il planta son regard capiteux, d’un bleu pur et séduisant, dans celui colérique de sa proie.

Son index caressa le tranchant de la dague, s’arrêta sur la pointe, en épousa la forme ; il perçu avec acuité la tendre fraicheur de l’acier, et dévisagea la nymphe agressive.



- Comme tu es mignonne… ainsi donc, tu ne comprends pas les propriétés lupines ?


Il se pencha vers elle, sans la lâcher du regard, et avança le visage à la hauteur de la petite figure farouche et boudeuse, sans se départir de son rictus séducteur et de son regard enjôleur :


-
Vas-y. Entaille ma main, puisque tu te targues d’être si violente. Tu devrais d’abord savoir que si tu fuis, je peux te rattraper. Tu devrais savoir que si tu te caches, je peux te pister. Si tu cours, je peux t’entendre, comme j’entends ton souffle à plusieurs mètres. Tu devrais comprendre que si tu me frappes, je ne souffrirais que quelques secondes. Je pense que tu devrais faire amis amis, avant que je ne te démontre combien tu es faible face aux « Loups ».


Il cracha le dernier mot de la même façon, avec colère, haine et révolte ; sur sa race, il siffla, et lui jeta un regard changeant et menaçant pour lui signifier toute sa fureur quant au mépris de sa nature. Loup. Oui. Et alors, croyait-elle qu’être une victime sur cette ile, valait mieux ?

Mais elle n’était pas une victime, elle se battait avec l’aveuglement et l’aplomb des natures courageuses. Elle pulvérisait l’adversaire avec passion et rage, s’élevant au niveau de l’ennemi, vainquant par enthousiasme plutôt que véritables ressources. Haussant un sourcil, à quelques centimètres du visage rival, une vague d’admiration et de respect le submergea ; et elle était là. Petite, fluette, colérique et armée, menaçante et téméraire, inexorable, inoubliable, imbuvable, avec ses yeux félins et ses longs cheveux d’aube et de soleil.

« Eh bien, voilà, tu es fini, Lugh. », songea-t-il, cynique, et un éclair sombrement amusé éclaira ses yeux.
Son petit chapitre charnel se referma sur lui-même aussi vite qu’il s’était ouvert, quelques jours près du ponton. Sa fascination s’éteignit comme une flamme de chandelle soufflée par la brise, et un choc le prit à la gorge, attaquant son estomac comme un coup au plexus.

Il se redressa. Il ne pourrait plus parler d’obsession sexuelle, maintenant. Et Leah le tuerait pour être dingue d’une humaine. Il se maudit pour ses mots qui suivraient, cet espece de coup de foudre stupide, sea attirances malsaines et son choix débile. Il aurait mieux fait de prendre pour femme l'abrutie et ses brioches - elle pourrait au moins le nourrir, et son père faisait un putain de pain du tonnerre. Il aima chaque parcelle du visage face à lui, avec une clairvoyance sarcastique et une pulsation de coeur qui ne ralentissait pas.



-
Vas-y, si tu en es capable. Mais demande-toi d’abord quel est mon véritable affront, énonça-t-il –et il comptait sérieusement sur sa capacité à supporter la douleur, à deux centimètres de la lame, et se morigénant de ses instincts suicidaires.
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptySam 25 Avr - 20:41

Naaaaan ><' Promis, je tiendrais cette folle en laisse…
(Je crois que j'aime cette pauvre Pnj vendeuse de brioches… Elle est géniale, la pauvre fille !)

~~


Le Lycan la relâcha, et elle partit assez violement en arrière, portée par l'élan qu'elle avait mis dans son mouvement. Louve ne vit pas l'éclair de surprise illuminer le regard de l'autre, ratant ce pourquoi elle avait craché aussi hargneusement ce mot. Loup. Il le savait, non, que la meute n'était guère aimée des humains… Alors pourquoi cet air de chien battu ? Cachait-il encore son jeu, cherchait-il à obtenir quelque chose ? Si c'était le cas, elle se ferait un plaisir de lui rentrer dans le lard, de lui refuser la moindre miette de satisfaction… Si seulement elle savait ce qu'il mijotait, ce taré. Tiens, un sourire séduisant, maintenant… Un frisson joua avec le dos de la demoiselle, répondant à ses craintes non formulées et au regard de Lugh, mais elle le réprima et resta aussi droite que possible. Elle ne le comprenait pas, n'arrivait pas à percer ses intentions à jour, et ses nerfs commençaient à lâcher. D'habitude, les gens avaient des attitudes équivoques avec elle : la crainte, la haine, ou la camaraderie étaient les seuls sentiments qu'elle arrivait à comprendre dans les comportements. Mais la stratégie changeante de son adversaire était totalement illisible, et opaque comme une purée de poix.
Nouveau frisson réprimé.


- Vas-y. Entaille ma main, puisque tu te targues d’être si violente. Tu devrais d’abord savoir que si tu fuis, je peux te rattraper. Tu devrais savoir que si tu te caches, je peux te pister. Si tu cours, je peux t’entendre, comme j’entends ton souffle à plusieurs mètres. Tu devrais comprendre que si tu me frappes, je ne souffrirais que quelques secondes. Je pense que tu devrais faire amis amis, avant que je ne te démontre combien tu es faible face aux « Loups ».

Il était à quelques centimètres de son visage, son regard planté dans ses deux yeux félins, le regard enjôleur et caressant, mais elle rapprocha tout de même sa petite tête de la sienne. Son nez effleura celui du Lycan tandis qu'elle se dressait sur la pointe des pieds, toujours en colère.

- Tu n'es même pas drôle, loup !

E
t elle éloigna son petit minois du sien, se dégageant pour gratter son petit cheval rouge entre les oreilles. Lugh venait d'être officiellement déclaré masochiste par la furie rousse, à cause de sa demande d'entaille sur la main. Certes, il se régénérait, mais la douleur devait tout de même être présente… Et puis attaquer sur demande était tout sauf drôle : elle n'était pas un chien dressé pour obéir à un maitre, mais un marcassin sauvage comme le disait si bien Siam. Non, ce qui était drôle, c'était de charger quand l'ennemi ne s'y attendait pas, le frapper et sentir sa surprise. Comme elle l'avait fait avec Violette sur le ponton trempé, comme elle l'avait fait lorsqu'elle avait lancé la noix de coco sur la sauvageonne vaguement rousse… Transpercer la main offerte d'un adversaire, aussi agaçant soit-il, n'était pas dans ses habitudes.

- Qui t'a dit que je fuirais ? Qui a osé insinuer que je me cachais face aux para-humains ? Tu ne me connais pas, loup, tu ne peux ni me juger ni m'impressionner… Et encore moins m'effrayer pour essayer de me mettre de ton côté.

L
ouve lâcha les oreilles du minuscule équidé volé quelques temps auparavant, le laissant reprendre son repas composé des géraniums qui poussaient sur le rebord d'une fenêtre de la ruelle. Il fallait bien avouer qu'elle ne comprenait pas grand-chose aux efforts de l'autre pour la calmer, mais ce fait n'était sans doute que le produit de son éducation particulière. Un mélange d'enseignement de haute volée et d'apprentissage sur le tas, de sophistication et de sauvagerie… Ce n'était sans doute pas ce que ses parents avaient prévu pour son avenir, mais ils n'étaient plus là depuis longtemps. D'ailleurs, avaient-ils été si déterminants dans l'éducation de leur fille ? Rien n'était moins sûr.
Et il demanda quel était son tort.
Wolfy lui lança un regard où se mêlaient étonnement et incompréhension avant de ricaner doucement. Quel était son tort ? N'était-il pas évident ? Il était loup, et comme tout membre de la Meute, hautement haïssable… Un monstre comme tant d'autres, violent, arrogant, sûr de sa force et de supériorité, de son aura animale… Mais c'était le cas de tant d'autres personnes. Finalement, la question se posait bien : quel était le tort particulier de Lugh ? Soudain pensive, la Berserk à la chevelure de feu passa son pouce sur la lame de la Dragonne, réfléchissant vaguement. Il avait tendance à la mettre mal à l'aise, à lui hérisser les poils sur la nuque, et s'était jeté sous les sabots de Rouge. Et il l'avait cherchée, aussi, avec ses allusions perverses… Finalement, il avait bien moins de points négatifs qu'une de ses amies, la blonde Violette, et l'agaçait bien plus. Quelle étrange découverte. Elle ne répondit donc pas immédiatement à l'autre, essayant de rassembler des arguments valables pour le couler, tout en n'en trouvant pas d'autres que ceux qu'elle avait déjà déniché. Mince, c'était quoi ce type qui lui faisait perdre ses moyens ?! La Dragonne retrouva très brutalement son fourreau, un peu trop brutalement même, et la moutarde monta au nez de la petite furie : elle ne comprenait plus rien, c'était de sa faute, et elle devait au plus vite rassembler ses esprits.
Se précipitant tout droit vers le lycantrope, elle pointa un index accusateur vers lui avant de planter carrément le petit doigt dans le ventre de son vis-à-vis.


- Tu m'agace, voilà tout, comme tous tes frères et sœurs ! Vous vous prenez pour les rois, nous observez comme un homme regarderait un mouton, et en plus tu m'embrouille le cerveau, sale sorcier !
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyLun 27 Avr - 11:50

Bon... Lugh fait bouger les choses là, j'te préviens xPPP Pauvre chéri, il ne comprend pas, hein, c'est l'overdose.
Je songe même a créer un perso "vendeuse-de-brioche", après toutes ces supers péripéties qu'on lui a fait vivre =D Elle doit faire des supers brioches pour les avoir choquer autant tous les deux xD


~~


Bon sang, qu’elle était proche. Il retint tant bien que mal le geste suicidaire de lui voler un baiser – mauvaise idée, sérieusement. A part s’il voulait une bonne fois pour toute dire adieu à sa descendance. Ce qui serait affreux pour l’humanité, soit dit-en passant.

Elle dit quelque chose – il émergea enfin de sa transe fascinée. Les petites lèvres humaines bougeaient dans le vide et il n’était pas à même de répondre, d’entendre ce qu’elle disait ; elle s’échappa, de nouveau libre et insaisissable, partant à la conquête du minuscule cheval. Elle le gratta entre les oreilles en lui jetant un regard mauvais – ses yeux verts pâles se découpaient sur sa peau, et la douce carnation de son visage était crispé dans un masque d’incompréhension qui enjolivait son expression. Il grimaça et fuit compulsivement ses pensées malsaines (enfin, malsaines pour lui, n’englobant ni la poitrine, ni la croupe de la damoiselle), et fouilla dans sa poche. Répondit. Le dialogue se fit dans un état second.

Une clope, pitié, pitié, pitié. Une survivante impromptue cachée dans son jean. Pitié, pitié, pit…
Ah ! Miracle ! Elle était là, l’adorable. Il la sortit d’un air blasé, et regarda la forme tordue de la cigarette. Qu’importe – il la mit entre ses lèvres et l’alluma avec un briquet argenté d’un geste nerveux, machinal, la main en paravent pendant qu’elle s’énervait, face à lui :



- Tu m'agace, voilà tout, comme tous tes frères et sœurs ! Vous vous prenez pour les rois, nous observez comme un homme regarderait un mouton, et en plus tu m'embrouille le cerveau, sale sorcier !


Il releva les yeux, lançant la fumée vers un point imaginaire, et planta son regard dans le sien. Embrouiller le cerveau ? Il la fixa. Elle avait l’air complètement perdue dans ses répliques, ou ses pensées, ou du moins dans ses yeux brillait la lueur de l’hésitation et de la colère. Il pencha la tête sur le coté, laissa flotter un long silence ; la fumée rayonnait sur sa bouche et se perdait au loin, et entre ses doigts il en triturait le filtre au moment de la passer entre ses lèvres. Ils tremblaient – il détestait cela. Ses phalanges vibraient doucement, attestant de son intense nervosité, de son incapacité à calmer ses émotions et à réfléchir. Il avait l’impression de s’être engagé dans un combat contre les sangsues, atteignant le point de non-retour et oubliant toute réflexion : il bondirait en avant et se battrait avec une témérité presque stupide, sans plus craindre les blessures, la douleur, ou dans le cas présent, le rejet, et ses doigts tremblaient. Il soupira en voyant venir l’amalgame de sa connerie.

Non, vraiment, il lui fallait un plan. Ce n’était pas un vampire, elle – elle ne se contenterait pas d’essayer de donner des coups de quenotte dans le tas. Elle allait broyer sa vanité et son amour-propre aussi sûrement qu’un tracteur automatique. Il se décida enfin à parler :



- Ouais, et bien, tu m’embrouilles aussi, si tu veux tout savoir.


Sa voix était plus sèche qu’il ne l’aurait voulu, et il se rendit compte qu’il ne controlait plus non plus sa parole – Bordel, il avait l’air d’un gamin en colère, maintenant. C’est vrai, quoi ! il avait tous les torts, d’accord, parce qu’il osait être un lycan, mais franchement, elle croyait qu’il aimait devoir se couper en quatre pour un peu de considération ? Elle croyait qu’il aimait passer une demi-heure a blablater avec une humaine alors qu’il pouvait baiser toutes les créatures avec une vision en face des trous, de cette ile ? Il se raidit et la fusilla du regard, prenant soudain conscience qu’elle le menait sans le savoir par le bout du nez. Et comme il l’avait deviné, sa spontanéité emporta toute sa réflexion. Il déblatéra n’importe quoi, d’une voix dure et forte :


- Je ne te regarde pas comme un mouton, de toute façon ! Je te regarde comme on regarde n’importe qui ! Je te regarde normalement, et en terme de sorcellerie, tu ferais mieux de regarder TES aptitudes, ok ? Tu crois peut-être que je parle aussi longtemps et aussi calmement à toutes les donzelles qui essaient de me buter avec leur équidé taille XS, peut-être ?? Alors…


Il s’étouffa avec la fumée et se brula les doigts. Il lâcha la clope à peine entamée et elle s’écrasa sur le sol ; ses doigts douloureux pulsaient lentement, et il vit la trace de suie s’effacer de leur bout souffreteux presque immédiatement ; il ravala un cri inarticulé de rage et gueula :


- OH, ET MERDE ! BORDEL DE MERDE !


Il serra les poings, maudissant sa maladresse, et sa putain d’ultime clope miraculeusement retrouvée et si vite perdue, et putain, son inaptitude à s’exprimer, et le bloc de glace en face de lui qui ne pigeait rien du tout, et les cheveux roux, et le masque indocile, et putain, qu’il en avait marre de son imperméabilité à son charme ! Il avait droit d’être un loup, ok ? Pour qui se prenait-elle, d’abord, pour l’ensorceler aussi sereinement avec ses hurlements, pour bien lui signifier qu’il pouvait toujours s’accroupir pour lui cirer les pompes, qu’elle l’enverrait chier avec la même verve et la même neutralité. QUELLE connexion ne s’était pas faite dans la cervelle de moineau de cette maigrichonne sans charme, d’ailleurs ?? Il était splendide, spirituel, enjôleur, et non-agressif, putain ! Elle se DEVAIT de lui tomber dans les bras, ca faisait partie du plan ! Il poursuivit de la même voix inégale et hautement agacée :


- ALORS je te préviens, Louve, tu vas me suivre et me laisser te payer un putain de verre et faire ça dans les règles, parce que si tu n’as PAS remarqué, j’essaie de TE séduire, pigé ?!!


Ouais, plus discret, tu meurs.
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyLun 27 Avr - 17:09

Ah, Lugh craque… Quelle patience, quand même ><'
Ouiiii, la vendeuse de brioches en Pj \o/ Je suis sûre que c'est la reine des brioches et des viennoiseries, qu'elle est blonde et habillée comme une Bavaroise… Non, oublie la tenue Bavaroise…

~~


En plus d'être masochiste, Lycan, imbu de lui-même et séducteur, il clopait… Pauvre garçon, il accumulait vraiment les tares qui, dans l'esprit dérangé de la rouquine de poche, n'auraient jamais pu être compatibles. Mais c'était intéressant, ça, il pouvait faire un excellent sujet d'étude. Thème ? Les aberrations statistiques vivantes. Détestant la fumée âcre des cigarettes, Wolfy battit en retraite vers le mur, essayant vainement d'éviter de respirer cet air nauséabond. Il la fixait, laissant planer un long silence, et elle ne tenta pas d'en briser la monotonie, bien trop ravie d'avoir du temps pour rassembler ses pensées. Oui, il avait bien quelque chose du sorcier, et devait sans doute lui avoir lancé un quelconque sort de confusion. Elle prit silencieusement la résolution de se méfier encore plus des sacs à puces tant qu'elle n'aurait pas pu vérifier si ils avaient, ou non, des shamans dans leurs rangs. Shamans, sorciers, mages, nommez cela comme vous voulez, mais ils étaient tous des lâches.
L'autre y compris.
Le silence se prolongea, elle s'appuya d'un air négligé contre le mur et observa, sans ciller, le para-humain sur lequel elle avait si bien craché son venin. Pas d'un air appréciateur que devaient sans doute utiliser les autres filles, d'après ce qu'elle avait compris, mais d'un œil critique, presque torve, comme elle aurait observé une maison ou un arbre. Il n'était sans doute pas le plus bel homme qu'elle avait jamais croisé, mais son côté animal semblait atténuer ses défauts. Une chevelure aussi sombre que la sienne était lumineuse, des yeux couleur de pierre précieuse, une sorte d'indolence sarcastique… Oui, eh bien Swordman était bien plus beau, se houspilla la demoiselle du Mont. Ce n'était pas le moment de regarder de haut en bas l'abruti face à elle, sans quoi il allait triompher pour des prunes, et c'était hors de question. Tiens, mais il tremblait le pauvre petit… De la fièvre, peut être ? Sans doute pas de la crainte, vu son caractère. Ou peut être que ce n'était qu'une autre ruse de sa part pour faire sortir Louve de ses gonds, auquel cas elle n'y répondrait pas. Elle laissa seulement un demi-sourire carnassier déformer la mince ligne de ses lèvres alors qu'elle s'appuyait un peu mieux contre le mur et battait l'air de sa main pour éloigner la fumée de cigarette.

- Ouais, et bien, tu m’embrouilles aussi, si tu veux tout savoir.

Elle se redressa brusquement et le fusilla du regard, les sourcils relevés dans une expression de surprise plutôt comique. Elle l'embrouillait ? Elle, l'humaine au caractère d'ours, la Berserk, la furie que tous les garçons du coin fuyaient ? Se moquait-il d'elle ? Lugh lui rendit son regard assassin comme s'il venait de se rendre compte d'une information importante la concernant, et la jeune fille s'arracha brusquement de son appui contre le mur. La voix sèche du Lycan l'avait faite tiquer, et elle serrait ses petits poings comme pour aller le frapper. Mais il reprit la parole avant qu'elle n'ait pu commettre un acte particulièrement stupide et suicidaire, la coupant net dans son élan avec son ton cassant et froid. Il semblait avoir perdu le contrôle de lui-même, satisfaisant amplement l'égo démesuré de l'aristocrate française qui avait soudain l'impression d'avoir remporté une bataille décisive.
Quand bien même elle ne comprenait rien à la dite bataille.
La clope tomba au sol, faisant hurler de rage le lycanthrope et ricaner doucement la tornade aux cheveux de feu. Ses tympans venaient d'en prendre un coup, mais plus rien n'avait d'importance : elle avait vaincu ce sale vantard, ce sorcier qui lui embrouillait l'esprit, ce loup qui, étrangement, lui courrait plus sur le haricot que tous ses frères réunis. Le demi-sourire carnassier se mua en tranquille sourire victorieux, avec mirettes emplies de lumière en option, et elle relâcha ses poings crispés. Nul besoin de s'acharner sur le perdant, elle avait tout de même quelques vieux restes d'un honneur depuis longtemps terni… Il n'y avait plus rien à dire, plus rien à faire qui puisse l'occuper suffisamment, aussi décida-t-elle de rentrer chez elle avec son petit cheval afin de bricoler un enclos correct pour l'équidé.


- ALORS je te préviens, Louve, tu vas me suivre et me laisser te payer un putain de verre et faire ça dans les règles, parce que si tu n’as PAS remarqué, j’essaie de TE séduire, pigé ?!!

Pause subite. Qu'est ce qu'il venait de dire ? Wolfy relâcha la fine corde qui lui avait servi de rênes lorsqu'elle avait fui les hommes de main du maréchal-ferrant, se retourna très lentement en faisant crisser ses bottines sur le sol pavé, puis planta ses yeux de chat dans les puits sans fond qui faisaient office de mirettes à l'autre pervers. De la séduire ? Sa peau déjà pâle prit une teinte encore plus blafarde, comme si tout le sang de son épiderme faisait un voyage express vers ses orteils, et le frisson qui parcourait son dos refit son apparition, bien plus puissant. Il devait plaisanter, il n'y avait d'autre choix… Une stratégie pour la déstabiliser. Obligatoirement. Et puis autre chose venait de la faire tiquer…

- Comment est-ce que tu connais mon nom, sorcier ? J'm'étais bien douté que tu parlais pas souvent aux filles, mais là tu viens de dépasser les bornes ! Si t'es à ce point en manque, pourquoi c'est moi que tu colles ? J'ai l'air d'une vraie fille, du genre à se maquiller et à courir derrière le moindre garçon qui me parle ? J'ai l'air intéressée ?


U
ne petite voix au fond de son cerveau murmura une réponse à la dernière question, réponse qui semblait étrangement positive, mais Louve se dépêcha d'étouffer ladite voix. Ce n'était pas le moment de céder aux caprices de ce gamin gâté. Quelque chose poussait maintenant la furie à croire que c'était bien la première fois que quelqu'un résistait autant à Lugh, et elle se demanda soudain s'il avait déjà obtenu les faveurs d'une de ses connaissances. A l'exception de la vendeuses de brioches, bien sûr. Tiens, elle demanderait à sa camarade tornade si elle avait cédé à cet abruti de Lycan, ça la mettrait en rogne pour les quelques semaines qui suivraient… Et s'il était sérieux, l'imbécile ?
Non, il ne l'était pas.
La jeune fille se rassura petit à petit en se persuadant qu'il ne faisait que continuer le combat. Que voulez-vous, on est douée avec les autres humanoïdes ou on ne l'est pas, et elle faisait plutôt partie de la seconde famille. Comprendre qu'il puisse être tout à fait sérieux, ce qui expliquerait une bonne partie de son comportement, n'était pas à l'ordre du jour pour la Berserk.


- Et je refuse d'aller à la taverne, quand bien même j'y irais seule. Hors de question que je croise l'ours... Et puis de toute façon, il n'est pas question que je te suive où que ce soit !

U
ne petite estocade de plus, pour la route. Même s'il essayait de la forcer à aller dans ce petit boui-boui, elle résisterait. En plus, elle n'aimait pas le barman, cet espèce d'ours mal léché à la force de barbare et au cerveau aussi épais que ses bras…
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyMar 28 Avr - 19:19

Marchande de Brioche potentielle : Ici
Mais, dans l’esprit de Lugh, elle est plutôt comme ça, ma chère : La
Je connais ses plus noirs secrets. Amen.


~~



P
our l’amour du ciel, elle était bouchée, ou quoi ?

C’était un problème d’ouïe, c’était ça ? Il eut un ample soupir agacé qui le détendit quelque peu – chose qu’il avait commencé à envisager pendant qu’ elle déblatérait son petit discours anti-drague. Bon, c’était décidé. Il allait passer à la phase « viol », sans passer par la case « séduction ». Cette fille était maso, et sadique… donc, elle devait bien avoir quelques fantasmes sur la violence, pas vrai ?

Il la regarda, sa petite silhouette clouée près du cheval apeuré – qui toujours tremblait en le fixant d’un air suppliant : mais Lugh était d’humeur à manger les humains, et pas les poneys -, et secoua la tête. Il était calme, vraiment calme, tout allait pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Il répéta son mantra douceâtre un bon moment avant de récupérer une respiration normale et un pouls supportable, et leva de nouveau les yeux vers la tarée face à lui. Et puis, il dit, sur une impulsion profondément stupide, d’un air blasé, et avec une gentillesse bienveillante :



-
Tu préfères les filles, c’est ça ?


Il hocha la tête, un masque navré posé sur ses traits, croisa doctement ses longs doigts avides, et eut une petite moue compréhensive qui rajeunissait son visage d’à peu près dix ans – ce qui donnait une apparence assez proportionnel à son âge mental :


-
Je comprends très bien. Oui, parce que sinon, je ne vois pas pourquoi tu me repousses. Ca me semble assez démentiel.


Puis sa voix enfla tout à coup et il se mit à hurler avec un geste de pure rage, ses yeux noirs de colère :


-
Qu’est-ce que tu ne piges pas dans ce que je VIENS DE DIRE ?! Hein ?! Je me tape de l’endroit où on va, je me tape du barman et de son gros visage flasque, bordel, je veux juste être en ta compagnie, parce que tu es jolie et très, très, très chiante, conne, sadique, stupide, belliqueuse, et que je trouve ça très bien !


Il ne se rendit pas compte de la complète incohérence de sa déclaration ; il faisait sérieusement une overdose du problème de relation humaine de la jeune fille : bon, il fallait tout lui expliquer par, A, et par B, - et encore, c’était peut-être trop littéraire. Est-ce qu’avec un coup de poing dans sa frimousse de chat, elle pigerait deux ou trois mots, ou ce n’était toujours pas assez primitif ? En deux pas il était prêt d’elle, en une seconde il avait son frêle poignet entre ses doigts brûlants et serrés, et il approcha son visage du minois pâle pour articuler lentement, dans l’espoir qu’elle efface de son œil cet air farouche d’incompréhension : car elle avait reculé, prit un air sceptique ! Elle ne l’avait pas cru quand il avait dit qu’il voulait être avec elle, la séduire, ect. Speech débile et qui n’avait eut (fort heureusement) aucune conséquence réellement néfaste, comme les options données ci-dessous :

-Nouvelle attaque envers la descendance.
-Hurlement névrosé de rage.
-Attaque à l’arme blanche.
-Sanglot intempestif engendré par une prolifération de sentiments colériques.
-Attaque à main nue.
-Vociférations de toute sorte, accompagnées d’insultes.
-Lancement de poney sur Lycan.
Ect.


Il la regarda de haut en bas, capta son regard et accrocha son iris dans la sienne, prêt à ne plus lâcher cet atout oculaire tant qu’elle ne se dégageait pas en poussant les hauts cris :


-
Je connais ton nom parce que j’ai été demandé à Violette qui tu étais. Je t’ai vue sur le ponton en train de la massacrer en feintant, une bonne claque dans le dos.


Il éclata d’un rire franc, mais le ravala en pensant au mépris de la jeune fille pour son amusement – de toute évidence, si il riait plus longtemps, elle lui cracherait au visage qu’il avait des quenottes de sangsues et partirait dans un délire para-humain.

Il continua d’une voix calme et concise, de manière à la convaincre tout à fait – mais sa spontanéité grimpait dans sa gorge aussi vite qu’une salve de lave, et il crevait de trouille à l’idée de sortir une connerie, ce qui, prolepse mise à part, allait de toute façon arriver :



-
Je ne suis pas là ni pour te faire du mal, ni pour te chasser, ni pour t’emmerder. Je suis là pour voir comment tu es. En fait, j’ai vu. Tu es une pauvre folle furieuse, j’en conviens. Mais tu ne vas pas me dire que je ne te plais pas, tout de même ! A moins que mon idée de te voir dans un clan de l’autre bord sexuel soit vrai – auquel cas, je veux bien me dévouer pour que tu expérimentes la virilité.


Il s’embrouillait, là. Kae allait le tuer quand il lui raconterait le nombre de stupidités qu’il avait sorti à la minute ; mais sa voix était ferme et sans tremblement, si calme qu’il avait l’impression de dire des choses sérieuses : elle allait le prendre pour un malade ! Bon sang, mais qu’il se taise ! Il relacha son étreinte légèrement, et bafouilla pour s’empêcher de continuer sur la route de son impulsivité. Apparemment, son cerveau s’était mis en rad et avait décidé de jouer le tout pour le tout, car il prononça, à sa grande horreur :


- Enfin, bref, on peut coucher ensemble, chérie.


Oh, c’est pas vrai ! Ta gueule, ta gueule, ta gueule !


- Ta gueule, Lugh, marmonna-t-il subitement, et il chercha le regard de Louve stupidement.


Bon, très bien, maintenant elle allait, le tuer, ou le prendre pour un givré de première. Il s’enfonçait de répliques en répliques, c’était impossible. Il ouvrit grands les yeux et grimaça. Toussota. Grimaça de nouveau. Et puis, comme il avait atteint le point de non-retour, il l’embrassa.
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyMer 29 Avr - 20:28

- Tu préfères les filles, c’est ça ?

Si elle en avait eu le temps, Wolfy aurait simplement hurlé de rage sur l'autre abruti de para-humain, puis lui aurait mis son poing dans le nez. Ses lèvres tremblèrent de rage, et elle se mordit jusqu'au sang pour contenir sa furie, retenant les cris qui montaient dans sa gorge. Le goût âcre du sang lui emplit la bouche, lui faisant reprendre une partie de ses esprits, mais elle ne relâcha pas la prise de ses dents sur la mince ligne de ses lèvres. Elle, aimer les filles ? Les hurlements rageurs de Lugh lui passèrent au dessus de la tête, tandis qu'elle continuait de ressasser cette phrase malheureuse. Elle, lesbienne ? Mais qu'est ce qui n'allait pas dans le cerveau de cet abruti ? Il n'avait trouvé que ça ? Quiconque le repoussait semblait être un extraterrestre à ses yeux, mais rien ne justifiait une telle attaque envers la jeune fille rousse. Mince, elle était fiancée, tout de même, et jamais une telle idée lui serait venue à l'esprit ! Franchement… Et si elle lui répondait par l'affirmative ? Ce pourrait être tellement drôle de le voir se décomposer sur place en se rendant compte que son petit stratagème ne marchait pas. Malheureusement, l'argumentation décousue du suicidaire venait de prendre fin, et le peu qu'elle avait entendu avait suffi à convaincre la furie que son vis-à-vis était fou.
Trois pas en arrière, air sceptique.
Il faudrait un jour ouvrir un asile sur cette île, et y flanquer tous les fous en commençant par celui qui se tenait devant elle, l'air perdu. Bien sûr, le fait que cette soudaine folie soit causée par son absence de compréhension face à une forme de passion brûlante ne vint pas à l'esprit de mademoiselle du Mont, bien trop occupée à se charcuter la lèvre et à faire une jolie grimace sensée exprimer son scepticisme. Et, soudain, son poignet fut entouré par une main étrangement chaude… Elle ne l'avait pas vu venir. Il s'était déplacé trop vite pour ses faibles capacités d'observation, l'avait prise par surprise, et elle s'en voulut horriblement. Pour une fois, c'était de sa faute, et elle ne pouvait même pas accuser le sorcier de tous les maux. Ses joues pâles reprirent de la couleur, ses yeux se plantèrent dans ceux du Lycan, rageurs, et elle ôta ses dents de ses lèvres. C'était malin, maintenant elle saignait vaguement… Il lui rappela Violette et sa victoire lumineuse sur la para-humaine, puis explosa de rire. Bizarrement, quand il se félicitait de sa propre victoire, cette dernière devenait moins appréciable. Un monstre qui riait de la raclée d'un autre, de sa propre race qui de plus était… Il n'aimait sans doute pas cette fameuse Violette. Si seulement elle savait la véritable nature des relations entre les deux lycanthropes, elle ferait sans doute moins la maligne…

- Je ne suis pas là ni pour te faire du mal, ni pour te chasser, ni pour t’emmerder. Je suis là pour voir comment tu es. En fait, j’ai vu. Tu es une pauvre folle furieuse, j’en conviens. Mais tu ne vas pas me dire que je ne te plais pas, tout de même ! A moins que mon idée de te voir dans un clan de l’autre bord sexuel soit vrai – auquel cas, je veux bien me dévouer pour que tu expérimentes la virilité.

- Et si je ne voulais pas ?

E
trangement calme, la voix de Louve s'éleva à peine au niveau sonore d'un murmure, l'agressivité qui la caractérisait habituellement envolée pour quelques instants. Et si jamais elle se satisfaisait tout à fait de son sort, qu'elle ne cherchait aucun mâle pour faire des cochonneries dans le foin, que ferait-il ? Tenterait-il de la violer ? Renoncerait-il ? Les mirettes hargneuses de la jeune humaine prirent un air interrogatif inhabituel jusqu'à ce qu'il fasse une nouvelle bourde, et que ses pupilles s'étrécissent brusquement. Dans le genre "je mets les pieds dans le plat", il était vraiment très fort, et il venait de perdre le beau calme qu'il avait réussi à instaurer dans le cerveau de la petite tornade échevelée.
Le rouge lui monta aux joues, et elle tenta de se dégager.
Visiblement, la partie basse de son anatomie contenait aussi son cerveau, et ce dernier maîtrisait totalement les paroles de Lugh. Si jamais elle tapait encore un coup dans les Précieuses de son adversaire, peut être que son cerveau rejoindrait la boite crânienne et qu'elle lui rendrait un service… Quelle merveilleuse avancée pour l'humanité ce serait ! Prête à castrer une bonne fois pour toutes le pauvre Lycan, la Berserk lança sa jambe en arrière, histoire d'avoir encore un peu plus d'élan et de lui faire plus mal que la première fois, amorça le mouvement qui allait mener son genou vers sa proie, fusilla l'autre du regard, et… Faillit se mordre la langue. Depuis quand un mâle bien dressé embrassait-il une fille sans lui demander son avis ? Mais il n'était pas un mâle éduqué dans les règles, toute façons, tout comme elle n'était pas exactement l'archétype même de la fille de base. Quelque part dans le crâne de Wolfy, la petite voix se mit à chantonner une chanson qui ressemblait étrangement à celle qu'elle avait entendue lors du mariage de son frère bien-aimé, et cela l'agaça au plus haut point. Avec une force insoupçonnable pour son gabarit de crevette, elle s'éloigna du démon du baiser, haletante, le regard fiévreux et les joues d'un magnifique rouge type tomate, se planta solidement sur ses deux jambes, et s'efforça de ramener son souffle à son rythme habituel. L'impression laissée par le baiser du lycanthrope était bizarre, indéfinissable, et à vrai dire jamais encore ressentie.

N'allez pas pour autant croire qu'il venait de lui voler son premier baiser : en général, les gens fiancés sont bien obligés de se soumettre à quelques rituels fumeux. Mais c'était la première fois qu'un sinistre inconnu avait accès à ses fines lèvres, et il fallait avouer qu'elle était plutôt déstabilisée. D'abord, parcequ'elle avait l'impression qu'un goût de cigarette avait franchi ses lèvres. Ensuite, parceque la petite voix dans son petit crâne continuait à chantonner la chanson de mariage. Et enfin, parcequ'elle ne pouvait même plus prétendre qu'il mentait : non, il semblait être parfaitement sérieux quand il disait qu'elle l'attirait. Comment réagir dans ce genre de situations ?
Sixième réponse, mon cher Lugh, vociférations et insultes.
La voix raffermie de la petite chose poil-de-carotte se fit donc un devoir de passer en revue la filiation, les tendances sexuelles, l'héritage, le statut et les ancêtres du Lycan, agrémentant sa pluie de jurons orduriers avec quelques insultes bien senties que je ne peux vous reproduire ici. Au fur et à mesure de sa tirade, Louve commençait à érailler ses cordes vocales, rendant les dernières phrases plus proches du grognement que de l'insulte. Puis elle s'arrêta, regarda l'autre dans les yeux, et reprit son souffle avant la dernière salve.

- Franchement, t'as un jour eu un cerveau ? On embrasse pas les gens comme ça, et je ne suis même pas sûre que t'ai le droit d'essayer de me séduire ! Oh, toi, la ferme !

L
a dernière invective s'adressait à la petite voix, qui commençait à dire qu'il était prévu, de toute façon, qu'elle tombe amoureuse de ce sale type. Non, elle n'était pas amoureuse, non, elle n'était pas attirée par le loup face à elle… La litanie défilait sans fin dans sa tête, visant à la convaincre, et elle tremblait autant que son petit cheval.
D'appréhension et de rage mêlées, bien sûr.
Elle décida soudain qu'il valait mieux pour son petit cerveau en surchauffe qu'elle s'en aille d'ici, tout de suite tant qu'à faire, et qu'elle se passe la tête sous l'eau froide. Ses tremblements se calmèrent, son regard continua à flamboyer de rage, mais elle marcha lentement vers son minuscule canasson. Il y avait une fontaine, sur la place centrale, elle pourrait sans doute s'en servir. Merveilleuse idée. Wolfy se hissa sur le dos du petit cheval rouge d'un bond souple, attrapa les rênes et talonna l'animal, le faisant marcher droit vers le Lycan. L'écraser serait une douce vengeance... N'arrivant pas à s'y résoudre, elle s'arrêta juste à côté du jeune homme.


- J'vais m'passer la tête sous l'eau, comme ça j'arriverais sans doute à me calmer et à t'épargner malgré ton affront.

E
lle ne lui dit pas, mais elle n'essayerait rien de particulièrement stupide s'il la suivait. Après tout, il était libre d'aller et venir tant qu'il ne tentait pas de la kidnapper pour assouvir ses envies venues du bas-ventre. Sur ces bonnes paroles, la cavalière, son cheval de poche et son mal de crâne firent marcher vers la fontaine, avec la ferme intention d'y faire trempette.

~~

\o/ Louve a capté, sortez le Champomy !
(T'ention, je viens d'éditer XD)
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptySam 2 Mai - 13:36

Elle se foutait de lui, maintenant. Elle devait pourtant connaitre la notion de pulsion, au vu de sa spontanéité se rapprochant dangereusement de la folie furieuse, non ? « On embrasse pas les gens comme ca ! »
Espèce de sale petite gamine gâtée, va ! Elle croyait qu’elle n’allait rencontrer que des gens qui se soumettraient à elle parce qu’elle donnait des ordres ? Et il embrassait QUI il voulait, d’abord !


Inspiration. Expiration. Calmons-nous. Tout allait bien. Après tout, elle n’avait pas essayé de l’éviscérer avec son couteau de dinette, c’était un grand pas en avant. Peut-être que dans 45, 50 ans, il pourrait lui offrir une bague et s’acheter un costume. Woh woh woh. On ne parlait pas de mariage dans la tête de Lugh. C’était un sujet exclus, comme celui des Sangsues ou de l’idée de devenir gay. Un tabou, quoi. Il était hors de question que cette donzelle étroite et roulée comme une planche à pain écrasée lui enfonce des idéaux maritaux dans le crâne. Il la fixa pendant qu’elle grelottait près du canasson au bord de l’apoplexie ; elle le fixait comme s’il était le diable en personne et avait les yeux révulsés des grandes malades. Hm, hm. Il se mit à imaginer, sans pouvoir s’en empêcher, à leurs gosses. Ouais… Il voyait carrément les noms, pour continuer dans la lignée des conneries : Loup, Lupin, Bestiole, Sauvage, et Taré. Au moins ses beaux parents seraient enthousiastes. Pour l’amour du ciel, il les voyait gambader gaiement autour de lui en brandissant des dagues et en gueulant à s’en casser les cordes vocales, bruns ou roux, minuscules et féroces. Ils s’accrocheraient à ses mollets pour les mordre, à tous les coups. Ils diraient :


« PAPA, t’es mooooooooort ! J’vais t’buter ! YAAAH ! »


Oh, putain, il fallait absolument qu’il revienne à la réalité. Terrorisé par ses visions d’union et de famille, il s’étouffa légèrement et retrouva sa respiration tandis que les marmots infernaux s’effaçaient de son esprit. Ouf. Ils avaient fuit. Nom de dieu, cette fille enfanterait des monstres.

Mais quelle horreur ! Elle le faisait carrément cauchemarder ! Il fixa son regard désorienté sur elle et se demanda si Kae pensait à ca en voyant Violette. C’était fort probable, sinon il ne voyait pas pourquoi il se faisait rouer de coups – en fait, les loups devaient avoir tendance à devenir dingues près d’une personne un tant soit peu attirante. Finalement, elle bougea la première et secoua sa tête rousse. Elle dit d’une voix « calme » - du moins lui semblait-il, après les vociférations qu’il avait gentiment subi avec un air contrit, piétinant joyeusement sa fierté au point de lui faire envisager le suicide.


- J'vais m'passer la tête sous l'eau, comme ça j'arriverais sans doute à me calmer et à t'épargner malgré ton affront.


Son affront, c’était la meilleure. Son affront, ouais, ouais, elle pouvait dire ca, n’empêche qu’elle allait se passer la tête sous l’eau ! Il eut un petit ricanement de triomphe et son visage reprit son rictus insolent et satisfait qui lui donnait un air un peu plus sobre – lorsqu’on était habitué à sa figure insupportable, s’entend. Il riait encore lorsqu’elle pivotait pour rejoindre la fontaine, et il lâcha d’une voix moqueuse et victorieuse :


- Mon infâme baiser a fait grimper ta température et t’as rendue encore plus givrée que tu ne l’es déjà, Louve ?


Prendre des cours de subtilité – coché.

Il attendit qu’elle réagisse et avançait déjà derrière elle pour la suivre au cas où elle occulterait sa provocation : il avait bien l’intention de la suivre comme un gentil toutou tant qu’elle n’aurait pas lâché un point de rendez-vous, une heure, et une promesse d’amour éternel. Ses pas souples l’amenèrent au petit cheval pendant qu’elle répliquait et il flatta l’encolure rousse, du coté opposé à la jeune fille, lui jetant des coups d’œil en coin, pendant que le poney frôlait la crise cardiaque et flageolait sur ses pattes devant la marque d’affection du lycan. Il reprit tranquillement, beaucoup plus serein maintenant qu’il était sur qu’il lui faisait de l’effet – après tout, elle se disait la ferme à elle-même, il était prêt à parier que sa deuxième voix (oui, son fantasme rouquin était schyzo), hurlait dans son petit crâne malsain que Lugh était siii beau, siii sexy, vite, violons-le.

L’avantage, avec les folles, c’est qu’elles mettaient de l’action, tout de même. Il calqua ses pas sur le rythme de ceux de Louve et de Rouge, et de nouveau leur jeta un coup d’œil – il n’empêche qu’elle le déboussolait complètement. Il prit conscience qu’il était passé de dragueur, à fou furieux, puis avait eu une phase de folie douce avant de revenir à Lugh. Ca faisait pas mal de saute d’humeur en une demi-heure de conversation, surtout au vu de la constance du caractère de Lugh –oui, normalement il était simplement libidineux, sans s’embarrasser d’états d’âmes autres qu’une sensualité satyrique. Mais là…

Ouais, à ce niveau, il ferait mieux de se passer la tête sous l’eau, lui aussi, tiens ! Il eut un vague sourire en voyant se profiler la forme de leur destination : avec un peu de chance elle baisserait sa garde un instant et il pourrait la pousser dans l’eau « par mégarde » et espérer que ses fanfreluches multicolores deviennent transparentes avec l’humidité. Certes, certes, quel projet grandiose… Il susurra gentiment, en se retenant de se frotter les mains l’une contre l’autre ou de se lécher les babines (un peu trop Loup du chaperon rouge, ce genre de réaction…)



- Je crois que moi aussi je vais me passer la tête sous l’eau. Ca ne te gêne pas, si ?


Et dans sa tête repassèrent Lupin, Bestiole, Taré, Loup et Sauvage hurlant et courant vers l’eau claire, les bras en l’air et les cheveux dressés, et se jetant dans la fontaine en gloussant à qui mieux mieux.
… Il devenait complètement frappé.




~~

Je pense qu'il faudrait envisager la possibilité de construction d' un asile sur Cave Cadas.
Louve et Lugh y seraient comme chez eux =3
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyDim 3 Mai - 15:09

Louve n'avait absolument pas conscience de ce qui pouvait faire ricaner le Lycan à ses côtés, mais cela l'agaçait. D'autant plus qu'elle l'avait vu s'étouffer juste avant, comme s'il avait eu une vision d'horreur. Si seulement elle savait ce que Lugh venait d'imaginer, elle le pendrait avec ses tripes au premier arbre venu. Hors de question qu'elle accouche d'une portée de minuscules croisements entre elle et l'autre ! Plutôt mourir ou épouser le boulanger, une fois de plus, surtout que ce qui défilait dans son esprit était tout à fait éloigné des préoccupations nuptiales de l'homme-loup. Wolfy, en cette belle matinée d'automne, songeait à une citrouille. Pas une vulgaire et minuscule citrouille, mais à un potage orangé, fait avec ce légume. Pourquoi ne pas aller emprunter un de ces coloquintes, tiens ? Rien ne valait une soupe lorsque l'hiver commençait à tomber, surtout quand on vivait sur une île où le temps n'était jamais au beau fixe.
Le rire sardonique de l'adversaire perturba sa belle concentration et fit revenir la méchante douleur dans son crâne. Il ne pouvait donc rester tranquille quelques minutes ? Comment ça, elle n'était pas mieux ? Mais si, voyons : elle n'avait rien dit depuis… Au moins trente secondes, ce qui tenait tout bonnement du miracle.


- Mon infâme baiser a fait grimper ta température et t’as rendue encore plus givrée que tu ne l’es déjà, Louve ?

La jeune fille fusilla du regard l'impudent peu subtil alors qu'il s'approchait de son petit cheval. En fait, il cherchait les coups. Il n'y avait pas d'autre possibilité. Refusant de lui faire plaisir, elle garda le peu de calme qu'elle contenait et répliqua d'une voix atone, visiblement peu intéressée.

- Ton infâme voix remplit surtout mon crâne de douleur, loup.

L
éger dérapage sur le dernier mot, pour lequel sa voix se para des accents brûlants de la haine ancestrale, cependant bien moins visibles que la dernière fois. Il fallait qu'elle reste calme, qu'elle ne lui donne aucune attention. Inspire, expire, concentre toi sur la fontaine qui commence à se dessiner, au bout de la ruelle. D'un petit coup de talon, elle poussa son petit cheval à allonger le pas afin d'arriver légèrement avant le Lycan près de l'eau. Comme ça, il voulait passer sa tête creuse sous la flotte ? Et si elle le noyait ? En tout cas, elle sentait venir le coup fourré sans pour autant savoir de quelle manière il se présenterait, même si elle se doutait bien qu'il risquait d'être en rapport avec la fontaine, aussi décida-t-elle de distancer Lugh. Distancer un lycanthrope… Idée stupide, voire idéaliste, mais s'il était pris par surprise… Elle avait peut être une chance d'y arriver.
Ce n'est pas pour autant qu'elle lança sa petite monture à fond le train, ou qu'elle sauta à terre pour courir vers la fontaine. Elle resta calmement en selle, appuyée avec nonchalance sur le garrot de Rouge, observant les murs sans intérêt particulier. Il ne s'agissait pas de distancer au sens propre l'adversaire, voyons : un loup courrait toujours plus vite qu'un canasson, aussi rapide soit l'équidé. Et puis il l'avait dit… Si elle fuyait, il la pourchasserait. Enfin, elle ne fuyait jamais mais faisait face comme un rat acculé, avec toutes les forces qu'elle avait. La fontaine se rapprochait tranquillement, dans un silence de mort apaisant pour les quelques neurones qui se battaient en duel dans le crâne de l'aristocrate complètement frappée, et elle se mit à songer que le maréchal-ferrant pouvait s'être installé sur la petite place afin d'être au calme. Bah, elle lui rendrait le petit cheval qui, rappelons-le, n'était sensé être qu'un emprunt.
Heureusement, il n'y était pas.
La place était vide, calme malgré la proximité du marché, et la fontaine aussi limpide qu'à l'habitude glougloutait tranquillement. Louve se laissa tomber du dos de sa monture, ignorant magistralement le Lycan qui la suivait, et s'approcha de l'eau. La journée d'automne avait beau être belle, elle n'en était pas moins froide. Le contact de sa main sur l'eau l'électrisa, elle battit en retraite avec brusquerie et en grondant une insulte envers l'eau. A quand les fontaines chauffées ? Franchement, ce serait tellement pratique… Mais une fontaine n'avait jamais été prévue pour servir de baignoire ou de piscine, aussi devrait-elle se contenter d'une eau glaciale dans le but de calmer son mal de crâne, et de remettre ses neurones en place. C'était donc le moment ou jamais de se mettre le crâne sous l'eau… Sauf que nous avons affaire à une Berserk anticonformiste, et que ce genre de créatures ne fait jamais les choses à moitié. C'était plutôt le moment de devancer Lugh, tout compte fait !

Wolfy souffla comme un bœuf en entrant dans l'eau. Elle avait ôté ses bottes, ses protège-tibias, et avait sauté dans la fontaine comme un gamin sauterait dans un lac : avec force de bruit et d'éclaboussures. Elle espérait au moins submerger le loup-garou, mais ne se retourna pas pour voir si sa manœuvre avait réussi. Trempant dans l'eau jusqu'aux mollets, la sauvage rousse s'avança vers le rideau d'eau que produisait la fontaine tout en retenant son souffle. L'eau était vraiment froide, au point qu'elle sentait la piqûre du gel sous sa tunique de cuir bouilli, et il lui fallait toute sa force de volonté pour continuer de patauger dans le liquide translucide. Elle serait bonne pour avoir un rhume, après ça, et ce serait la faute de cet abruti de suicidaire ! Louve serra les dents et se plaça sous la petite cascade que formait l'eau afin que son cerveau en ébullition puisse reprendre une température et un rythme de réflexion normaux. Elle retint ses tremblements de froid pour pouvoir fixer d'un œil hargneux le lycanthrope aux cheveux d'ébène. Pour une raison mystérieuse, elle avait l'impression d'avoir court-circuité un de ses petits plans vaseux et voulait voir sa réaction.
Manque de chance pour lui, la longue robe orange et azur de l'aristocrate ne devint pas transparente, simplement plus sombre et moins floue. Et puis, franchement, qu'est ce qu'il pouvait bien vouloir reluquer ? Elle était très loin d'avoir les formes affriolantes de la vendeuse de brioches, ce qui rendait impossible le moindre rinçage d'œil. Certes, il semblait raide dingue de la petite furie, mais sans doute pas pour son physique…


- Alors, t'as peur de l'eau, le loup ?

L
'œillade lancée devint plus moqueuse, et le demi-sourire sarcastique fit une réapparition soudaine sur son visage pâle rougi par le froid. Qu'il vienne, qu'elle puisse le noyer tranquillement…

~~

Ainsi que la moitié des habitants de l'île, non ?
Pauvres gamins, non seulement ils auront des parents complètement tarés mais en plus ils devront porter des noms horribles ><' Je pose mon véto !
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyLun 4 Mai - 12:42

Plusieurs émotions heurtèrent le crane et le coeur (oui, oui, seulement le cœur et la tête) de Lugh, alors que Louve se glissait dans l’eau avec des airs de délicate naïade.

1. Le désappointement : elle avait avorté toute tentative puérile de la foutre violemment à l’eau avec moults cris guerriers, la jetant à bout de bras dans les deux cm d’eau qui noyaient la fontaine, et ce dans un obscur dessein de la séduire – finalement, il n’était pas si expert que ça, hein ?... Bref, elle entra dans l’eau lentement, non plus avec le projet de se passer la tête sous la flotte, mais bien de s’y baigner comme une gentille petite frappadingue. Heureusement que peu de monde tournait autour d’eux – elle se serait certainement faite arrêtée pour folie douce. Dans tous les cas, elle passa sous le lourd jet de la fontaine et se retrouva toute entière couverte de l’ondée glaciale, sans même sembler comprendre qu’elle allait choper la crève en moins de temps qu’il ne faut pour dire : « abruti » et autres fleurs de son vocabulaire.
2. La déception (plus forte encore) : Sa foutue tunique criarde prenait très bien l’eau, de toute évidence. Elle devint simplement plus foncée, ce qui lui donna une certaine envie primitive de la déchiqueter joyeusement par vengeance, et elle colla à peine au petit corps filiforme de Louve. Il maudit les textiles, maudit les habillements de toute sorte – surtout le bleu et le orange-, et fronça les sourcils comme un gosse prêt à bouder.
3. Le ravissement – étonnant - : elle renvoyait une image quasi-divine, tout à coup, ses longs cheveux roux ruisselants dans son dos, les perles de la fontaine s’accrochant à chaque ondulations de son visage, à ses cils comme des larmes, puis roulant sur les (rares) formes de sa silhouette ; malgré sa tunique, le froid, la mauvaise humeur et ses hurlements antérieurs, elle représenta tout à coup une créature quasi-divine, proche de la nymphe, une fraction de seconde sans expression mauvaise et grelottant légèrement, merveilleusement gracieuse (et providentiellement silencieuse), tandis que petit à petit ses cheveux prenaient de la lourdeur et que ses vêtements s’assombrissaient. Elle pataugeait dans le bassin et le jet de la fontaine la baignait d’une lueur bleutée, fraiche, tendre, encadrait son visage harmonieux et gracile, ses membres fins et perlait ses yeux verts de sanglots factices.
La fixant, il devait avoir l’air sérieusement atteint.
4. Vint ensuite l’Horreur.
Elle lui demanda (à demi-mot, évidemment) de venir la rejoindre. Ses yeux s’écarquillèrent un bref instant et son souffle se coupa – oh, non, non, non.
L’eau était glaciale, il le sentait d’ici, aux quelques gouttelettes qui l’atteignaient par à-coups. Il ne pouvait pas entrer là-dedans. Les loups, sous forme humaine, craignaient le froid, pour l’amour du ciel (enfin… lui.). Enfin, pas lorsqu’il n’était pas solide, auquel cas l’air froid s’évaporait sur leur température brulante, mais l’eau… il détestait l’eau froide. Sur sa tête, il voulait bien, mais tout son corps !... Il imagina soudain le choc thermique et un long frisson le parcourut, alors qu’il tergiversait en essayant de masquer son expression terrorisée. Le contraste entre la chaleur de sa peau et la froidure de l’eau serait affreusement inconfortable, et il grelotterait, oh, il détestait cela, vraiment. A la manière d’un chat, il savait très bien qu’il en viendrait à grincer des dents et feuler lorsque l’eau le heurterait de sa glaciale attaque – et une fois encore il serait humilié devant Louve.
Oui, mais si il n’entrait pas, il serait humilié ed manière bien plus durable. Elle croirait qu’il avait peur de l’eau (et non pas du froid), et ricanerait jusqu'à ce que mort s’ensuive. Il voyait très bien la scène : « Un loup qui a peur de l’eau ! C’est la meilleure ! Alors, chienchien pouilleux, on peut pas faire trempette ! bwahahaha », ect. Non, vraiment, le froid, ce n'était pas son truc.

Il inspira profondément, et avança d’un pas. Il retint l’envie de fermer les yeux et d’entrer d’un coup, comme un gosse sur un plongeoir, et qui a peur du vide, et jeta un regard de défi à l’humaine qui faisait stupidement mumuse dans l’onde polaire.



-
Je viens, je viens. Désolé, je te matais, pour voir si ton manque de poitrine était simplement un effet de tissus ou une réalité bien cruelle, et j’ai ma réponse, argua-t-il d’une voix moqueuse pour reprendre contenance.


Il entra d’abord un pied dans le bassin, mais les éclats du jet éclaboussaient déjà son buste et son visage alors qu’ils heurtaient la surface de l’eau calme. Il retint son souffle et serra les lèvres ; la glace avait prit sa cheville et attaquait son mollet, pendant qu’il s’octroyait une seconde pour hésiter. Bon, un petit bain glacial… après tout, ce n’est pas comme si il ne se baignait pas dans le torrent ou le lac, lorsque… Lorsque venait le printemps, ou qu’il était sous forme lupine, certes. Il résista à l’envie de se transformer pour supporter la fraicheur (mauvaise idée, Louve crierait au loup, c’est le cas de le dire), et entra le deuxième pied. L’eau tournait paresseusement autour de ses deux mollets, les gelant sur place ; il prit un air hautain peu crédible, et repoussa ses cheveux ; il dit d’une voix bravache :



-
Pousse-toi un peu, je viens mouiller ma divine personne, petite limande.


Il avança vers le jet, en fixant les gouttelettes rageuses qui bientôt le submergeraient, il avala lentement sa salive. Un dur moment à passer, ensuite il s’habituerait à la température. Il inspira une dernière fois et son dernier pas le mena sous l’averse réfrigérante.

Le froid lui coupa le souffle et brûla sa peau dans le rugissement de la fontaine qui alertait ses tympans trop sensibles ; Horriblement oppressé par la lourdeur de l’eau et sa froideur infâme, il lutta pour rester en place et pour ne pas gémir de souffrance ; il eut la brève impression que les gouttes rongeaient sa peau brûlante et lui arrachait une partie de son essence chaude ; elle coula sur son crâne à toute vitesse, refroidissant son visage et attaquant violemment son cuir chevelu, et poursuivit sa route en dévastant sur son passage toute l’aura lupine, comme une gomme efface un coup de crayon ; elle roula sur lui comme une menace, et il toussa en crispant les doigts. Tout allait bien. Lorsqu’il serait entièrement mouillé, il irait mieux. Il tourna les yeux vers Louve, et la regarda avec un air mi-défiant, mi-souffreteux qui altéra son expression sarcastique, et ferma les yeux. Il reprit son souffle alors que la douleur régressait ; l’impact de l’onde reculait avec sa propre température corporelle. Comme il l’avait prévu, le choc thermique avait été affreux.
Il ne savait pas qu’il avait l’air d’un pauvre chien mouillé là-dessous, son t-shirt et son jean collant à sa peau en allongeant l’effet de la glace, ses lèvres tremblantes et bleutées humides sous les perles de la fontaine, ses cheveux noirs et bleutés prenant la simple couleur d’une nuit sans lune et collant, épars, sur son front pâle. Il croisa frileusement les bras et déglutit, sa pomme d’adam jouant au yoyo dans sa gorge sculpturale ; il accrocha le regard de Louve et lâcha avec un sourire forcé :



- On est b-b-bien, là-ha, h..ein ?

~~

J
e vais commencer à croire que j'aime faire et voir souffrir Lugh =DD
Au fait, je te salue pour le déménagement de la marchande de brioche xD
(Cette jeune fille ne connait pas l'impact qu'elle a sur les forums...)
Bien, j'autorise Louve à rire jusqu'à l'apoplexie : sur cette petite bataille là, elle gagne haut la main xP
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyLun 4 Mai - 17:00

Il avait peur, elle le voyait bien. Alors que l'impression glaciale que laissait l'eau sur son corps refluait petit à petit pour faire place à une simple fraîcheur agréable, Louve observait le Lycan. Peut être rêvait-elle, puisque l'eau qui cascadait devant ses yeux rendait sa vision plus floue, mais elle avait bien eu l'impression qu'il déglutissait, une grimace de terreur vissée sur son visage. Peur de l'eau, ou peur de la température du liquide ? Bonne question. En tout cas, la situation était tout à fait à son avantage, et elle n'hésita pas à en profiter de manière éhontée. Un rire cristallin s'échappa de sa gorge tandis qu'elle jouait avec l'eau cristalline. Comme un enfant, elle ne laissa émerger que sa tête, s'allongeant presque sur le sol de la fontaine, et entreprit de faire le tour de l'édifice. Non, vraiment, on se faisait à la température du bain… Même si ses dents avaient fâcheusement tendance à claquer.
Il hésitait maintenant, un pied dans l'eau, l'autre encore dehors. Tout le monde savait, pourtant, qu'il vaut mieux entrer d'un coup et d'un seul ! Wolfy souffla, fit décoller quelques gouttelettes, et se releva pour se placer sous la cascade. Quand bien même il jouait le fort, elle se rendait bien compte qu'il ne se sentait pas bien… Merveilleuse manœuvre que celle-ci, deux en un qui de plus était : pousser le chien errant à se jeter à l'eau, et court-circuiter son petit tour. Elle résista à l'envie de lui lancer un peu d'eau dessus, préférant qu'il ne puisse l'accuser de rien. Il était venu de son plein gré, à peine poussé par son honneur gros comme une maison, autant qu'il ne puisse s'en prendre qu'à lui-même…


- Pousse-toi un peu, je viens mouiller ma divine personne, petite limande.

La jeune fille se décala, un immense sourire moqueur effrontément vissé à ses lèvres, et murmura une petit phrase assassine malheureusement inaudible. Fort bien, le petit plongeon dans la fontaine ne lui réussissait pas. Maintenant, que ferait-il avec la tête sous l'eau ? Ses yeux aux couleurs printanières étincelèrent de malice, la faisant ressembler à une fée malicieuse, tandis elle s'amusait à mettre ses mains en coupe pour recueillir l'eau. Lèvres bleuies par le froid, cheveux collés au front et vêtements collés au corps, il ressemblait à un petit chien qui serait tombé dans un torrent et attendrait que son maitre vienne le sauver. Pauvre petite bestiole… Un nouveau rire éclata dans l'air calme, répondant à l'air parfaitement radieux de Wolfy. Le malheur de Lugh ne l'amusait pas, non, mais sa victoire faisait bouillir son sang dans ses veines. Lui qui était si hautain, si sûr de lui, réduit au silence par une simple fontaine ! Quel merveilleux jour ! Pour un peu, elle l'aurait serré dans ses bras.
Mais là, non, ce n'était pas le moment.
Et puis il était loup, il ne fallait pas l'oublier, et il n'était pas question qu'elle se jette dans les bras d'un para-humain. Qu'en aurait dit Swordman, franchement, si jamais sa petite protégée finissait par câliner le moindre monstre ? Etrangement, elle était sûre qu'il reviendrait d'entre les morts pour lui mettre une paire de claques… Autant ne pas réveiller les disparus. Louve souleva son jupon et gambada autour du Lycan, ignorant ses propres frissons. La tête brûlée ne ressentait sans doute pas le froid, mais ses lèvres bleutées, comme celles de l'adversaire, témoignaient de l'agacement de son corps mince pour ces aventures aquatiques. S'il y avait eu un adulte pour la garder, il lui aurait enjoint de sortir de cette eau glacée et de boire quelque chose de chaud. Mais il n'y avait pas d'adulte et elle continua sa petite balade autour du loup d'anthracite, le sourire accroché aux lèvres.


- Merveilleusement bien ! Tiens, mais t'as l'air d'avoir froid… Bizarre, je croyais que les sacs à puces avaient le sang plus chaud que les humains. Ca ne suffit pas à réchauffer l'eau ?

A
ir faussement intéressé et curieux. Une rumeur disait qu'un Lycan trempé dans une baignoire d'eau froide finissait par rendre l'eau chaude. Si elle laissait Lugh dans la fontaine assez longtemps, finirait-il par créer la piscine chauffée dont elle rêvait ? L'âme scientifique de la jeune Berserk se sentit irrémédiablement attirée par ce problème, mais quelque chose en elle lui rappela qu'il ne voudrait sans doute pas rester dans l'eau jusqu'à se transformer en légume à la peau fripée. Quel dommage ! Il venait de briser une démonstration scientifique, ce qui lui valut un regard outré de la part de sa petite furie avant qu'elle n'arrête de déambuler dans l'eau et qu'elle se place sous la cascade, à une distance raisonnable du suicidaire. Et maintenant, que faire ? Elle ne l'avait pas fait entrer dans l'eau pour ne pas tenter de le noyer pour le coup du baiser, mais hésitait sur la démarche à adopter. Y aller en suicidaire, ou plus subtilement ?
Tout compte fait, nul besoin d'y réfléchir à deux fois.
Vu sa tête, il devait être complètement frigorifié, ce qui atteignait aussi son absence de cerveau et ses réflexes pour autant qu'elle puisse l'imaginer. Le moment idéal pour prendre le dessus dans le match qu'ils avaient engagé était enfin apparu… Elle se retint de ricaner bêtement, et se rapprocha subrepticement de sa proie. Qu'il ne se doute de rien était nécessaire à la réussite de son idée suicidaire, au point qu'elle se retint même de respirer alors qu'elle se mouvait en tapinois. Plus que deux pas… Encore un seul pas… Voilà, elle y était, il ne restait plus qu'à s'exécuter.

Un cri hargneux et rauque accompagna la charge brute de Louve. D'un bond, d'un seul, elle attrapa les épaules du lycanthrope et y fit peser tout son poids dans le but de le pousser vers l'eau et, de son pied, elle lui fit un croche-pattes habile. Comme si elle avait fait ça toute sa vie, comme si sauter sur quelqu'un pour le faire tomber dans une eau glaciale était tout à fait normal. Remarquez cependant le progrès : elle avait attaqué et avait osé toucher un membre de la Meute détestable sans porter de gants de peur d'être souillée. Applaudissons très fort les avancées du cas du Mont, si vous le voulez bien… Enfin, ce n'est pas comme si elle ne les touchait jamais. Quand elle s'était battue avec la jolie Lycane blonde, il avait bien fallu qu'elle mette la main à la pâte. Mais tout était différent avec Lugh qui, avec son caractère irrécupérable et ses phrases malheureuses, avait persuadé la tornade à la crinière de feu que la stupidité était contagieuse.
Et si l'attaque échouait lamentablement ? Hé bien elle aurait tout de même essayé. A part tenter de la noyer, elle ne voyait pas vraiment ce qu'il pourrait faire pour se venger…


~~

Et voilà, Wolfy est passée en mode "attaque", ça change de l'initiative permanente de ce cher Lugh ><
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyLun 4 Mai - 18:05

Elle gambadait frénétiquement dans la fontaine en lui lançant des petites piques agaçantes, tandis qu’il se réchauffait petit à petit. L’eau se réchauffait maintenant agréablement, modifiée par sa peau, et celle qui lui tombait dessus par à-coups mettait peu de temps à se voir sensiblement tiédie. Bref, le petit bain en compagnie de la demoiselle en détresse psychiatrique prenait des airs festifs et il se prit même à rêver de pelotage et nuit de noces en toute tranquillité ; tant qu’il ne touchait pas l’eau glacée qui lui mordillait la cheville, tout allait bien.
Elle glougloutait comme une sirène, sur le sol du bassin, et nageait, la bouche dans l’eau – elle avait l’air si enfantine qu’il s’attendait à ce qu’elle fasse des bulles et crache de l’eau dans sa direction. Il avait entendu ses rires, vu ses œillades, mais il les avait acceptés – un loup qui avait peur du froid, il y avait de quoi faire glousser n’importe quelle fille avec un tant soit peu de neurones. Il répondit à sa question, affable, tandis qu’elle disparaissait derrière la figure de la fontaine, une grosse déesse avec une poitrine hallucinante qui s’ébattait joyeusement avec tout un tas de poiscaille, coquillage et autres angelots obèses.



-
Si… la température lycanthrope réchauffe l’eau… mais la froideur est au premier abord plus forte. L’eau éteint le feu, par exemple. Ca marche comme ça.


Elle ne réapparaissait pas. Elle était vraiment admirable sous l’eau… perlée, translucide, délicate, fine, magnifique. Il l’avait vue comme ça, la première fois. Verte, une algue ondulante, et dégoulinant de l’eau de la mer, prête à attaquer Violette. Il était devenu dingue de Louve du Mont en partie à cause de l’élément eau. Finalement, c’était une bonne chose, qu’ils soient là – c’était presque intime, cette réunion aquatique. Il leva son visage vers le ciel, les yeux clos, et soupira de bien-être. Peut-être qu’elle n’était pas folle. Peut-être qu’elle allait dire des choses gentilles. Peut-être qu’elle allait le câliner pour le consoler. Peut-être qu’elle aimait bien les hommes frileux.
Peut-être qu’ils allaient coucher ensemble.

Il se berçait donc de ces utopiques et profondément débiles illusions lorsqu’un cri de guerre heurta son tympan et qu’un poids jeté à toute vitesse sur son dos le fit crier de surprise et chanceler.
La surprise le fit sursauter violemment et son cœur cessa de battre une seconde, tandis que Louve criaillait dans son oreille en s’accrochant à son dos en pesant de tout son poids pour le faire vaciller ; il resta en équilibre, sur le fil de la chute, et ravala son exclamation. Il passa les mains sur les menottes blanches et essaya de la faire chavirer haut dessus de lui, mais abandonna l’idée en voyant la pierre de la fontaine – si il la faisait se retourner, elle heurterait le rebord et risquait de se faire sérieusement mal. Elle donna une dernière ruade qui acheva de le faire tituber : le coup de grâce l’atteignit et il sut qu’il allait plonger dans les 5cm³ d’eau gelée, épargnée de sa température, pour une nouvelle attaque thermique qui le ferait hurler de colère et de douleur, cette fois ; il retint son souffle et un frisson spasmodique effleura son échine ; et soudain – il ne sut pourquoi, il ne l’avait pas commander, mais la panique l’avait submergé, et il ne put réfléchir plus longtemps aux effets néfastes qui s’ensuivraient-, il se mit à muter.

Il décrocha Louve de son dos d’un coup vif d’épaule, et se transforma en loup. Il entendit son t-shirt et son jean se déchirer sous l’assaut de sa musculature, et sentit son museau s’effiler, ses pattes s’allonger, ses dents s’aiguiser, sa peau se couvrir d’un pelage soyeux et gris métallique, son ventre se cambrer, sa gorge se solidifier, ses yeux s’étrécirent, sa queue battre l’air ; tout se passa à une vitesse fulgurante. Avant que ses mains ne rencontrent le sol carrelé de la fontaine, avant que son corps déserté de toute crainte n’entre de nouveau dans l’eau, il était loup, et ses doigts griffes. Une colère noire et violente l’immergea tandis qu’il faisait volte-face, localisant les fragments de ses vêtements flottant difficilement sous le jet de la fontaine, et la jeune fille repoussée, encore dans le bassin. Ses yeux la fusillèrent, et il essaya de reprendre forme humaine – peine perdue. Sa fureur était trop forte pour qu’il envisage une métamorphose aussi rapidement enchainée, et il ne parviendrait pas à se concentrer dans les 5 prochaines minutes. Elle voulait une moquette pouilleuse, un chien, un « loup ! », un sac à puces ? Elle l’aurait cherché, bordel ! A force de jouer avec ses humeurs, elle allait finalement regretter d’avoir fait tourner en bourrique un loup ! Il retroussa les babines et gronda lentement, agrippant le regard intense et émeraude dans ses prunelles d’un saphir pur, et fit passer toute sa rage dans ses iris : qu’elle capitule, qu’elle s’excuse, ou il ne pourrait s’empêcher de bondir en avant ! Loup, il contrôlait beaucoup moins ses réflexes et ses sens le submergèrent, rapprochant Lugh et son esprit grivois – mais raffiné, n’en doutons point – d’une humeur plus primitive. Son grognement se fit rauque et enfonça ses griffes dans la porcelaine du bassin. L’eau ne lui faisait rien : elle mouillait ses poils et caressait sa peau comme une ondée tiède, et, si il avait été à même de réfléchir à autre chose qu’à Louve, il aurait remarqué que l’eau du bassin s’attiédissait plus vite encore au contact de son corps animal. Il plissa les yeux.

Si ses sens étaient aiguisés lorsqu’il était sous forme humaine, ils étaient à leur paroxysme tandis qu’il était loup, et fou de rage. Sa silhouette gracieuse et élancée, rappelant sa stature humaine, ses pattes longues et son museau fin se dressaient dans l’eau alors que le parfum, l’image, les sons que produisaient Louve le heurtaient tous de plein fouet, lui donnant la migraine et ralentissant légèrement ses réflexes. L’effluve l’envoutait, la vision avait les aspérités divines qui manquaient à la vue humaine : il voyait chaque facette de la peau pâle, chaque nuance des yeux verts, chaque détails du visage sculpté et de la silhouette proche ; sa voix éclata dans son crâne. Il voûta ses épaules lupines et le grondement rauque reprit, prenant naissance dans le creux de sa gorge ; ne pas lui faire du mal… mais l’atteindre. L’atteindre plus vite, plus fortement. Lui montrer… quoi ? Qu’un loup n’était pas qu’une machine à tuer, peut-être. La rage le menait par le bout du nez, mais il ne la haïssait pas assez pour envisager l’attaque. Sa peur et sa défaite lui suffirait. Elle voulait jouer à bondir ?

Arquant les pattes, il s’élança en avant.


~~

Voila ce qu'il peut faire d'autre. Bwahahaha.
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyMer 6 Mai - 23:22

Enfin, sa forme animale montrait le bout de son nez. Louve rugit de triomphe et de rage mêlées tandis qu'elle se faisait éjecter du dos de ce cher lycanthrope, puis son cri s'étouffa dans un couinement de douleur lorsqu'elle heurta le sol de la fontaine. Un hennissement de terreur pure jaillit de la gorge d'un petit cheval rouge, qui ne se fit pas prier pour prendre la poudre d'escampette. Sa cavalière ne le retint pas, laissa disparaitre au loin le tonnerre des sabots sur le pavé, pour observer la scène qui se déroulait plus ou moins face à elle. Lugh n'avait finalement pu retenir sa véritable nature très longtemps… La jeune furie assista, curieuse, à la transformation d'un jeune homme en loup de taille imposante, et trouva cela plutôt répugnant. En général, elle croisait les sacs à puces sous forme humaine ou animale, mais n'assistait pas au moment où ils changeaient de forme, où ils prenaient leur autre peau. La métamorphose qu'elle venait de voir avait réussi à faire remonter son petit déjeuner tant elle semblait contre nature. Pour un loup, toutefois, il était plutôt un beau loup. Anthracite, taillé pour le combat, le poil relativement propre, il lui faisait plus penser à un animal de zoo qu'à un monstre à moitié sauvage, ce qu'il était pourtant. Mais il restait Lycan, donc dangereux, et la vision de l'animal qu'était devenu le suicidaire aux cheveux de jais se superposa douloureusement à celle de ceux qui l'avaient déjà agressée, souvent blessée, et qui avaient tué son Swordman adoré.
Monstre, aberration.
Où était donc passée la Dragonne ? Le regard émeraude et ambre du petit marcassin fouilla le fond de l'eau, puis le bord de la fontaine, et se posa enfin sur la dague d'argent étincelante qui se trouvait, loin de là, en compagnie de ses bottines et de ses protections. Un juron bien senti fusa, à peine étouffé. Il faudrait qu'elle affronte un carnassier à mains nues… Soit. Il lui fallait se résigner à subir les conséquences de ses actes, quelles qu'elles soient. Wolfy serra les dents, émergea de l'eau d'un air terrible et fixa le loup face à elle. Il voulait gronder ? Très bien, qu'il gronde. Elle-même lâcha un sifflement dédaigneux avant de répondre à ses borborygmes par un rire. Rien de tel pour agacer l'ennemi que de lui rire au nez, elle l'avait plutôt vite assimilé et abusait de cette merveilleuse technique dans le but, éhonté, de pousser l'adversaire à la faute bête. Quand on fonçait comme une bête à la moindre atteinte à sa personne, il fallait au moins cela pour survivre plus longtemps que deux heures…

Sa charge ressembla à celle d'un taureau ou d'une vachette, comme ceux qu'elle avait vus dans le Sud de sa France natale, et lui donna une idée. La course landaise, pour une fois, allait s'avérer utile. Il s'agissait d'attendre le dernier moment pour s'esquiver, de tromper l'animal en lui faisant croire à la fuite sur un côté et non l'autre et, au final, il était question de montrer son agilité. Epreuve parfaite pour elle, même si ses parents ne l'avaient jamais laissée tenter sa chance. Agacée, elle déchira sans fioritures sa longue tenue dans le sens de la hauteur, découvrant sa tunique de cuir afin de mieux bouger, et attendit l'attaque. Son corps tout entier semblait se tendre dans la direction de l'immonde sculpture au centre de la fontaine, ses appuis la poussaient vers ce côté, et son regard rejoignait parfois un point de fuite imaginaire.
Qu'il se laisse prendre, qu'il soit aussi bête qu'un bœuf…

- Allez, viens, j't'attends !

I
l allait bondir sur elle, il se ramassait. Il ne voulait pas simplement charger… Il était trop tard pour qu'elle change ses plans, elle devait simplement les adapter. La Berserk changea de pied d'appui avec une facilité née d'années d'expérience, dérapant à peine sur le sol carrelé du bassin, puis essaya d'esquiver l'attaque en pivotant, levant la main comme une ballerine. Sa minuscule mimine effleura la fourrure de l'animal qu'était devenu Lugh, elle sentit sa présence près d'elle, son odeur âcre et bestiale, triompha l'espace d'un battement de cœur. Mais il n'était pas un bœuf. Il devait s'être légèrement décalé, avoir modulé son assaut en la voyant bouger, aussi fut-elle bousculée par le Lycan. Son pied nu glissa sur le fond de la fontaine, elle sentit son appui s'échapper et ne pensa pas à se rattraper au grand loup. Il ne restait plus qu'une seule chose qui pouvait parfaire son humiliation, et elle ne se rata absolument pas : mademoiselle du Mont, la flamboyante aristocrate, s'effondra dans l'eau tiède dans un grand bruit accompagné d'un nouveau couinement, de surprise celui-ci.
Son plan si merveilleux, si parfait, venait d'échouer, et l'eau n'était plus assez froide pour lui geler le cerveau, histoire d'éviter la grande crise d'instabilité. Trop de dialogue, trop de choses à enregistrer pour ses quelques neurones surnommées "sauvages" par une jeune fille qui était aussi mal dégrossie que lesdites neurones… Bref. Les genoux et les mains vissés au carrelage, elle observa quelques secondes son reflet hirsute, pâle, échevelé, et remarqua que le suicidaire nuisait très sérieusement à sa santé mentale. Et il venait de la vaincre ? De noyer son orgueil d'une simple pichenette, comme un gamin qui envoie au loin des billes pour jouer ? Hors de question !
La rouquine se releva brutalement, fixa l'animal comme si elle voulait percer des trous dans son pelage, puis craqua. Ce n'est que nerveux, ne lui en voulez pas…


- Qu'est ce que t'attends pour me bouffer, hein ? Tu pourrais pas être sérieux deux minutes ? Pourquoi t'es pas comme les autres, pourquoi tu refuse de me montrer le vrai visage de ta Meute ? Tu pouvais pas être un monstre sanguinaire, comme tes frères et tes sœurs, que je puisse vous haïr en paix ?

E
lle ne savait plus vraiment ce qu'elle disait, ne contrôlait plus grand-chose. Son étrange voix rauque roulait comme l'orage sur les murs des maisons puis allait se perdre dans les ruelles. Et Louve se tenait là, les poings serrés, l'attitude bravache, le visage pâle et les yeux fixés sur le loup, hurlant ce qu'elle pensait sans faire attention à ses propres paroles.

- T'es bizarre, tu perturbe tout ce que j'ai pensé depuis que je suis arrivée sur cette île, et en plus t'es un horrible sorcier ! Pourquoi il a fallu que ce soit sur moi qu'tu jettes ton dévolu ? J'aurais pu vivre tranquillement, comme toujours, rester dans mes habitudes et mes certitudes, mais il a fallu que tu me tombes dessus… Tu aurais pu être comme ceux qui ont tué Sword', t'aurais pu me bouffer dès que tu m'a vu ou trouver un truc qui me pousse à bout comme ta copine blonde… Nan, en fait tu as trouvé un truc pour me pousser à bout, mais t'es même pas sérieux dans ce que tu fais ! Pitié, vas au bout de ce que tu fais, énerve moi et bats-toi en essayant vraiment de me faire du mal ! S'tu continues, j'pourrais même plus réfléchir trois secondes sans devenir folle !

A
u fur et à mesure de sa tirade, sa voix se brisa, et elle termina, sans souffle, avec un ton qui lui donnait des frissons. Elle lui demandait quelque chose d'une voix lasse, usée, presque suppliante… Comme si elle venait de prendre une douche froide, Wolfy reprit conscience et se mordilla la lèvre pour contenir sa honte. Le rouge lui monta aux joues. Pourquoi diable avait-elle dit cela au Lycan ? D'ailleurs, pourquoi ces pensées avaient-elles atteint sa conscience ? Ce fut une jeune fille couleur écrevisse qui se plongea de nouveau dans le bassin et qui fit le tour de la statue, la tête sous l'eau, dans le but de mettre la grosse déesse et sa paire de pastèques entre elle et la bête. Pourquoi, pourquoi, pourquoi… Il fallait qu'elle parte.
Il la rendait simplement dingue.


~~

Tssss... Tricheur, va XP
Ca y est, elle bascule complètement la pauvre Wolfy... Sortez la camisole...
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyJeu 7 Mai - 15:28

Oh ! Qu'elle est mignonne *w*

~~


Elle l’avait cherché ; elle avait essayé de jouer avec lui avec des gestes bizarres de corrida, ou un truc comme ça, alors qu’il menaçait de bondir sur elle. Elle ne connaissait rien de l’état mental des loups lorsqu’ils prenaient leur forme animale, elle ne savait pas si il réfléchissait encore, si il n’était qu’un loup en quête de proie, mais elle l’avait excité avec ses invectives et ses mouvements moqueurs. Elle était complètement barrée, la pauvre.

Il se figea près d’elle et la fixa, pattes dans l’eau et yeux menaçants, alors qu’elle amorçait un discours sans queue ni tête qui éclatait son crâne, tant elle hurlait ses invectives. Il retenait sa rage tant bien que mal, échine tremblante, et elle s’agaçait seule, parlait, parlait, et sa voix rauque et lourde grinçait de rancœur et de haine alors qu’elle l’accusait de tous ses maux, alors qu’elle insultait sa race, et son ton enflait, enflait de détestation.

Puis, l’atmosphère changea, Louve elle-même éradiqua soudain son statut de furie pour se métamorphoser en créature suppliante et lasse, et Lugh, suivant la courbe d’intensité de la logorrhée haineuse, cessa de gronder tout bas et de la fusiller du regard cependant qu’elle devenait suppliante, et que son timbre fort se craquelait en une prière basse et essoufflée, étouffée de lassitude. Elle conclut sans presque de courage, comme si sa tension nerveuse, son inaltérable enthousiasme étrange s’était évaporé avec l’eau tiédie qui jouait autour d’eux. Il déglutit et se rendit compte que son cœur était de nouveau calme, que sa gorge ne pulsait plus de ses grognements bestiaux, que ses muscles n’étaient plus tendus dans l’espoir d’une attaque.



-
Pitié, vas au bout de ce que tu fais, énerve moi et bats-toi en essayant vraiment de me faire du mal ! S'tu continues, j'pourrais même plus réfléchir trois secondes sans devenir folle !


Les mots résonnaient dans son crâne meurtri par les hurlements antérieurs de leur brève bataille. De quoi parlait-elle ? Il ne voulait pas l’énerver, il ne voulait pas l’attaquer non plus. C’était-elle ! Elle qui depuis le début de leur conversation menaçait sans cesse de le saigner avec son coupe-papier et ses petits poings de Barbie ! Elle qui hurlait, gesticulait, le bousculait, elle qui d’abord avait failli l’assassiner avec son équidé cardiaque. Elle avait des loups une opinion qui le dépassait. N’étaient-ce pas les loups qui agissaient pour protéger les humains contre les buveurs de sang ? N’étaient-ce pas les loups qui avaient toujours pris leur défense lorsque les renouvellements du pacte avaient lieu ? Aussi loin qu’il se souvienne, son père lui avait toujours dis que les sangsues étaient leurs ennemis et les humains leurs protégés, leurs pupilles, qu’ils n’étaient sous aucun prétexte des proies. Il ne croyait pas, même les soirs de pleine lune, avoir jamais pris en chasse une seule humaine –la séduction grivoise n’étant pas comptée dans cet état de fait, naturellement. Son souffle saccadé se calma à son tour ; elle semblait attendre une réponse, et il hésita. Sa colère était retombée avec celle de Louve, et il ne parvenait plus à envisager de relancer l’attaque, même si ce genre de comportement ravirait la jeune fille ; elle était trempée et pâle, ses longs cheveux roux gouttant de part et d’autre de sa tunique colorée et déchirée, ses yeux mitigés immobiles maintenant. Il serra les dents et se concentra sur sa forme humaine. Il était temps de reprendre le dialogue, là ils l’avaient laissé, avant qu’elle ne pique sa crise de violence gratuite ; Il devait lui dire deux ou trois choses sur les loups, même si, et c’était l’évidence même d’après ses propos décousus, elle avait un passé assez traumatisant avec les lycans. Il inspira profondément et ferma les yeux ; normalement, il était assez maître de lui-même pour retrouver forme humaine – processus qui se mit en marche aussitôt qu’il l’envisagea sérieusement. Encore une fois, Louve du assister à la transformation du Lycan : comme en accéléré, le pelage anthracite régressa, le cou rapetissa, les pattes s’épaissirent, il se releva alors que ses jambes apparaissaient, son buste s’aplatit, ses oreilles rapetissèrent et son nez s’affina, et enfin son visage redevint harmonieux et humain, alors que ses yeux reprenaient leur ovale étincelant, et sa bouche sa forme masculine. Couvert du voile tiède de l’eau maintenant complètement réchauffée, il fixa son regard sur Louve sans trembler, et repoussa sa chevelure de jais d’un revers de la main. Il répondit d’une voix calme et posée, presque douce, préférant la fureur de la jeune fille à son désespoir palpable :


- Je ne sais pas ce que tu as vécu avec les loups et je ne sais pas d’où tu tires ta haine des lycans, sinon d’une éducation ancrée dans ton caractère. Ma propre détestation des sangsues est ancestrale, mais tu n’es pas née sur Cave Cadas, pas vrai ? Alors je ne comprends pas.


L’eau dégoulinait sur lui et machinalement essuya ses épaules nues. Concentré sur Louve, il remarqua néanmoins qu’il se sentait bizarrement léger. Non, vraiment, il fallait qu’il reste attentif à la jeune fille – elle était visiblement décontenancée par lui et son caractère, ce n’était pas le moment de faire attention au froid qu’il ressentait lentement et qui commençait à le percer de part en part.


- Les loups de la meute ne sont pas sanguinaires, et je ne t’ai jamais suivie pour te faire du mal ou pour t’énerver. Ce que j’ai dis tout à l’heure, c’était vrai. Peut-être que tu étais antipathique à Violette mais que ce soit les pro-Leah ou ceux qui sont contre elles, aucun loup de notre groupe n’attaquerait un humain. Enfin, j’ai été élevé dans cette croyance-là. Si certains perdent le plus infime contrôle les soirs de pleine lune, je ne suis pas de ceux-là. Et les lycans qui s’en prennent véritablement aux humains, sans autre raison que la faim par exemple, ne font pas partie de la meute. Je ne sais pas qui t’as… qui a tué cet homme, là… mais ils ne font pas partie de mes connaissances.


Il s’emmêlait un peu dans son argumentation mais était assez fier de son calme et de sa méthodique amabilité. Vraiment, à part le froid –la température devait avoir sérieusement baissé pendant leur petit bain-, il se sentait mieux. Il frissonna légèrement et croisa les bras sur son torse nu. Il enchaina d’une voix légèrement amusée :


-
Quant à t’empêcher de réfléchir, ca ne me gêne pas, j’aime qu’on soit sur un pied d’égal…


La lumière se fit dans son esprit. Oh… non. Il baissa les yeux et la triste vérité s’imposa à lui. Il pâlit violemment et mordit abruptement sa bouche, submergé de honte ; d’un geste vif, il se laissa tomber dans le bassin et se colla contre le muret dans l’espoir de cacher le maximum de sa nudité – évidemment, bouffon, tes vêtements se sont déchirés pendant ta transformation ! Il n’y avait même pas pensé ! Il se repassa la scène dans le crâne et se vit discourir fièrement, exhibo inconscient, pendant que la pauvre fille restait debout non loin de lui –oh, c’est pas vrai, il avait touché le paroxysme de l’humiliation. Les joues blêmes de honte, il marmonna en tendant le bras vers leurs affaires, la voix morne et agacée :


-
File-moi ma sacoche, y’a des fringues dedans.

Le sac de cuir était posé de l’autre coté du bassin, près de la dague de la jeune fille, et il resta bras tendu, le visage fermé sur son ridicule palpable.

~~

P
as pu m'en empêcher... Rolling Eyes
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyLun 11 Mai - 23:26

Le souffle court, le regard fixe, Wolfy regarda le Lycan reprendre forme humaine, dégoûtée par cette transformation. Elle ne s'y ferait jamais, les para-humains resteraient toujours des monstres à ses yeux : comment voulez-vous considérer comme humain quelqu'un passant du statut d'animal à celui de jeune homme ? Impossible, je vous l'avais bien dit. Puis il repoussa sa chevelure de jais d'un air nonchalant, nu comme un ver, fier comme un paon, et le rouge des joues de la demoiselle devint plus intense encore. Parfaitement ridicule… Bien décidée à ne rien montrer de sa gêne, elle fixa l'autre dans les yeux sans ciller, sans réagir face à son discours pro-lycanthrope.
Il était né au pays du sucre Candy, élevé parmi les personnes les plus douces de la création, ou bien il était parfaitement aveugle à la réalité. Les Lycans de la Meute ne chassaient pas les humains, au contraire des Vampires ? Vraiment ? Et ceux qui avaient attaqué la petite cabane, ce soir funeste ? Bien sûr, ils étaient de sinistres inconnus, depuis longtemps punis par la louve blanche qui leur faisait office de chef, et tous les autres étaient différents… Louve secoua la tête en signe de dénégation, fermant les yeux quelques secondes. Combien d'humains vivant sur l'île avaient déjà perdu un membre de leur famille à cause des deux clans de monstres ? Certes, les Lycans n'étaient pas seuls. Il y avait aussi ces haïssables sangsues, ces buveurs de sang et leur peau blafarde. Mais, malheureusement pour Lugh, la minuscule furie n'avait croisé que des boules de poils ces derniers temps. Sa hargne avait fini par se diriger uniquement contre la Meute, délaissant jusqu'à nouvel ordre les endives maladives… Quelle chance ! Ses paupières se relevèrent, dévoilant un regard félin d'une neutralité terrifiante. Si elle n'avait pas eu les joues aussi rosies par la gêne, elle aurait parfaitement pu faire croire qu'elle se moquait complètement de ce que le monde, autour d'elle, pouvait bien faire. Aurait-il la décence de se rhabiller un jour ?
Tiens, et s'il avait lui aussi de légères tendances naturistes ?
La question aurait pu être mise sur le tapis, mais il se rendit compte tout seul de la situation ridicule dans laquelle il s'était mis. Certains rougissaient et balbutiaient dans ces situations, lui pâlissait et se collait contre le premier muret venu. Intéressant… La Berserk ne retint pas le rire qui lui monta à la gorge : elle le laissa s'échapper, fermant les yeux pour éviter de pleurer sous l'effet du relâchement de ses nerfs, se tenant les côtes. Bon sang, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas autant ri, ni d'aussi bon cœur. Le fait que ce soit aux dépens de quelqu'un ne lui posait aucun problème d'ordre moral, aussi continua-t-elle de ricaner lorsqu'elle l'entendit lui demander sa sacoche.


- Mais bien sûr, loup naturiste. Je ne vais pas te laisser attraper froid…

L
a gracieuse jeune fille sortit de la fontaine avec quelques regrets, l'eau s'étant passablement réchauffée et lui offrant un bain tout à fait à sa convenance malgré le lycanthrope qui y trempait. Un soupir inaudible et un bond de cabri par-dessus la margelle plus tard, elle s'avançait sur les pavés de la place, dégoulinant d'eau comme un chien sortant du bain. Louve s'ébroua pour chasser les mèches qui barraient son champ de vision, puis s'avança vers la sacoche de Lugh. Ce n'était pas vraiment pratique, ces transformations qui métamorphosaient miraculeusement les vêtements en chiffons… Ils devaient prévoir le coup à chaque fois qu'ils sortaient, non ? A moins que l'autre n'ait prévu de se transformer, et qu'il ait pensé à prendre la moitié de son armoire avec lui… Enfin, quelle que soit la situation, elle n'allait pas le laisser courir dans tout le village sans rien sur le dos : il risquait de traumatiser les quelques filles qui avaient encore un cerveau… Et de ravir les autres, celles qui étaient déjà passées dans son lit. Hors de question, dans les deux cas, qu'il puisse accomplir sa sinistre besogne !
Elle jura soudain contre les écervelées humaines qui vivaient sur l'île, et contre leur représentante nationale flanquée de ses brioches.

Puis, accompagnée de la sacoche, elle retourna vers la fontaine, bien décidée à tremper dedans jusqu'à ce que sa peau devienne décolorée et molle, qu'elle n'en puisse plus de se liquéfier, ou que quelqu'un passe par là et se mette à hurler sur les deux jeunes gens pour leur signifier que la fontaine municipale n'était pas une baignoire. Elle lança le précieux sac à l'exhibitionniste blanc comme un linge, ne pouvant s'empêcher de le gratifier d'un regard mi-moqueur mi-compatissant, et s'éloigna le temps qu'il retrouve une tenue décente. Tiens, si elle tentait de faire le tour de la grosse déesse en déambulant sur la margelle ?
Aussitôt pensé, aussitôt réalisé. La furie à la crinière de feu s'élança vers la mince surface de pierre, y posa pied et, finalement, joua les équilibristes avec un don certain. Juchée sur la pointe des pieds, fière et droite, elle marchait gracieusement en souriant à un public imaginaire mais néanmoins conquis. Peut être était-elle retombée en enfance, peut être que sa rencontre avec un certain Lugh venait, à la longue, de griller le dernier neurone qui survivait dans son minuscule crâne de moineau… Le résultat, néanmoins, restait le même : elle était tout à fait ridicule. Et puis elle avait faim. Il fallait signaler, pour sa défense, que Louve s'était rendue au marché dans le seul but de se ravitailler puisqu'elle n'avait plus de nourriture chez elle. L'emprunt du petit cheval, la prise de bec avec le Lycan et le bain dans la fontaine n'étaient que des événements fortuits qui avaient repoussé le moment où elle pourrait enfin petit-déjeuner, et maintenant elle avait vraiment les crocs.
Au sens figuré, bien sûr.
La question du jour visait donc à savoir si, oui ou non, trainer le jeune Volcae vers le marché pour qu'elle puisse trouver de quoi remplir son estomac désespérément vide pouvait être pris comme un rendez-vous galant par ledit débile. Elle ne voulait absolument pas qu'il se fasse des idées, bien sûr, ne pouvant oublier la remarque joyeuse de la petite voix concernant sa prédestination à échouer dans les bras du sombre crétin qui lui courrait sur les nerfs… Oh, et puis mince ! S'il voulait se faire des idées, qu'il s'en fasse, elle n'en avait plus rien à faire !


- Hey, le pervers ! Consentirais-tu, puisque c'est à cause de toi si je crève la dalle, à sortir ton popotin poilu de l'eau et à marcher en ma divine compagnie vers le marché ? Sans faire de scandale, bien sûr.

M
erveilleux, cette proposition ne ressemblait à rien. La déesse à l'imposante poitrine reçut un coup de poing de la part de la Berserk, qui battit en retraite en meuglant de rage. On aurait pourtant dû lui dire que les statues de bronze ne bronchaient pas quand on les frappait… La douleur reflua lentement, laissant à peine une sensation de picotement dans son poignet. Très bien, elle aurait encore de quoi frapper ses adversaires.
Sûre qu'elle finirait bien par être suivie, la jeune rouquine trempée jusqu'aux os et échevelée récupéra ses bottines, sa dague et ses protections, puis s'engagea sur la voie des enfers : la ruelle menant au marché.


~~

X3 Whaaaaa, le Lycan exhibitionniste, une nouvelle espèce à part entière…
(C'est pas possible d'être aussi sadique avec son personnage ><')
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyMar 12 Mai - 18:58

Bon, elle avait rit.

Lugh passa sur l’affront avec son bon-vouloir habituel, surtout parce qu’il était conscient qu’il aurait persécuté le con qui aurait agi de la sorte, pour les millénaires à venir. Il attendit patiemment qu’elle cesse de se marrer comme un pingouin déjanté, et qu’elle bouge ses adorables petites fesses vers son nirvana personnel – ses fringues de rechange. Heureusement qu’il avait hésité comme une fillette à sa première boum pour rencontrer Louve du Mont – sinon, il était quitte pour une balade naturiste à travers le village, et, franchement, la cohue provoquée par la vue de son corps exquis et divinement proportionné l’aurait embêté quelque peu – la marchande de brioches aurait fait un infarctus du myocarde ou se serait étouffée avec un croissant, et Lugh n’était pas fan de tous ces trucs cons comme la méthode d’Heimlich et autres techniques très sexy de secouristes torses nus.

Elle finit par lui passer la sacoche de cuir avec un sale petit air narquois qui lui rappela qu’il avait aujourd’hui, plus que jamais dans toute sa vie, atteint l’apogée de ses hontes successives. A croire que Louve aimantait les tribulations comme un Lugh aimante les bécasses ; en tout cas, on ne s’ennuyait pas avec elle. Il se demanda si elle était aussi originale au niveau des positions horizontales : peut-être qu’elle était pour les jeux de rôles et voudrait bien se déguiser en infirmière ? Oh, oui, il avait toujours l’espoir constant de se faire la rouquine filiforme, ce n’était pas un problème ; et puis, sa connerie exhibitionniste avait au moins un avantage : elle avait pu constater que le Lycan légèrement imbu de lui-même, et, soit dit en passant, plein d’un optimisme assez incroyable, était foutu comme un Apollon pornographe. Et mouillé, avec ca ! Les gouttes avaient du rouler sur ses épaules mirifiques et ses muscles fins et longs – s’il était une fille, il se sauterait dessus.

Mais Louve avait une retenue paroxystique et des nerfs d’acier, il devait l’admettre – pas un mouvement de convoitise vers lui, tout de même. Mais bon, elle devait avoir trop d’orgueil ; cette mise à nue (c’était le cas de le dire) impromptue avait forcément fait tourner la roue de la fortune, non ? Bientôt elle le paierait pour qu’il l’appelle chérie. Et il serait son gigolo, et ensuite ils feraient un voyage de noces dans le beau château de ce taré de Caméo – il ne comptait pas épouser Louve du Mont dans une hutte en paille, on n’était pas dans les trois petits cochons.

Epouser ?

Passons. Vivace et idiote petite pensée intempestive. De toute façon, le bijoutier de Cave Cadas était un charlatan de première ; d’accord, ses diamants étaient splendides, mais ils coutaient deux ans d’abstinence nicotinienne ; or, Lugh avait un faible pour son amante de toujours : la cigarette seule restait sur ses lèvres plus de deux jours d’affilée.
Trêve de blabla ; elle partit discrètement après lui avoir remis ses affaires ; il faillit la remercier pour sa pudeur respectueuse, mais le fait qu’elle ne manifeste pas le besoin hypnotique de l’admirer nu comme un vers le vexa légèrement, et puis elle partit à la conquête de la margelle comme la Christophe Colomb de la fontaine, funambule gracile et pâlichonne, en faisant révérence sur révérence à un public imaginaire et de toute évidence très enthousiaste ; lorsqu’elle disparut derrière la vénus aux poignées d’amour monstrueuses et ses angelots exhibitionnistes, Lugh détourna les yeux et sourit dans le vide. Elle était un peu folle, mais il aimait bien ses lubies ; Resté debout et immobile, les yeux sur le pavé et se remémorant l’image furtive de Louve artiste de cirque, il sembla figé une minute dans une transe d’adoration faisant pétiller ses yeux sombres et élargissant son sourire sans ironie ; il l’entendait glousser tout bas comme une idiote, et une sale pulsion infâme le fit remonter à la surface de sa nébuleuse vénération : l’envie de serrer une personne dans ses bras sans englober le geste d’arrachement de vêtements ne lui venait que très, très rarement, et ce, seulement avec ses amis masculins. Il déglutit difficilement et fit la grimace : on stoppait là toute idée de tendresse ; on ne lui ferait pas croire que ce genre d’envie nocive avait quelque chose de naturel.

Il ouvrit la sacoche et regarda sa peau sèche ; bien, ses fringues seraient saines, et sauves, contrairement à ce t-shirt noir déchiré, qui lui faisait, avouons le, une silhouette de jeune mannequin sans cervelle – mais fort bien foutu, ce que devait finalement être Lugh, subjectivité de l’auteur mise à part - ; Il releva la tête et croisa le regard d’une gamine de 14 ou 15 ans qui, figée au milieu du chemin qui menait au marché, le fixait avec des yeux exorbités, la bouche entrouverte. Elle avait les cheveux courts et blonds et une silhouette toute en courbes – pour la peine, il lui envoya un petit signe aguicheur de la main et lui sourit de tout son rictus-narquois-marque-de-fabrique. Elle rougit violemment et lui rendit le coucou débile, battant des cils.

Hum, sa fille (celle de Louve et de lui, c’était une idée acquise) n’aurait pas le droit de se balader dans la rue – on ne drague pas un homme nu quand on n’a pas encore l’âge légal pour ingurgiter une bière ; se détournant, il enfila un caleçon, son second jean, gris foncé celui-là, et les derniers hauts rescapés de sa ballade meurtrière : t-shirt bleu nuit et veste en cuir, laquelle finirait par souffrir d’être roulée en boule dans le fond de son sac. Il se mira tel Narcisse dans la fontaine et ouvrit des yeux ronds : pourquoi n’avait-il pas choisi ça plus tôt ? Cet air viril lui allait à ravir : Kae la minette aurait été fier du choix. Il résista à l’envie de coiffer ses cheveux – il n’était pas une tafiole, non, il n’en était pas une ! -, et l’invite de Louve le cloua sur le sol ; le faisant même oublier le fait qu’il était d’une beauté tout à fait satisfaisante.



-
Hey, le pervers ! Consentirais-tu, puisque c'est à cause de toi si je crève la dalle, à sortir ton popotin poilu de l'eau et à marcher en ma divine compagnie vers le marché ? Sans faire de scandale, bien sûr.


Il tourna le regard vers elle, qui partait déjà en avant, apparemment persuadée qu’elle serait suivie par son gentil toutou (elle pourrait l’appeler comme ça dans l’intimité, promis !) adorateur. Mais… c’était un rendez-vous, ça ! Elle le draguait carrément ! Elle voulait qu’il lui paye à manger – et peut-être même assez d’alcool pour qu’elle lui tombe dans les bras en début d’après-midi -, qu’il l’accompagne, en fait, c’était clair, elle l’appréciait !! Il resta bouche bée, comme la fillette blonde de tout à l’heure, les yeux fixés sur la silhouette ondulante et légèrement plate de la sauvage rousse ; il en était sûr… tout ç, c’était grâce à son corps exhibé ; il ravala un ricanement et ses pensées stupides en essayant de retrouver son sérieux, mais son excitation faisait trembler ses mains et brûler ses pupilles ; allongeant le pas tandis qu’elle marchait devant lui, la rejoignant en trois enjambées, il lui jeta un sourire franc et rieur qui détonnait sur son visage habituellement sarcastique, ou, plus récemment, ridicule ; ses pommettes avaient perdu leur pâleur, ses lèvres ne parvenaient plus à être maussades, et ses iris pétillaient de chaleur et de satisfaction ; il acquiesça d’un vague signe de tête et dit d’une voix de gosse, une voix où perce la hâte et une étrange naïveté hâtive, un peu plus grave que d’habitude, celles qu’ont les gosses quand on leur promet un tour en montagnes russes – enfin, pour ceux qui aiment ça - :


-
D’accord, et je paye. Tu veux une brioche ?


Il la regarda de côté et laissa voguer ses yeux sur la courbe de sa nuque et celle de sa gorge longue et fine, d’une blancheur d’albâtre gracieux ; son visage aux traits fins et sa chevelure rousses étincelaient dans la lumière ; bon sang, il n’avait vu une maigrichonne revêche aussi jolie. Abaissant son regard sur la trachée et le cou offerts, il fronça les sourcils.

Il ferait bien de cette fille une lycanne. Une louve d’un roux flamboyant – mais l’idée de se faire castrer proprement par les nouveaux crocs de la rêverie lupine ralentie légèrement son ardeur. Tout de même. Elle avait une silhouette de Louve – l’idée de voir sa tortionnaire idolâtrée dans la meute raffermit sa bonne humeur.



~~

Heureusement qu'elle ne lit pas dans ses pensées, elle serait mécontente de deux z'ou trois choses x3
Hey, je te laisse même inclure la vendeuse de brioches et sa description de bécasse énamourée si tu le souhaites =P
De toute facon, Lugh connait pas trop son visage, il s'adresse à sa poitrine xD


[PS : hé, qui aime bien châtie bien. Et j'adoooore Lugh =D]
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Louve du Mont

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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyDim 17 Mai - 19:20

Brave petite bestiole qui la suivait comme le ferait un joli petit fox-terrier… Pour un peu, elle aurait tapoté sur le crâne de Lugh comme pour le féliciter de son initiative qui consistait à lui coller aux chevilles, mais elle avait l'étrange impression qu'il ne le prendrait pas comme une taquinerie Et puis il était plus grand qu'elle, et se jucher sur la pointe des pieds pour agacer quelqu'un n'était pas exactement la manière la plus classe de le faire. Wolfy grommela quelques instants pour la forme, puis leva les yeux pour découvrir, avec horreur, que le Lycan avait des étoiles dans les yeux et la tête d'un môme que l'on mène au magasin de jouets. Non… Pensait-il qu'elle venait de lui fixer un rendez-vous ? Vraiment ? Vu son large sourire, il devait se penser en terrain conquis… Hors de question qu'il la pense soumise, à sa merci ! Elle aurait donc dû se retenir et partir comme une voleuse pour combler le vide qui se creusait dans son estomac, et ne jamais l'inviter à la suivre.
C'était noté, pour la prochaine fois.


- D’accord, et je paye. Tu veux une brioche ?


- Va pour la brioche… Souhaiterais-tu remplir les poches de ton futur beau-père ?

S
on menton se leva fièrement alors qu'elle essayait de voir si sa petite pique avait fait son effet. Penser qu'elle avait oublié qu'il avait dévergondé cette imbécile de vendeuse était profondément stupide, voire utopiste : la pauvre fille était devenue la porte-parole des cruches qui tombaient dans les bras des bellâtres. Elle ne remarqua pas son regard insistant sur la peau pâle de sa nuque, trop occupée à marmonner les paroles d'une vieille chanson, mais sentit comme un picotement. Et puis, franchement, pourquoi irait-il regarder de près une partie si peu attirante de son anatomie ? D'après le peu qu'elle avait compris de son caractère, il était plutôt du genre à parler à la poitrine des filles, voire à leur arrière-train, plus qu'à leur cou ou à leurs poignets. Même si elle n'avait pas une once de poitrine ni un popotin agréablement rebondi, il ne risquait guère de changer ses habitudes… Pensait-elle.
Leurs pas martelaient le pavé en un rythme rapide, sec, ceux de la petite furie produisant, de plus, un bruit mouillé absolument ravissant à cause de la quantité d'eau retenue dans sa tenue orange et azur. Qui aurait pu penser qu'une pièce de tissu si inoffensive pouvait absorber assez de liquide pour que sa porteuse laisse une traînée détrempée sur tout le chemin entre la petite place et le marché ? Pas Louve, en tout cas, qui se retourna en arrivant aux abords du marché et regarda, ébahie, le chemin humide qu'elle laissait derrière elle. Si quelqu'un voulait la suivre, il pouvait y aller les yeux fermés, sans une once de doute… Mais quel pervers pouvait bien vouloir la suivre ? Elle avait déjà hérité du plus gros taré de cette île, en la personne du jeune Volcae… Elle haussa les épaules et se détourna de la ruelle pour s'enfoncer plus profondément dans le marché, cherchant la vendeuse de brioches afin de lui acheter son petit déjeuner. Elle la trouva facilement, entourée comme elle l'était de gamins hystériques et de badauds. La rouquine se souvenant vaguement d'avoir renversé son étal lors de la course-poursuite matinale qui l'avait menée jusqu'au lycanthrope qui, désormais, la poursuivait, mais les brioches trônaient toujours sur leur planche. On avait dû remonter le stand de la nunuche dans le seul but de faire cesser ses pleurs hystériques.
Ou juste parcequ'elle était gentille avec tout le monde, mais Wolfy ne l'admettrait jamais.
En tout cas, il faudrait sans doute patienter avant de manger. Immense soupir résigné de la morfale de service. Pourquoi diable avait-elle faim quand il ne le fallait pas ? Heureusement, elle ne provoqua aucun clash et se posta au bout de la file d'attente, non sans lancer un regard glacial à ceux qui se trouvaient devant elle. Si un peu d'intimidation pouvait la faire manger plus vite, elle ne dirait jamais non… Seuls deux ou trois lâches réagirent à son regard couleur du printemps et décidèrent d'aller voir ailleurs si, par hasard, ils n'y étaient pas. Encore de longues minutes d'attente en perspective… Mademoiselle du Mont piaffa d'impatience sans pour autant foncer dans le tas, puis décida de parler avec l'immonde pervers nommé Lugh, histoire de s'occuper.


- Au fait, j'suppose que t'es né à la Cave, nan ? T'as jamais dû être mordu…


L
a Cave, Cave Cadas, l'île maudite… Ce lieu avait reçu un certain nombre de surnoms de la part de la Berserk, qui ne se sentait guère attachée au nom des choses. Surtout pas à celui de ce caillou perdu au fin fond de nulle part… Il n'y avait aucune logique à s'attacher à un endroit, après tout, et elle préférait très largement ses anciennes demeures à cette prison qui la retenait depuis si longtemps. Combien de temps, déjà ? Trois, quatre années ? Elle perdait le compte, à force, puisque seul le Pacte rythmait la vie qu'elle menait désormais. Après tout, le temps n'était pas un problème : elle était là pour de nombreuses années, encore, si elle ne finissait pas vidée de son sang par un para-humain plus teigneux ou plus chanceux que ses frères. De toute façon, elle ne pourrait jamais rejoindre leur camp, elle ne les laisserait pas faire.
Si seulement elle avait eu vent des pensées du Lycan à ce sujet…
Alors qu'ils discutaient dans un calme relatif, la file d'attente se résorbait petit à petit, les rapprochant de la fameuse vendeuse de brioches. Il ne restait bientôt plus qu'un gamin entre eux et les précieuses brioches dorées, et Louve détailla la jeune fille aux formes généreuses qui les vendait. Des cheveux blonds tendant vers le rose au niveau des pointes, comme si elle se les teignait, preuve évidente que son père gagnait bien sa vie vu le prix de la teinture, une paire de mirettes de la couleur bleue des mers du sud, une poitrine à faire pâlir la grosse déesse de la fontaine, et un air niais. Elle avait tout pour plaire. Ce constat énerva la petite rousse taillée comme une liane, sans raison apparente, et elle siffla méchamment en sa direction. La brave fille ne capta pas la provocation et continua de sourire, ses adorables pommettes visiblement taillées pour cet usage sublimant encore son allure. Seigneur Dieu, quel air stupide ! Louve retint les remarques acerbes qui montaient dans sa gorge et s'avança alors que le gamin repartait, accompagné d'une brioche de la taille de son poing.
Allez, l'heure était venue de satisfaire son appétit…

Malheureusement, la vendeuse au nom finissant en "a" ne semblait pas de cet avis. Elle resta plantée comme un épouvantail dans un champ de navets en voyant Lugh, et oublia complètement la suicidaire de poche qui se tenait aux côtés de l'exhibitionniste de service. Semblable au chien qui voit un os à moelle, elle stoppa tous ses mouvements afin de le fixer dans le blanc des yeux, semblait-il. Les premières secondes, Wolfy resta tranquille, attendant que la vendeuse décide de reprendre ses habitudes commerçantes. Les secondes suivantes, elle claqua sa langue pour signifier sa présence, tentative vouée à l'échec…


- Hey !

L
e cri rauque de Louve réveilla visiblement la vendeuse, qui ne quitta toutefois pas des yeux le Lycan. Elles étaient toutes comme ça ? Non, parceque dans ce cas, la Berserk allait officiellement se faire passer pour un homme, histoire de ne pas faire partie du même groupe que ces bécasses énamourées. Un coup d'œil aux alentours confirma pourtant ses craintes : un certain nombre de filles s'arrêtaient pour tenter d'attirer l'attention de l'abruti à ses côtés… Mue par un réflexe débile, elle agrippa le bras vêtu de cuir du lycanthrope et lança son regard le plus noir à la vendeuse de brioches, agitant sous ses yeux la main du jeune homme.

- Hohoooo ! Je sais que cet imbécile te magnétise complètement et que c'est lui qui va payer ma bouffe, mais j'aimerais que tu prenne ma commande, imbécile !

~~

Pauvre vendeuse ;____; En plus d'être le Pnj le plus stupide du monde, elle doit subir les comparaisons les moins flatteuses de la création...
Je te laisse le soin de la nommer ^^
(Néanmoins, je l'adore *câline la vendeuse*)
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MessageSujet: Re: Traque [PV Louve]   Traque [PV Louve] EmptyLun 18 Mai - 21:50

Lugh rit simplement à la pique de Louve quant à sa relation avec la vendeuse lobotomisée – il s’en foutait comme de sa première balade nocturne, de son agressivité : et puis, beau-père, c’était un bien grand mot. Il fallait dire qu’elle ne lisait pas dans ses pensées : sinon, elle aurait peut-être fait une syncope en découvrant que les cloches de la noce sonnaient à toute allure dans son crâne et qu’il avait déjà localisé les draps parfaits pour la nuit de noces – étape convoitée de ce genre d’évènements.

Si Kae le voyait, il s’étoufferait avec ses boucles d’oreilles de travesti.

Qu’elle était adorable : le menton haut, l’air arrogant, et ses pas rapides heurtant le pavé avec un bruit chantant et mousseux d’humidité claire ; elle bougeait légèrement les hanches en marchant, trop peu pour qu’on puisse y voir un message subliminal, mais assez pour que le mouvement devienne hypnotique. Il fixa son regard à ses reins et en savoura la vision un moment, alors qu’ils avançaient sans tumulte vers le marché noyé sous la marée des badauds et autres débiles venus leur barrer la route ; Lugh soupira d’agacement en voyant la foule s’amonceler devant l’échoppe coquette de la jolie vendeuse – il faudrait qu’il retrouve son putain de nom avant qu’ils n’arrivent à l’étalage, sinon elle le prendrait certainement mal. Elle était toujours aussi ravissante ; pulpeuse à damner un lycan, des yeux longs et grands, des courbes charmantes et fondantes roulant en sablier de son buste à ses hanches, pour se perdre sur des jambes fuselées qu’il avait (maintes fois) pelotées allégrement. Derrière les silhouettes qui les ralentissait, il admira rapidement ses cheveux blonds et légèrement roses, ses lèvres pulpeuses, ses cils clairs et ses sourires plaisants ; sa tranquillité lascive avait un coté enchanteur parfaitement reposant ; elle bougeait bien, décrivant des gestes graciles pour tendre ses énormes brioches (pas de mauvais jeu de mots…), et son tablier baillait largement sur sa poitrine fort imposante ; il baissa le regard sur la planche à pain rousse, son air torve et sa peau pâle, ses cheveux ébouriffés, ses yeux mauvais, sa bouche boudeuse, ses frissons de pile électrique et son nez froncé et sourit discrètement.

Quel gros maso.

Il enfonça ses mains dans ses poches et l’admira tandis qu’elle adressait aux premiers des clients des regards mauvais et menaçants qui, venant d’un insecte pâlichon, n’avait pas vraiment d’impact ; prenant garde à préserver son humeur égale et son orgueil démesuré, il tourna légèrement la tête pour qu’elle ne le voit pas, et fusilla deux ou trois énergumènes chétifs du regard en retroussant les babines comme un loup assoiffé de sang ; ils prirent promptement la poudre d’escampette, et il vit Louve se rengorger ; Aha.

La voix rauque brisa sa réflexion sarcastique, et il fut satisfait qu’elle essaie d’engager une conversation sans catalyseur de hurlements
:


-
Au fait, j'suppose que t'es né à la Cave, nan ? T'as jamais dû être mordu…


Il secoua la tête et lui sourit lentement ; elle avait raison : et elle ne devait certainement pas être fille d’humains antiquement installés sur Cave Cadas, au vu de l’amertume qui suintait de ses propos ; il la fixa et jeta un œil furtif sur les quelques gosses qui les précédaient : il avait le temps de déballer assez d’informations sur lui pour qu’elle se souvienne d’un minimum. Peut-être finirait-elle par se prendre d’affection pour lui ; c’est que même s’il avait dans l’idée qu’il y avait un peu de rendez-vous galant dans cette course-poursuite jusqu’à l’univers pâtissier, il comprenait malgré tout qu’elle ne devait pas être folle de lui, hein… Sinon elle lui aurait montré, comme toutes les péronnelles agglutinées autour d’eux, qu’elle était attirée par lui ; il décocha un sourire à une petite nymphette brune, un clin d’œil vers une humaine pulpeuse aux beaux cheveux noirs, et fit un signe de bonjour du bout des doigts vers une jeune fille dotées d’yeux azurs absolument adorables ; puis, il inspira et amorça sa réponse : il ne faisait ca que pour rendre jalouse Louve, et non pas pour s’attirer les bonnes grâces de jolies idiotes qui, soudain, ne lui semblaient plus aussi stimulantes.


-
Oui, je suis né ici… Mon père est un lycan, c’est lui qui m’a élevé, hors de la meute. Je n’ai jamais été mordu, et je n’ai jamais mordu – même si j’ai failli, pour me défendre de deux ou trois sangsues qui ont d’ailleurs buter mon géniteur aussi gaiement que possible. Et toi… tu es arrivée ici comment ?


Elle répliqua deux ou trois choses sur un naufrage – comme pour la plupart des humains sur cette île, à moins qu’ils ne fussent des sangs-purs, mais sans pathologie para-humaine, ce qui, du fait de sa haine envers vampires et lycanthropes, l’aurait passablement surpris -, et ils arrivèrent enfin face à la vendeuse de brioches. Dès qu’ elle croisa son regard, elle s’y accrocha comme une tique et garda ses yeux clairs plantés dans les siens dans l’attente d’un sussucre ; bouche bée, la main sur le cœur, les yeux éclatants de bonheur et une fossette creusée dans sa joue replète, elle semblait pendue à ses lèvres dans l’attente d’une requête pleine de sous-entendus grivois ; un TING sonore retentit dans son esprit.

Brenda !

Elle s’appelait Brenda, voila ! De satisfaction, il lui rendit son sourire et lui jeta un regard rieur qui acheva de la transporter vers d’autres sphères enamourées ; dieu du ciel, son don de séduction ne s’était donc pas émoussé – c’était la rouquine androgyne qui était complètement vaccinée ; il ravala un soupir de dépit, et sentit Louve trépigner.



-
Bonjour, Lugh, pépia gentiment la petite poupée à viennoiseries.


Il attendit que Louve hurle d’impatience ; s’agitant d’un pied sur l’autre, vibrant de révolte, elle fixait la vendeuse d’un air mauvais et bavait sur les brioches sans pouvoir sortir la blondinette voluptueuse de sa transe somnolente ; Lugh empêcha un rire de dépasser ses lèvres et patienta paisiblement, agrippant les yeux purs de la vendeuse pour s’approprier complètement le petit neurone esseulé qui sautiller dans l’immense boite crânienne harmonieuse de sa victime, et agacer Louve au plus au point ; elle ne tarda pas à exploser, reléguant apparemment son amabilité vers les confins lointains et inaccessibles de son savoir-vivre. Il faillit éclater de rire. Elle prit soudain son bras violemment, et il savoura leur contact tandis qu’elle agitait sa main (à lui !) sous le nez de la Barbie teinte, serrait son bras, et vociférait des menaces pour se nourrir, comme une pauvre bête sauvage affamée. Lugh eut un sourire capiteux, serra étroitement l’avant-bras chétif passé sous le sien, et fit voguer un regard doux de Louve, à Brenda, les iris soyeuses et enjôleuses ; il attrapa dans sa main la petite paume blanche, entrelaça les doigts hystériques qui s’étaient risqués à le tripoter, et susurra d’une voix feutrée, tendre comme du velours :



-
Brenda, mon chou, tu ne vois pas que ma fiancée voudrait un petit pain au chocolat, une brioche, et un verre de ta délicieuse citronnade ?


Quel gros maso – bis.

~~

A
muses toi =P
Moi aussi j'adore Brendy ! Elle est adorable... un peu stupide, mais vraiment, adorable.
Et puis je suis sure que ses brioches en valent la peine xP
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